S188 - Les performances des nageurs des Jeux olympiques de Sydney ont été améliorées grâce à 3 semaines d’affûtage
INTRODUCTION
Une réduction importante de la charge d’entraînement (affûtage) pendant les 3-4 semaines qui précèdent une compétition importante est une stratégie couramment utilisée par les entraîneurs pour améliorer la performance d’athlètes de tous les niveaux.
Les effets bénéfiques d’une telle stratégie ont déjà été démontrés chez les nageurs de niveau sub-élite mais, à ce jour, la seule étude réalisée auprès de nageurs de haut niveau n’a porté que sur un nombre très restreint d’athlètes, limitant ainsi la portée des conclusions de l’étude.
Le but de la recherche était d’observer et d’analyser, chez un nombre important de nageurs de très haut niveau, l’amplitude des changements de performance occasionnés par 3 semaines d’affûtage, entre une compétition pré-olympique et les Jeux olympiques de Sydney (2000).
SUJETS ET MÉTHODE
Les performances réalisées par des nageurs (50 hommes, 49 femmes) issus de 14 pays lors du Grand Prix Telstra 2000 (Melbourne, Australie) et lors des Jeux olympiques de Sydney, 3 semaines plus tard, ont été analysées. Au total, 99 performances (du 50 m style libre au 400 m quatre nages) ont été étudiées. Sur ces performances, 12 ont permis au nageur de gagner une médaille olympique, 23 ont permis a l’athlète de se rendre en finale et 46 ont permis a l’athlète de franchir les épreuves de qualifications.
Cette analyse descriptive a été réalisée à partir de données disponibles dans le domaine public (www.swimnews.com). Elle n’a nécessité aucun traitement expérimental ni recrutement de sujets. Mis à part l’équipe australienne (46 performances), dont le contenu d’entraînement pendant les 3 semaines d’affûtage était connu (volume d’entraînement réduit de 10 à 2 km/jour), aucune information précise sur la stratégie d’affûtage des nageurs, pas plus que sur les autres facteurs influençant la performance (nutrition, épilation, motivation, etc.) n’était disponible.
Lors du Grand Prix Telstra 2000, les meilleures performances de chaque nageur ont été enregistrées. Les meilleures performances réalisées par les mêmes nageurs lors des Jeux olympiques (temps officiels) ont été utilisées pour mesurer l’amélioration de performance résultant des 3 semaines d’affûtage.
RÉSULTATS
Le pourcentage d’amélioration de performance entre les mesures pré et post-affûtage était de 2,18 ± 1,5 % (valeurs situées entre - 1,14 et 6,02 %). Le pourcentage d’amélioration était plus important chez les hommes (2,57 ± 1,45 %) que chez les femmes (1,78 ± 1,45 %). Le pourcentage d’amélioration était indépendant de la nationalité des nageurs, du style de nage et de la distance parcourue. Le pourcentage de progression était similaire chez les médaillés, finalistes, semi finalistes et pour les nageurs ayant participé aux épreuves de qualification.
Aucune explication n’a pu être avancée pour tenter de définir les raisons pour lesquelles les nageuses avaient vu leur performance progresser dans une moindre mesure que les nageurs. Aussi, 8 nageurs n’ont constaté aucune amélioration de performance. En raison de la nature de l’étude, il est impossible de déterminer si ce manque de progression est attribuable à un affûtage mal planifié, à une faible réponse physiologique ou psychologique, au volume d’entraînement réduit ou à une combinaison de ces facteurs.
LIMITES DE L'ÉTUDE
Cette étude souffre de deux limites importantes : 1) aucune mesure biologique ou psychométrique n’a été réalisée sur les nageurs; ceci limite fortement la compréhension des mécanismes physiologiques ou psychologiques impliqués dans les améliorations de performance; 2) les stratégies d’entraînement utilisées pendant la période d’affûtage ne sont pas connues, exceptées celles utilisées par l’équipe australienne, et il est impossible de déterminer quelle stratégie d’affûtage a provoqué les plus grandes améliorations.
CONCLUSION
Si le pourcentage d’amélioration de performance occasionné par une période d’affûtage est généralement inversement proportionnel au niveau de performance des nageurs, les plus importantes améliorations étant réalisées par des nageurs de niveau collégial et les plus faibles auprès de nageurs de calibre international, cette relation inverse n’est pas vérifiée dans cette étude. En effet, aucune différence d’amélioration de performance n’a été constatée entre les médaillés, les finalistes et les autres compétiteurs, ce qui suggère que les médaillés étaient déjà capables de réaliser de meilleures performances que les autres avant que ne débute la période d’affûtage.
En conclusion, l’analyse des performances de natation réalisées lors de compétitions pré-olympiques et lors des Jeux olympiques indique que la période d’affûtage pré-olympique a occasionné des améliorations significatives de la performance (2,57 % chez les hommes et 1,78 % chez les femmes). Ces valeurs étaient similaires pour l’ensemble des épreuves et ont été observées chez des athlètes de différents pays et de différents niveaux de performance.
Une réduction importante de la charge d’entraînement (affûtage) pendant les 3-4 semaines qui précèdent une compétition importante est une stratégie couramment utilisée par les entraîneurs pour améliorer la performance d’athlètes de tous les niveaux.
Les effets bénéfiques d’une telle stratégie ont déjà été démontrés chez les nageurs de niveau sub-élite mais, à ce jour, la seule étude réalisée auprès de nageurs de haut niveau n’a porté que sur un nombre très restreint d’athlètes, limitant ainsi la portée des conclusions de l’étude.
Le but de la recherche était d’observer et d’analyser, chez un nombre important de nageurs de très haut niveau, l’amplitude des changements de performance occasionnés par 3 semaines d’affûtage, entre une compétition pré-olympique et les Jeux olympiques de Sydney (2000).
SUJETS ET MÉTHODE
Les performances réalisées par des nageurs (50 hommes, 49 femmes) issus de 14 pays lors du Grand Prix Telstra 2000 (Melbourne, Australie) et lors des Jeux olympiques de Sydney, 3 semaines plus tard, ont été analysées. Au total, 99 performances (du 50 m style libre au 400 m quatre nages) ont été étudiées. Sur ces performances, 12 ont permis au nageur de gagner une médaille olympique, 23 ont permis a l’athlète de se rendre en finale et 46 ont permis a l’athlète de franchir les épreuves de qualifications.
Cette analyse descriptive a été réalisée à partir de données disponibles dans le domaine public (www.swimnews.com). Elle n’a nécessité aucun traitement expérimental ni recrutement de sujets. Mis à part l’équipe australienne (46 performances), dont le contenu d’entraînement pendant les 3 semaines d’affûtage était connu (volume d’entraînement réduit de 10 à 2 km/jour), aucune information précise sur la stratégie d’affûtage des nageurs, pas plus que sur les autres facteurs influençant la performance (nutrition, épilation, motivation, etc.) n’était disponible.
Lors du Grand Prix Telstra 2000, les meilleures performances de chaque nageur ont été enregistrées. Les meilleures performances réalisées par les mêmes nageurs lors des Jeux olympiques (temps officiels) ont été utilisées pour mesurer l’amélioration de performance résultant des 3 semaines d’affûtage.
RÉSULTATS
Le pourcentage d’amélioration de performance entre les mesures pré et post-affûtage était de 2,18 ± 1,5 % (valeurs situées entre - 1,14 et 6,02 %). Le pourcentage d’amélioration était plus important chez les hommes (2,57 ± 1,45 %) que chez les femmes (1,78 ± 1,45 %). Le pourcentage d’amélioration était indépendant de la nationalité des nageurs, du style de nage et de la distance parcourue. Le pourcentage de progression était similaire chez les médaillés, finalistes, semi finalistes et pour les nageurs ayant participé aux épreuves de qualification.
Aucune explication n’a pu être avancée pour tenter de définir les raisons pour lesquelles les nageuses avaient vu leur performance progresser dans une moindre mesure que les nageurs. Aussi, 8 nageurs n’ont constaté aucune amélioration de performance. En raison de la nature de l’étude, il est impossible de déterminer si ce manque de progression est attribuable à un affûtage mal planifié, à une faible réponse physiologique ou psychologique, au volume d’entraînement réduit ou à une combinaison de ces facteurs.
LIMITES DE L'ÉTUDE
Cette étude souffre de deux limites importantes : 1) aucune mesure biologique ou psychométrique n’a été réalisée sur les nageurs; ceci limite fortement la compréhension des mécanismes physiologiques ou psychologiques impliqués dans les améliorations de performance; 2) les stratégies d’entraînement utilisées pendant la période d’affûtage ne sont pas connues, exceptées celles utilisées par l’équipe australienne, et il est impossible de déterminer quelle stratégie d’affûtage a provoqué les plus grandes améliorations.
CONCLUSION
Si le pourcentage d’amélioration de performance occasionné par une période d’affûtage est généralement inversement proportionnel au niveau de performance des nageurs, les plus importantes améliorations étant réalisées par des nageurs de niveau collégial et les plus faibles auprès de nageurs de calibre international, cette relation inverse n’est pas vérifiée dans cette étude. En effet, aucune différence d’amélioration de performance n’a été constatée entre les médaillés, les finalistes et les autres compétiteurs, ce qui suggère que les médaillés étaient déjà capables de réaliser de meilleures performances que les autres avant que ne débute la période d’affûtage.
En conclusion, l’analyse des performances de natation réalisées lors de compétitions pré-olympiques et lors des Jeux olympiques indique que la période d’affûtage pré-olympique a occasionné des améliorations significatives de la performance (2,57 % chez les hommes et 1,78 % chez les femmes). Ces valeurs étaient similaires pour l’ensemble des épreuves et ont été observées chez des athlètes de différents pays et de différents niveaux de performance.
Source primaire
Mujika I, Padilla S, Pyne D. Swimming Performance Changes During the Final 3 Weeks of Training Leading to the Sydney 2000 Olympic Games. International Journal of Sports Medicine 2002; 23: 582–587.Rédacteur
François GazzanoB.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com
Éditeur
Guy ThibaultPh. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
entraînement, récupération, Affûtage, performance, planification, préparation à la performanceLectures suggérées
Hooper SL, Mackinnon LT, Howard A. Physiological and psychometric variables for monitoring recovery during tapering for major competition. Medicine & Science in Sports & Exercise 1999; 31(8):1205-10.Mujika I, Padilla S. Scientific bases for precompetition tapering strategies. Medicine & Science in Sports & Exercise 2003; 35(7):1182-7.
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Natation, autres sports individuelsAjouter à mes favoris Haut de page