S275 - La concentration plasmatique de glutamine est de plus en plus considérée comme un indicateur de l’état de surentraînement
Les entraîneurs et les athlètes ont besoin d’apprécier la réponse à la charge d’entraînement, notamment afin d’éviter le surentraînement. Certaines études donnent à penser que la concentration plasmatique de glutamine serait un bon indicateur de cette réponse et permettrait de déterminer à quel moment il faudrait diminuer la charge d’entraînement afin de réduire le risque que l’athlète ne soit surentraîné.
La glutamine est l’acide aminé le plus abondant du corps humain. Elle joue un rôle clé dans plusieurs fonctions physiologiques et homéostatiques. On la sait particulièrement importante dans la fonction immunitaire, où elle constitue un métabolite essentiel. Elle est mise en réserve dans plusieurs organes, mais principalement dans le muscle squelettique. Dans des conditions normales, la concentration plasmatique de glutamine demeure relativement stable. Les principaux stress qui affectent les réserves et la concentration plasmatique de glutamine sont l’infection, les traumas ainsi que l’exercice physique.
Le présent article se veut une revue de plusieurs études soutenant que la concentration plasmatique de glutamine soit un bon indicateur de l’état de surentraînement. Les auteurs se sont principalement intéressés aux études utilisant des protocoles d’exercice faisant appel à un maximum de masse musculaire (course, vélo, natation). Ils les ont divisées en deux catégories : intensité moyenne (exercice aérobie et prolongé) et intensité élevée (exercice anaérobie et de courte durée). Les études mènent à la conclusion que la concentration plasmatique de glutamine augmente significativement durant l’exercice (de longue durée ou de haute intensité) pour chuter sous les niveaux de repos (pré-exercice) presque immédiatement après l’arrêt de l’effort. Cette chute de la concentration plasmatique de glutamine s’expliquerait par un épuisement des réserves de glutamine provenant des muscles et autres organes. Certaines études indiquent que cette chute serait plus importante suite à un exercice en endurance de 2 heures et plus, tandis que d’autres rapportent que l’importance de la baisse de concentration plasmatique de glutamine est proportionnelle à l’intensité de l’exercice.
Malgré leurs divergences de résultats et d’opinions quant au type d’exercice qui affecte le plus la concentration plasmatique de glutamine, les chercheurs s’entendent pour dire qu’une certaine période de récupération post-exercice soit nécessaire afin que les réserves de glutamine ainsi que la concentration plasmatique de glutamine reprennent leurs niveaux pré-exercice. Dans leur étude, Décombaz et coll. ont rapporté que des coureurs ayant pris part à une course de 100 km n’avaient toujours pas rétabli leur concentration plasmatique de glutamine initiale pré-exercice après 24 heures de récupération. Dans une autre étude (Kargotich et coll.), effectuée sur 8 nageurs, on a observé la plus basse mesure de concentration plasmatique de glutamine (84 % de la valeur pré-exercice) 6 heures après la fin d’une séance d’entraînement par intervalles (15 répétitions de 1 min à 95 % du VO2max); la concentration plasmatique de glutamine était toujours bien au-dessous de la valeur initiale après 8 heures de repos. Ces observations indiquent que la concentration plasmatique de glutamine continue de diminuer même après plusieurs heures de repos et qu’un rétablissement complet, suite à un exercice très intense ou de très longue durée, semble exiger une longue période de récupération.
Une étude (Rowbottom et coll.) effectuée auprès de 8 triathloniens pendant 10 mois d’entraînement « équilibré » (où les périodes d’exercices et de repos étaient équilibrées) a démontré une amélioration des performances ainsi qu’une augmentation de la concentration plasmatique de glutamine de repos. Dans une autre étude, où les participants (des militaires d’élite) étaient soumis à 2 séances intenses d’entraînement par intervalles par jour durant 10 jours, on a observé une diminution de la concentration plasmatique de glutamine de repos de 50 %. Cette diminution était accompagnée d’une baisse significative de la performance mesurée à l’aide d’un test de course standardisé. Et comparativement à la période de repos nécessaire à la suite d’une seule séance intense d’entraînement par intervalles (environ 24 h), les auteurs ont constaté qu’au sixième jour suivant cet entraînement, la concentration plasmatique de glutamine n’avait toujours pas repris sa valeur initiale de pré-entraînement. Ceci suggère que des séances successives d’entraînement intense ont des effets cumulatifs sur la concentration plasmatique de glutamine et que la période de récupération doit être beaucoup plus longue afin que la concentration plasmatique de glutamine revienne à son niveau initial.
Dans plusieurs études on a observé de faibles concentrations plasmatiques de glutamine de repos chez des athlètes surentraînés, ainsi que chez des sédentaires souffrant du syndrome de fatigue chronique. Ces observations amènent plusieurs auteurs à suggérer que la concentration plasmatique de glutamine soit un bon indicateur de l’état de surentraînement. Et bien qu’il n’existe toujours pas d’évidences directes et claires démontrant une corrélation physiologique entre la concentration plasmatique de glutamine et le surentraînement, certains auteurs vont jusqu’à avancer que des suppléments oraux de glutamine (pouvant renforcer le système immunitaire) pourraient être efficaces dans la prévention du surentraînement chez les athlètes, surtout en période d’entraînement intensif.
Les auteurs rappellent que si la concentration plasmatique de glutamine est utilisée comme indicateur du surentraînement, il est important, afin que cette méthode soit valable, de tenir compte de certains éléments de la vie quotidienne pouvant la faire varier : les cycles éveil/sommeil, la nutrition et les infections. Ils mentionnent également l’importance de la rigueur et des précautions à prendre lors des prélèvements et des préparations des échantillons d’analyse, car la glutamine est un acide aminé très instable et les résultats peuvent facilement être faussés par de mauvaises manipulations.
La glutamine est l’acide aminé le plus abondant du corps humain. Elle joue un rôle clé dans plusieurs fonctions physiologiques et homéostatiques. On la sait particulièrement importante dans la fonction immunitaire, où elle constitue un métabolite essentiel. Elle est mise en réserve dans plusieurs organes, mais principalement dans le muscle squelettique. Dans des conditions normales, la concentration plasmatique de glutamine demeure relativement stable. Les principaux stress qui affectent les réserves et la concentration plasmatique de glutamine sont l’infection, les traumas ainsi que l’exercice physique.
Le présent article se veut une revue de plusieurs études soutenant que la concentration plasmatique de glutamine soit un bon indicateur de l’état de surentraînement. Les auteurs se sont principalement intéressés aux études utilisant des protocoles d’exercice faisant appel à un maximum de masse musculaire (course, vélo, natation). Ils les ont divisées en deux catégories : intensité moyenne (exercice aérobie et prolongé) et intensité élevée (exercice anaérobie et de courte durée). Les études mènent à la conclusion que la concentration plasmatique de glutamine augmente significativement durant l’exercice (de longue durée ou de haute intensité) pour chuter sous les niveaux de repos (pré-exercice) presque immédiatement après l’arrêt de l’effort. Cette chute de la concentration plasmatique de glutamine s’expliquerait par un épuisement des réserves de glutamine provenant des muscles et autres organes. Certaines études indiquent que cette chute serait plus importante suite à un exercice en endurance de 2 heures et plus, tandis que d’autres rapportent que l’importance de la baisse de concentration plasmatique de glutamine est proportionnelle à l’intensité de l’exercice.
Malgré leurs divergences de résultats et d’opinions quant au type d’exercice qui affecte le plus la concentration plasmatique de glutamine, les chercheurs s’entendent pour dire qu’une certaine période de récupération post-exercice soit nécessaire afin que les réserves de glutamine ainsi que la concentration plasmatique de glutamine reprennent leurs niveaux pré-exercice. Dans leur étude, Décombaz et coll. ont rapporté que des coureurs ayant pris part à une course de 100 km n’avaient toujours pas rétabli leur concentration plasmatique de glutamine initiale pré-exercice après 24 heures de récupération. Dans une autre étude (Kargotich et coll.), effectuée sur 8 nageurs, on a observé la plus basse mesure de concentration plasmatique de glutamine (84 % de la valeur pré-exercice) 6 heures après la fin d’une séance d’entraînement par intervalles (15 répétitions de 1 min à 95 % du VO2max); la concentration plasmatique de glutamine était toujours bien au-dessous de la valeur initiale après 8 heures de repos. Ces observations indiquent que la concentration plasmatique de glutamine continue de diminuer même après plusieurs heures de repos et qu’un rétablissement complet, suite à un exercice très intense ou de très longue durée, semble exiger une longue période de récupération.
Une étude (Rowbottom et coll.) effectuée auprès de 8 triathloniens pendant 10 mois d’entraînement « équilibré » (où les périodes d’exercices et de repos étaient équilibrées) a démontré une amélioration des performances ainsi qu’une augmentation de la concentration plasmatique de glutamine de repos. Dans une autre étude, où les participants (des militaires d’élite) étaient soumis à 2 séances intenses d’entraînement par intervalles par jour durant 10 jours, on a observé une diminution de la concentration plasmatique de glutamine de repos de 50 %. Cette diminution était accompagnée d’une baisse significative de la performance mesurée à l’aide d’un test de course standardisé. Et comparativement à la période de repos nécessaire à la suite d’une seule séance intense d’entraînement par intervalles (environ 24 h), les auteurs ont constaté qu’au sixième jour suivant cet entraînement, la concentration plasmatique de glutamine n’avait toujours pas repris sa valeur initiale de pré-entraînement. Ceci suggère que des séances successives d’entraînement intense ont des effets cumulatifs sur la concentration plasmatique de glutamine et que la période de récupération doit être beaucoup plus longue afin que la concentration plasmatique de glutamine revienne à son niveau initial.
Dans plusieurs études on a observé de faibles concentrations plasmatiques de glutamine de repos chez des athlètes surentraînés, ainsi que chez des sédentaires souffrant du syndrome de fatigue chronique. Ces observations amènent plusieurs auteurs à suggérer que la concentration plasmatique de glutamine soit un bon indicateur de l’état de surentraînement. Et bien qu’il n’existe toujours pas d’évidences directes et claires démontrant une corrélation physiologique entre la concentration plasmatique de glutamine et le surentraînement, certains auteurs vont jusqu’à avancer que des suppléments oraux de glutamine (pouvant renforcer le système immunitaire) pourraient être efficaces dans la prévention du surentraînement chez les athlètes, surtout en période d’entraînement intensif.
Les auteurs rappellent que si la concentration plasmatique de glutamine est utilisée comme indicateur du surentraînement, il est important, afin que cette méthode soit valable, de tenir compte de certains éléments de la vie quotidienne pouvant la faire varier : les cycles éveil/sommeil, la nutrition et les infections. Ils mentionnent également l’importance de la rigueur et des précautions à prendre lors des prélèvements et des préparations des échantillons d’analyse, car la glutamine est un acide aminé très instable et les résultats peuvent facilement être faussés par de mauvaises manipulations.
Source primaire
Rowbottom DG, Keast D, Morton AR.The Emerging Role of Glutamine as an Indicator of Exercise Stress and Overtraining. Sports Med 1996; 21(2):80-97.http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=8775515&query_hl=9&itool=?pubmed_docsum
Éditeur
Guy ThibaultPh. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
surentraînement, glutamineLectures suggérées
Petitbois C et al. Clinical diagnosis of overtraining using blood tests: current knowledge. Rev Med Interne 2001;22(8):723-36.http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=11534358&query_hl=11&itool=?pubmed_docsum
Kargotich S et al. Plasma glutamine changes after high-intensity exercise in elite male swimmers. Res Sports Med 2005;13(1):7-21.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=16389883&query_hl=16&itool=?pubmed_docsum
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