S305 - Le développement de l'aptitude aérobie et un entraînement spécifique de renforcement musculaire sont des facteurs importants pour la préparation physique pour la course de 800 mètres en fauteuil
La course en fauteuil roulant, notamment la course de 800 mètres – discipline relativement « jeune » –, reste mal connue. Plusieurs questions sont encore à approfondir :
- Quelles sont les relations entre les caractéristiques physiques (physiologiques et qualités musculaires) et la performance effectuée en fauteuil roulant?
- Quelles sont les modifications principales d’ordres mécanique, neuromusculaire et physiologique intervenant lors d’une simulation de course et pouvant être responsables de la diminution de performance? Pour répondre à ces interrogations, l’expérimentation suivante a été menée :
Méthodologie : Sept athlètes de l’équipe de France masculine de course en fauteuil ont participé à deux sessions expérimentales réalisées en laboratoire. Une première session durant laquelle ils ont effectué un test permettant de déterminer les niveaux de force et de puissance maximale lors d’un « développé-couché » (DC). Puis un exercice continu d’intensité progressive classiquement utilisé pour déterminer le potentiel maximal aérobie (i.e., VMA et VO2max : débit maximal de consommation d’oxygène, exprimé mL.kg-1.min-1). Une seconde session expérimentale était consacrée à l’étude des paramètres physiologiques, neuromusculaires (EMG) et mécaniques lors d’un effort maximal d’1 mn 30 s (départ arrêté). Cet exercice est réalisé dans le fauteuil personnel de chaque athlète grâce à l’utilisation d’un ergomètre à frein électromagnétique spécialement adapté aux exercices en fauteuil roulant. Cet ergomètre permet de mesurer la vitesse de déplacement ainsi que la force exercée par l’athlète sur la « main courante » à chaque cycle de bras.
Résultats : Stratégie de course - L’analyse de la vitesse durant l’épreuve de 1 mn 30 s montre trois phases dans la course : une phase d’accélération, une phase maintien de la vitesse pic et une phase de décélération. La performance (entendue comme étant la plus grande distance parcourue en 1 mn 30 s) est significativement corrélée à la phase d’accélération (r = 0,92) et à la vitesse pic (r = 0,92), ce qui signifie que la performance sur 800 mètres est principalement influencée par la capacité de l’athlète à atteindre rapidement une vitesse de déplacement élevée. Cependant, dans la perspective d’une individualisation de l’entraînement, chaque indice doit être pris en compte. La capacité de l’athlète à minimiser la décélération de fin de course peut aussi influencer la performance et constituer un facteur discriminant de la performance pour des athlètes ayant une vitesse pic similaire.
Aptitude aérobie : La consommation maximale d’oxygène est atteinte par la majorité des athlètes durant l’exercice de 1 mn 30 s. VO2max semble donc être un facteur de performance important pour les épreuves de 800 mètres fauteuil. Cependant, ce n’est pas parce qu’un athlète n’atteint pas VO2max durant l’exercice qu’il réalisera une mauvaise performance. L’aptitude aérobie influence plus particulièrement la phase de décélération de fin de course. En effet, nos résultats font apparaître une tendance entre VO2max (exprimé en valeur absolue : L.min-1) et l’indice de décélération (r = 0,70 ; p = 0,06).
Capacités musculaires : La capacité de l’athlète à atteindre une vitesse de déplacement élevée en fauteuil (Vpic) est étroitement dépendante de sa capacité à développer un niveau de force important aux vitesses élevées lors du mouvement de DC. En effet, nous obtenons une corrélation significative entre Vpic ou l’accélération en course et les indices tels que la vitesse maximale d’exécution du DC (r = 0,92) et le niveau maximal de puissance (r = 0,96).
Conclusions : Deux facteurs important de la réussite ont pu être détectés :
- L’aptitude aérobie : il semble que le développement de VO2max est important pour éviter une trop grande fatigue en fin de course;
- La force : un entraînement spécifique de renforcement musculaire visant à améliorer la puissance maximale devrait favoriser l’atteinte d’une valeur élevée de Vpic en course. Plus que la force maximale des muscles antépulseurs de l’épaule et extenseurs des bras, c’est bien leur puissance maximale ou leur capacité à produire un niveau de force important aux vitesses les plus élevées (par exemple la force développée à la vitesse d’exécution du DC de 200 cm.s-1) qui sont les qualités musculaires requises pour obtenir une vitesse de déplacement élevée.
- Quelles sont les relations entre les caractéristiques physiques (physiologiques et qualités musculaires) et la performance effectuée en fauteuil roulant?
- Quelles sont les modifications principales d’ordres mécanique, neuromusculaire et physiologique intervenant lors d’une simulation de course et pouvant être responsables de la diminution de performance? Pour répondre à ces interrogations, l’expérimentation suivante a été menée :
Méthodologie : Sept athlètes de l’équipe de France masculine de course en fauteuil ont participé à deux sessions expérimentales réalisées en laboratoire. Une première session durant laquelle ils ont effectué un test permettant de déterminer les niveaux de force et de puissance maximale lors d’un « développé-couché » (DC). Puis un exercice continu d’intensité progressive classiquement utilisé pour déterminer le potentiel maximal aérobie (i.e., VMA et VO2max : débit maximal de consommation d’oxygène, exprimé mL.kg-1.min-1). Une seconde session expérimentale était consacrée à l’étude des paramètres physiologiques, neuromusculaires (EMG) et mécaniques lors d’un effort maximal d’1 mn 30 s (départ arrêté). Cet exercice est réalisé dans le fauteuil personnel de chaque athlète grâce à l’utilisation d’un ergomètre à frein électromagnétique spécialement adapté aux exercices en fauteuil roulant. Cet ergomètre permet de mesurer la vitesse de déplacement ainsi que la force exercée par l’athlète sur la « main courante » à chaque cycle de bras.
Résultats : Stratégie de course - L’analyse de la vitesse durant l’épreuve de 1 mn 30 s montre trois phases dans la course : une phase d’accélération, une phase maintien de la vitesse pic et une phase de décélération. La performance (entendue comme étant la plus grande distance parcourue en 1 mn 30 s) est significativement corrélée à la phase d’accélération (r = 0,92) et à la vitesse pic (r = 0,92), ce qui signifie que la performance sur 800 mètres est principalement influencée par la capacité de l’athlète à atteindre rapidement une vitesse de déplacement élevée. Cependant, dans la perspective d’une individualisation de l’entraînement, chaque indice doit être pris en compte. La capacité de l’athlète à minimiser la décélération de fin de course peut aussi influencer la performance et constituer un facteur discriminant de la performance pour des athlètes ayant une vitesse pic similaire.
Aptitude aérobie : La consommation maximale d’oxygène est atteinte par la majorité des athlètes durant l’exercice de 1 mn 30 s. VO2max semble donc être un facteur de performance important pour les épreuves de 800 mètres fauteuil. Cependant, ce n’est pas parce qu’un athlète n’atteint pas VO2max durant l’exercice qu’il réalisera une mauvaise performance. L’aptitude aérobie influence plus particulièrement la phase de décélération de fin de course. En effet, nos résultats font apparaître une tendance entre VO2max (exprimé en valeur absolue : L.min-1) et l’indice de décélération (r = 0,70 ; p = 0,06).
Capacités musculaires : La capacité de l’athlète à atteindre une vitesse de déplacement élevée en fauteuil (Vpic) est étroitement dépendante de sa capacité à développer un niveau de force important aux vitesses élevées lors du mouvement de DC. En effet, nous obtenons une corrélation significative entre Vpic ou l’accélération en course et les indices tels que la vitesse maximale d’exécution du DC (r = 0,92) et le niveau maximal de puissance (r = 0,96).
Conclusions : Deux facteurs important de la réussite ont pu être détectés :
- L’aptitude aérobie : il semble que le développement de VO2max est important pour éviter une trop grande fatigue en fin de course;
- La force : un entraînement spécifique de renforcement musculaire visant à améliorer la puissance maximale devrait favoriser l’atteinte d’une valeur élevée de Vpic en course. Plus que la force maximale des muscles antépulseurs de l’épaule et extenseurs des bras, c’est bien leur puissance maximale ou leur capacité à produire un niveau de force important aux vitesses les plus élevées (par exemple la force développée à la vitesse d’exécution du DC de 200 cm.s-1) qui sont les qualités musculaires requises pour obtenir une vitesse de déplacement élevée.
Source primaire
Levèque JM, Couturier A et coll. Évaluation des capacités physiques des athlètes spécialistes de course en fauteuil. Identification des facteurs limitant la performance. Paris : Département des sciences du sport, INSEP ; octobre 2004. Rapport de recherche subventionné par le ministère français de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative. 54 pages.Document téléchargeable : http://sciences.campus-insep.com
Rédacteur
Jean SlawinskiDocteur et enseignant-chercheur, laboratoire de biomécanique et physiologie, INSEP
Éditeur
Christine HanonDocteur et responsable de laboratoire au département des sciences du sport de l’INSEP
Mots-clés
performance, consommation d’oxygène, Force, EMGLectures suggérées
Campbell IG, Williams C et coll. Physiological responses of wheelchair athletes at percentages of top speed. Br J Sports Med 1997;31:36-40.Tolfrey K, Goosey-Tolfrey VL et coll. Oxygen uptake-heart rate relationship in elite wheelchair racers. Eur J Appl Physiol 2001;86:174-8.
Vanlandewijck YC, Theisen DM et coll. Wheelchair propulsion biomechanics (implications for wheelchair sports). Sports Med 2001;31:339-67.
Veeger HEV, Hadj J et coll. Peak oxygen uptake and maximal power output of Olympic wheelchair-dependent athletes. Med Sci Sports Exerc 1991;23:1201-9.
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