S236 - Selon leur niveau d’handicap, quel est le paramètre qui discrimine le mieux le niveau d’habileté des athlètes paralympiques de haut niveau?

En natation, plusieurs études se sont attardées aux variables telles : la distance par cycles, la fréquence de rotation des bras et la vitesse chez les athlètes sans dysfonction motrice. Mais quant est-il des athlètes paralympiques? Il a été démontré chez les nageurs sans problèmes moteurs, experts et non-experts, que la distance par cycle est le facteur discriminant du niveau d’habileté du nageur. Peut-on faire la même corrélation avec les nageurs paralympique? Pour répondre à la question, Peloyo et al. (1999) ont comparé la vitesse (V), la fréquence (F), la distance par cycle (DC), index de traction (IT) pour les athlètes paralympiques de différentes classes, hommes et femmes comparativement aux nageurs sans troubles moteurs.

62 athlètes paralympiques masculins et 57 athlètes paralympiques féminins ont été testés durant le championnat européen en 50m de 1995, durant les finales A et B du 100 mètres crawl. Les athlètes étaient classés selon le « Functional Classification System » (FCS). Au crawl, les compétiteurs sont classés par groupe selon l’échelle (S) allant de 1 ayant le plus grand handicap à 10 ayant le plus faible handicap. 16 hommes et 16 femmes, n’ayant pas de dysfonctions motrices, ont également été évalués lors des finales A et B du 100 mètres crawl.

À partir d’une cassette vidéo enregistrée durant les finales V et F sont mesurées sur une distance de 30 mètres. La distance par cycle sur les 30 mètres est calculée en prenant le ratio V/F. Pour les besoins de l’étude, un cycle se définit comme : une partie du corps (tête ou bras) émergeant de l’eau. IT se calcule en faisant le produit de V et DC et il est exprimé en m2•S-1•cycle-1.

Les résultats démontrent que DC et IT augmente significativement de la classe S3 à S10. Il apparaît aussi que les hommes ont un DC et IT supérieurs aux femmes pour l’ensemble des groupes. Il n’y a aucune différence pour F entre les hommes et les femmes. Ainsi la DC permet aux hommes de nager plus vite. Après avoir comparé le nombre d’heures d’entraînement par semaine pour tous les groupes, ils n’ont trouvé aucune différence. Cependant, le volume moyen par semaine était plus grand de S3 à S10 passant de 14,3 + 3,2 km/sem à 37,1 +5,8 km/sem.

Bref, la distance par cycle est l’élément le plus discriminant chez les athlètes paralympiques et il est directement proportionnel au niveau de l’handicap. Les auteurs suggèrent que l’IT soit ajouté au processus d’évaluation de classification des athlètes. Il apporterait une information supplémentaire qui permettrait une plus grande homogénéisation des groupes S. Ils suggèrent également aux entraîneurs de mesurer plus régulièrement le nombre de tractions, et IT durant leurs entraînements afin de mesurer et d’améliorer leur performance.

Source primaire

Pelayo P, Sidney M, Moretto P, Wille F, Cholet D. Stroking parameters in top level swimmers with a disability. Med. & Science in Sports & Exercise 1999; 31(12):1839-1843.

Rédacteur

Isabelle La Vergne
M. Sc. Entraîneur de natation

Éditeur

André Fournier
directeur INS Québec - Montréal

Mots-clés

Natation, crawl, distance par cycle, fréquence, para-olympique, 100 mètres

Lectures suggérées

Arellano R, Brown P, Cappaert J, Nelson R. Analysis of 50-m, 100-m, and 200-m freestyle swimmers at the 1992 Olympic Games. J. Appl. Bomech. 1994; 10: 189-199.

Chollet D, Charlies S, Chartrand JC. A New Index of Coordination for front Crawl: Description and Usefulness. Int J Sports med 2000; (20): 54-59.

Chollet D. Crawl evaluation with index of coordination.In Proceeding of IX International Symposium on Biomechanics’ and medicine in Swimming, P53. Place: Publisher; 2002.

Lindstrom H. Sport Classification for locomotors disabilities: integrated versus diagnostic systems  In Sport and Disabled Athletes. C. Sherrill (Ed.) Champaign, IL: Humain Kinetics, pp 131-136; 1986. 

Sports ciblés

Natation, para-olympique, dysfonctions motrices

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