S241 - Une supervision directe et constante lors d’un protocole d’entraînement en musculation permet d’augmenter plus rapidement la masse des charges soulevées ce qui amènent des gains plus importants en force maximale

Il est bien connu que les protocoles d’entraînement en résistance (généralement effectué par de la musculation en salle) amènent des adaptations spécifiques au protocole d’entraînement privilégié. Ainsi, un protocole dans lequel on retrouve une augmentation progressive de la charge entraîne une augmentation de la force maximale pour le mouvement spécifiquement entraîné. Dans la littérature, on remarque une certaine variabilité concernant les gains en force maximale obtenus par différents protocoles d’entraînement, les pourcentages d’amélioration oscillant entre 12 et 30 %. Ces différences s’expliquent, en autres, par les différents protocoles utilisés et les différents états d’entraînement des sujets qui les ont réalisés.

Les auteurs de la présente étude ont voulu mesurer l’importance d’un autre facteur possiblement responsable des différences observées mais qui n’avait pas été considéré jusqu’à présent, soit la supervision directe et constante d’un entraîneur auprès des sujets lors de l’entraînement. Somme toute, les auteurs postulent que la supervision directe et constante d’un entraîneur mène à de meilleurs résultats lors d’un entraînement de musculation en salle ayant pour but d’augmenter la force musculaire maximale.

Les sujets (18, ayant 1 ou 2 années d’expérience en musculation) ont suivi un protocole d’entraînement identique de 12 semaines. Ce protocole comprenait quatre phases : 1- préparatoire (sem 1 et 2), 2- hypertrophie (sem 3 à 6), 3- force (sem 7 à 10) et 4- sommet de performance (sem 11 et 12) au cours desquelles les sujets ont exécuté de 2 à 4 séries de 3 à 12 répétitions d’une vingtaine d’exercices courants de musculation dont le développé couché (bench press) et incliné (incline bench press), développé des épaules (shoulder press), extension des triceps (triceps extension), squat, développé des jambes (leg press), extension des jambes (leg extension) et flexion des jambes (leg curl). Les sujets du groupe non supervisé (NSUP) pouvaient obtenir tous les renseignements désirés quant au programme d’entraînement mais ne bénéficiaient pas d’assistance (spotting) de conseils ou d’encouragements verbaux en cours d’exécution tels que les sujets du groupe supervisé (SUP).

Les résultats indiquent que les augmentations de la charge en kg par set pour les exercices de squat et de développé couché se sont avérés significativement supérieures chez le groupe SUP à partir de la 7e semaine. L’augmentation de la force maximale s’est davantage accrue chez le groupe SUP.

Ces résultats indiquent donc que l’ampleur et la vitesse à laquelle les charges ont été augmentées en cours de protocole ont été plus importantes chez le groupe SUP bénéficiant d’une supervision directe. Les sujets du groupe SUP ont effectué l’entraînement avec des charges plus importantes, donc un entraînement plus intense et ils ont conséquemment obtenu de meilleures adaptations. Un autre facteur à considérer est la motivation amenée par la supervision directe. Toutefois, de l’avis des auteurs, il est peu probable que la motivation ait été un facteur prépondérant, puisque si tel avait été le cas, les différences entre les 2 groupes se seraient vraisemblablement manifestées avant la 7e semaine.

Ces résultats soulignent donc l’importance d’une supervision directe lors de l’exécution d’exercices de musculation destinés à augmenter la force musculaire maximale. L’entraîneur a donc tout avantage à ne pas laisser l’athlète à lui-même lors des séances de musculation soit en y assistant lui-même ou, au moins, en pairant les athlètes.

Source primaire

Mazetti Sa et al. The influence of direct supervision of resistance training on strength performance.  Med Sci Sports Exerc 2000; 32(6):1175-84.

Rédacteur

François Désy
Ph. D. Département de kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Entraînement en résistance

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Kraemer WJ, Deschesne MR, Fleck SJ. Physiological adaptations to resistance exercise: implication for athletic conditioning. Sports Med 1998; 6:246-56.

Kraemer WJ, Fleck SJ, Evans WJ. Strength and power training: physiological mechanisms of adaptation. Exerc Sports Sci Rev 1996; 24:363-97.

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