S195 - À quelle vitesse de course les marathoniens doivent-ils s'entraîner pour atteindre le haut niveau ?
Le but de cette étude est de comparer les caractéristiques physiques de marathoniens de très haut niveau (TC ; ayant un record personnel de moins de 2 h 11 mn pour les hommes et de moins de 2 h 32 mn pour les femmes), avec des coureurs de haut niveau (HL) (<2 h 1 6 minutes et 2 h 38 mn). Vingt coureurs (5 TC et 5 HL dans chaque genre) ont parcouru 10 km à la vitesse de leur meilleur marathon (V marathon). À la suite du 10 km (6 minutes après), les coureurs ont réalisé un 1 000 mètres, jusqu’à épuisement pour déterminer la consommation maximale d’oxygène (Vo2peak).
Les résultats montrent que :
- chez les hommes le record sur marathon est inversement corrélé au Vo2peak (r = - 0,73 ; p < 0,01 ; Figure 1). Le Vo2peak prédit également 59 % de la variance du meilleur temps de performance (MPT). De plus, les coureurs hommes de très haut niveau sont moins économiques, car leur coût énergétique (Cr), mesuré à la vitesse marathon, est significativement plus important que celui des coureurs de moins bon niveau. (212 ± 17 vs 195 ± 14 ml. km-1.kg-1, p = 0,03).
- chez les marathoniennes, aucune différence significative n’est observée entre les populations de différents niveaux, concernant Vo2peak et Cr. Cependant, la vitesse atteinte durant le 1 000 mètres réalisé après le 10 kilomètres à vitesse " marathon " est fortement corrélée à MPT (r = - 0,85 ; p < 0,001).
Au sujet de la quantité d’entraînement et indépendamment du sexe des marathoniens, les marathoniens de très haut niveau parcourent plus de kilomètres par semaine et à une vitesse plus importante (vitesse supérieure à la vitesse du 3 000 m et à la vitesse sur 10 000 m). La capacité à produire une quantité d’énergie importante (Vo2peak) est une caractéristique des marathoniens de très haut niveau. En effet, il semble que, pour réaliser un marathon à une vitesse moyenne supérieure à 19,3 km. h-1, le facteur discriminant ne soit pas le coût énergétique, mais la consommation maximale d’oxygène.
Figure 1 : Relation inverse entre la consommation maximale d’oxygène (Vo2peak) et le record sur marathon de marathoniens de très haut niveau (r = - 0,73 ; p = 0,007).
COMMENTAIRES
Cette étude montre que, chez des coureurs de marathon de très haut niveau, les meilleures performances sont réalisées par les coureurs qui possèdent le Vo2peak ou le Vo2max le plus élevé. Ce Vo2peak plus élevé pourrait être associé au fait que les marathoniens de très haut niveau (indépendamment du sexe) parcourent plus de kilomètres par semaine à une vitesse plus importante (vitesse supérieure à la vitesse du 3 000 m et à la vitesse sur 10 000 m). Il semble donc qu’une partie non négligeable de l’entraînement du coureur de marathon de très haut niveau est orienté vers un entraînement plus intensif, c’est-à-dire à des vitesses de course proche de la VMA.
Les résultats montrent que :
- chez les hommes le record sur marathon est inversement corrélé au Vo2peak (r = - 0,73 ; p < 0,01 ; Figure 1). Le Vo2peak prédit également 59 % de la variance du meilleur temps de performance (MPT). De plus, les coureurs hommes de très haut niveau sont moins économiques, car leur coût énergétique (Cr), mesuré à la vitesse marathon, est significativement plus important que celui des coureurs de moins bon niveau. (212 ± 17 vs 195 ± 14 ml. km-1.kg-1, p = 0,03).
- chez les marathoniennes, aucune différence significative n’est observée entre les populations de différents niveaux, concernant Vo2peak et Cr. Cependant, la vitesse atteinte durant le 1 000 mètres réalisé après le 10 kilomètres à vitesse " marathon " est fortement corrélée à MPT (r = - 0,85 ; p < 0,001).
Au sujet de la quantité d’entraînement et indépendamment du sexe des marathoniens, les marathoniens de très haut niveau parcourent plus de kilomètres par semaine et à une vitesse plus importante (vitesse supérieure à la vitesse du 3 000 m et à la vitesse sur 10 000 m). La capacité à produire une quantité d’énergie importante (Vo2peak) est une caractéristique des marathoniens de très haut niveau. En effet, il semble que, pour réaliser un marathon à une vitesse moyenne supérieure à 19,3 km. h-1, le facteur discriminant ne soit pas le coût énergétique, mais la consommation maximale d’oxygène.
Figure 1 : Relation inverse entre la consommation maximale d’oxygène (Vo2peak) et le record sur marathon de marathoniens de très haut niveau (r = - 0,73 ; p = 0,007).
COMMENTAIRES
Cette étude montre que, chez des coureurs de marathon de très haut niveau, les meilleures performances sont réalisées par les coureurs qui possèdent le Vo2peak ou le Vo2max le plus élevé. Ce Vo2peak plus élevé pourrait être associé au fait que les marathoniens de très haut niveau (indépendamment du sexe) parcourent plus de kilomètres par semaine à une vitesse plus importante (vitesse supérieure à la vitesse du 3 000 m et à la vitesse sur 10 000 m). Il semble donc qu’une partie non négligeable de l’entraînement du coureur de marathon de très haut niveau est orienté vers un entraînement plus intensif, c’est-à-dire à des vitesses de course proche de la VMA.
Source primaire
Caractéristiques physiques et d’entraînement de marathoniens de très haut niveau. BILLAT Véronique, DEMARLE Alexandre, SLAWINSKI Jean, PAIVA Mario, KORALSZTEIN Jean-Pierre. 2001 Med. Sci. Sports Exerc. 33 ; 12 2089-2097.Rédacteur
Jean SlawinskiDocteur et enseignant-chercheur, laboratoire de biomécanique et physiologie, INSEP
Éditeur
Chantalle Thépaut-MathieuDocteur es sciences, chef du département des sciences du sport, INSEP
http://sciences.campus-insep.com
Mots-clés
consommation d’oxygène, entraînement, Analyse de la performanceLectures suggérées
DI PRAMPERO P.-E., ATCHOU G., BRÜCKNER J.-C., MOIA C. The energetics of endurance running. 1986 Eur. J. Appl. Physiol. 55 ; 259-266.Sports ciblés
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