INTRODUCTION

Dans de nombreux sports d’équipe, les sprints réalisés à intensité maximale et sur très courtes distances (~1-10 m) sont des éléments clés de la performance. Ces actions surviennent souvent sans changement de direction et sont souvent initiés à partir de la position debout, lorsque l’athlète est déjà en mouvement (marche ou course à vitesse lente ou moyenne).

Malgré le fait que ces actions représentent une proportion importante de l’activité totale des joueurs en situation de match, les effets de l’entraînement en musculation sur la performance lors de sprints courts sont, à ce jour, mal connus.

L’objectif de cette étude était d’examiner la relation entre la puissance et la force exprimées lors de l’exécution de deux exercices de musculation et déterminer si ces exercices pouvaient être considérés comme des moyens efficaces d’améliorer la capacité d’accélération d’athlètes entraînés.

SUJETS ET MÉTHODE

Trente athlètes âgés de 20 ± 2,2 ans pratiquant des sports d’équipes (rugby à 15, rugby à 13 et basketball) ont participé à l’étude.

Le protocole expérimental demandait aux athlètes de réaliser six sprints de 10 m à vitesse maximale, deux tests de force maximale (1 RM au squat et au split-squat) et, 3 à 6 jours plus tard, une série de sauts verticaux avec charges (squat jump et split-squa jumpt) en utilisant des résistances situées entre 30 et 70 % de 1 RM.

Lors des sprints, un célérimètre enregistrait le temps de course tous les 5 cm et une plate-forme de force enregistrait les forces appliquées par les athlètes lors du premier contact au sol. Les tests de force et de puissance était réalisés sur une Smith machine. Un accéléromètre mesurait l’accélération et la vitesse de la barre lors des sauts verticaux.

RÉSULTATS

Aucune relation significative n’a été observée entre la composante négative de la force horizontale (force de freinage) et la performance en sprint. La composante positive de la force horizontale (force propulsive) était significative corrélée avec le temps de course (r = -0,64).

Les puissances moyennes et maximales mesurées lors des tests squat jump et split-squat jump  étaient équivalentes et étaient corrélées à la performance en sprint (r = -0,64 à -0,68).

Les puissances moyennes les plus grandes ont été mesurées lorsque des résistances utilisées étaient situées entre 30 et 60% de 1 RM. Les puissances maximales les plus importantes ont été mesurées lorsque des résistances étaient situées entre 50 et 70 % (pour le squat jump) et entre 30 et 60% de 1 RM (pour les sauts split-squat jump).

CONCLUSION

Cette étude démontre que les deux exercices pliométriques squat jump et split-squat jump sont modérément corrélés avec la performance en sprint court et que les deux exercices ont une relation similaire avec la performance malgré des spécificités biomécaniques différentes.

Cette recherche suggère également que, lorsque le développement de la puissance maximale concentrique est recherché, l’utilisation de résistances situées entre 30 et 60 % de 1 RM et une vitesse de mouvement maximale sur la plus grande amplitude de mouvement possible peuvent être recommandées. La résistance précise qui maximise la puissance générée varie d’un athlète à l’autre et doit être déterminée sur une base individuelle.

Même si cette étude a permis d’établir l’existence d’une relation significative entre les exercices de sauts avec charges et la performance en sprint court, de plus amples recherches demeurent nécessaires pour identifier les effets potentiels sur la performance de séances d’entraînement utilisant ces exercices.