S307 - Les entraîneurs et les consultants en psychologie sportive doivent prendre en considération les multiples facteurs susceptibles d’affecter le bien-être de l’athlète lors de sa retraite
La qualité de la transition d’un sportif vers la retraite est affectée par les causes, les facteurs reliés à son adaptation, ainsi que par les ressources disponibles pour l’athlète à ce moment que ce soit au niveau des facteurs athlétiques ou non-athlétiques. Les facteurs athlétiques font référence à l’aspect volontaire et graduel du processus de retraite, au degré d’identité comme athlète que le sportif a pu développer, à l’évaluation subjective que fait l’athlète de ses accomplissements ainsi qu’ à la planification de la vie sportive post-carrière. Selon plusieurs études (Cecic Erpic, 1998, 1999, 2000 ; Taylor & Ogilvie, 1994) plus le processus de retraite est volontaire, moins l’athlète est susceptible de vivre des difficultés d’adaptation à sa vie après le sport. Un arrêt involontaire peut par contre mener à des difficultés psychologiques telles qu’une diminution du respect et du contrôle de soi (Werthner & Orlick, 1986), ainsi qu’à des sentiments de colère, d’anxiété, et de dépression (Alfermann & Gross, 1997). Selon d’autres études (Cecic Erpic, 1998 ; Grove, Lavallee, & Gordon, 1997) un athlète ayant développé une forte identité à son rôle, est plus à risque de vivre des difficultés d’adaptation suite à sa retraite, comme par exemple, des difficultés d’ajustement social et émotionnel. Peu d’études ont été menées sur l’évaluation subjective que fait l’athlète de ses accomplissements, mais les résultats semblent indiquer que plus l’athlète perçoit avoir atteint la majorité de ses objectifs sportifs, moins il semble faire l’expérience de difficulté d’adaptation suite à la retraite. Finalement, la planification de la vie suite à la carrière sportive semble influencer positivement la qualité d’adaptation de l’athlète. Les facteurs non-athlétiques, pour leur part, font référence à l’âge de l’athlète à la retraite, son niveau d’éducation et d’expérience de travail, ainsi que l’occurrence de différents événements non-athlétiques (mortalité dans la famille, naissance, etc…). Ces facteurs ont été très peu étudiés, malgré l’importance de l’impact qu’ils peuvent avoir sur la qualité de la transition à la retraite d’un athlète. Il est toutefois important de prendre en considération l’ensemble de ces facteurs pour prévenir et soutenir l’athlète en transition. En effet, l’influence de ces deux types de facteurs sur la qualité de la transition pour l’athlète est considérable puisque suite à une retraite, un athlète peut faire l’expérience de difficultés psychologiques (crise d’identité, baisse d’estime de soi, déclin de satisfaction de vie, problèmes émotionnels, problème d’alcool et drogue), psychosociales (solitude, relations sociales déficientes, difficulté de créer des nouveaux liens), et/ou occupationnelles (peu d’opportunité de carrière, manque de qualification professionnelle, diminution de salaire). Le but de la présente étude était donc d’examiner l’influence des différents facteurs sur la qualité du processus de retraite chez les athlètes.
Pour ce faire, 85 athlètes retraités ont répondu au Sports Career Termination Questionnaire (SCTQ ; Cecic Erpic, 2000) et au Non-Athletic Transitions Questionnaire (NATQ ; Cecic Erpic, 2000). Les résultats obtenus démontrent que les athlètes ayant vécu une retraite involontaire ont fait l’expérience de difficultés psychologiques plus fréquentes et sévères, tels que des sentiments d’incompétence dans des activités autres que les sports, un manque de confiance et d’estime de soi. Ils ont également rencontré plus de problèmes occupationnels et de difficultés d’organisation de leur vie post-retraite. Finalement, leur adaptation à la vie post-retraite était perçue plus négativement que les athlètes qui accédaient volontairement à la retraite. Les athlètes qui ont rapporté avoir atteint plus d’objectifs que prévus durant leur carrière ont vécu plus de difficultés au niveau psychologique, occupationnel (difficultés à se trouver un emploi et à s’adapter au demande du marché de l’emploi), et au niveau psychosocial (solitude, difficulté à vivre sans la présence des collègues du sport). Les athlètes n’ayant pas atteint tous leurs objectifs de carrière éprouvaient également plus de difficultés à bien organiser leur vie suite à la retraite. Les candidats démontrant un fort degré d’identité à leur rôle d’athlète subissaient plus de difficultés sur les plans psychologique et organisationnel. Selon les résultats reliés aux facteurs non-athlétiques, la qualité de la transition de carrière n’était pas influencée par l’âge de l’athlète à la retraite. Par ailleurs, le niveau d’éducation représentait une influence significative sur les difficultés occupationnelles (problème à se trouver un emploi, problème financier, manque d’expérience professionnel). Finalement, la qualité de la transition de carrière était influencée par l’occurrence répétitive de transitions non-athlétiques négatives.
En conclusion, la qualité de la transition de carrière de l’athlète est grandement influencée par le libre choix de la retraite, l’atteinte des objectifs de carrière, le fort degré d’identité comme athlète, le niveau d’éducation ainsi que l’occurrence répétitive de transition non-athlétiques négatives. Ainsi, tous ces facteurs peuvent entrer en jeu et rendre la retraite encore plus difficile. Il est donc important pour l’entraîneur et le consultant en psychologie sportive de prendre en considération les facteurs susceptibles d’affecter l’athlète lors de sa retraite. Par exemple, une attention psychologique plus particulière devrait être fournie à l’athlète s’il termine sa carrière involontairement ou s’il n’a pas atteint un grand nombre d’objectifs de carrière. De plus, l’entraîneur d’un jeune athlète devrait encourager ce dernier à concilier études et entraînement afin de faciliter son insertion inévitable dans le monde du travail.
Pour ce faire, 85 athlètes retraités ont répondu au Sports Career Termination Questionnaire (SCTQ ; Cecic Erpic, 2000) et au Non-Athletic Transitions Questionnaire (NATQ ; Cecic Erpic, 2000). Les résultats obtenus démontrent que les athlètes ayant vécu une retraite involontaire ont fait l’expérience de difficultés psychologiques plus fréquentes et sévères, tels que des sentiments d’incompétence dans des activités autres que les sports, un manque de confiance et d’estime de soi. Ils ont également rencontré plus de problèmes occupationnels et de difficultés d’organisation de leur vie post-retraite. Finalement, leur adaptation à la vie post-retraite était perçue plus négativement que les athlètes qui accédaient volontairement à la retraite. Les athlètes qui ont rapporté avoir atteint plus d’objectifs que prévus durant leur carrière ont vécu plus de difficultés au niveau psychologique, occupationnel (difficultés à se trouver un emploi et à s’adapter au demande du marché de l’emploi), et au niveau psychosocial (solitude, difficulté à vivre sans la présence des collègues du sport). Les athlètes n’ayant pas atteint tous leurs objectifs de carrière éprouvaient également plus de difficultés à bien organiser leur vie suite à la retraite. Les candidats démontrant un fort degré d’identité à leur rôle d’athlète subissaient plus de difficultés sur les plans psychologique et organisationnel. Selon les résultats reliés aux facteurs non-athlétiques, la qualité de la transition de carrière n’était pas influencée par l’âge de l’athlète à la retraite. Par ailleurs, le niveau d’éducation représentait une influence significative sur les difficultés occupationnelles (problème à se trouver un emploi, problème financier, manque d’expérience professionnel). Finalement, la qualité de la transition de carrière était influencée par l’occurrence répétitive de transitions non-athlétiques négatives.
En conclusion, la qualité de la transition de carrière de l’athlète est grandement influencée par le libre choix de la retraite, l’atteinte des objectifs de carrière, le fort degré d’identité comme athlète, le niveau d’éducation ainsi que l’occurrence répétitive de transition non-athlétiques négatives. Ainsi, tous ces facteurs peuvent entrer en jeu et rendre la retraite encore plus difficile. Il est donc important pour l’entraîneur et le consultant en psychologie sportive de prendre en considération les facteurs susceptibles d’affecter l’athlète lors de sa retraite. Par exemple, une attention psychologique plus particulière devrait être fournie à l’athlète s’il termine sa carrière involontairement ou s’il n’a pas atteint un grand nombre d’objectifs de carrière. De plus, l’entraîneur d’un jeune athlète devrait encourager ce dernier à concilier études et entraînement afin de faciliter son insertion inévitable dans le monde du travail.
Source primaire
Cecic Erpic S, Whylleman P, Zupancic M. The effect of athletic and non-athletic factors on the sports career termination process. Psychology of Sport and Exercise 2004; 5, 45-59.Mots-clés
transition, RetraiteLectures suggérées
Lavallee D, Nesti M, Borkeles E, Cockerill I, Edge A. Intervention strategies for athletes in transition. In Lavallee D, & Wylleman P (Eds.), Career transitions in sport: International perspectives. Morgantown, WV: Fitness Information Technology 2000; 111-130.Taylor J, Ogilvie BC. A conceptual model of adaptation to retirement among athletes. Journal of Applied Sport Psychology 1994; 5, 1-20.
Wylleman P, Alfermann D, Lavallee D. Career transitions in sport: European perspectives. Psychology of Sport and Exercise 2004; 5, 7-20.
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