S311 - Le support des parents auprès des jeunes nageurs influence la qualité de leurs stratégies de coping utilisées à la suite de mauvaises performances
Le coping est un concept qui réfère aux différents moyens utilisés par l’athlète pour tenter de gérer son stress. On a classé les stratégies de coping en fonction qu’elles sont axées sur le problème et/ou axées sur les émotions (Folkman & Lazarus, 1980). Les stratégies axées sur le problème, nommées stratégies comportementales, sont utilisées pour tenter de diminuer le stress en travaillant sur la cause du stress. Elles amènent donc l’athlète à gérer son environnement en améliorant sa planification d’entraînement, en se fixant des objectifs ou en consultant un psychologue de sport, par exemple. Les stratégies axées sur l’émotion, nommées stratégies cognitives, sont utilisées pour mieux gérer les réponses émotionnelles en lien avec le stress vécu. Ces stratégies peuvent inclure l’utilisation de la restructuration cognitive ou de la pensés positive, par exemple. Il existe également des stratégies de coping tel que le déni ou l’évitement des situations stressantes. Ces stratégies ne sont pas nécessairement efficaces à long terme et peuvent être dommageable pour le bien-être et la performance de l’athlète. Par exemple, l’adoption répétitive de stratégies mal adaptées à la situation, donc peu efficaces, peut mener l’athlète vers une incapacité de gérer les événements stressants, ce qui peut se traduire par une augmentation de l’anxiété, ce qui peut ensuite augmenter les chances de mauvaises performances, pour ensuite provoquer chez l’athlète un sentiment d’insatisfaction dans son sport, une diminution de son bien-être et finalement le pousser vers l’abandon de la pratique de son sport (Anshel, Kim, Chang, & Eom, 2001 ; Hammerstein & Burton, 2001). Il est donc important de s’assurer que les jeunes athlètes développent des stratégies efficaces pour bien gérer leur stress. Ainsi, lors de l’analyse des stratégies de coping utilisées par les jeunes athlètes, il est important d’identifier comment le développement de ces stratégies peut être influencé par l’environnement social entourant l’athlète, notamment par les entraîneurs et les parents (Gervis, 1998). Il a été suggéré que les parents jouent un rôle essentiel dans la réaction des jeunes athlètes face au stress en leur donnant un certain support au cours de leur carrière sportive et en les influençant dans le choix de stratégies utilisées pour gérer leurs réponses face aux mauvaises performances (Lafferty & Dorrell, 2006). Ainsi, le but de cette étude était d’examiner les stratégies de coping utilisées chez de jeunes nageurs et de mesurer la perception des athlètes du support parental reçu. Ainsi, les auteurs de cette étude voulaient déterminer si la perception de support parental reçu avait un impact sur les stratégies de coping adoptées par les jeunes athlètes à la suite de mauvaises performances.
Des nageurs (104) âgés de 14 ans (en moyenne) ont participé à l’étude. Chaque athlète se devait de remplir le Modified COPE Scale (Crocker & Issack, 1997) pour évaluer leurs stratégies de coping utilisées. Ce questionnaire fait l’évaluation de l’utilisation de stratégies comportementales et cognitives. Les stratégies comportementales font référence à la planification (entraînement, compétition), au coping actif (prendre des actions concrètes pour gérer la situation en fixant des objectifs pour les performances futures, par exemple), à l’élimination de certaines compétitions, à la recherche de support social instrumental (prise d’information sur les moyens de s’améliorer), ainsi qu’à l’entraînement physique. Les stratégies cognitives examinées comportaient l’acceptation, le blâme, la réinterprétation positive pour l’expérience acquise, l’espoir, le support social émotionnel (l’empathie, par exemple), la libération d’émotions, et l’humour. Le questionnaire Perceived Parental Support Scale (Van Yperen, 1995) a également été rempli afin de connaître leur perception du support parental reçu. En ce qui concerne les stratégies de coping comportementales, les résultats démontrent que les jeunes nageurs utilisaient en majorité la stratégie d’entraînement (au rang #1 des stratégies, les deux catégories confondues) à la suite de mauvaises performances. Ainsi, la majorité des athlètes tentaient de mieux accepter les mauvaises performances en se disant qu’ils devaient simplement continuer à bien s’entraîner. Les autres stratégies comportementales utilisées, en ordre d’importance, étaient le coping actif (rang #4), la planification (rang #6), la recherche de support social instrumental (rang #7) et l’élimination de certaines compétitions (rang #11). Pour ce qui est des stratégies cognitives, l’acceptation était la stratégie la plus utilisée (rang #2), suivi du blâme (rang #3), de la réinterprétation positive pour l’expérience acquise (rang #5), de l’espoir (rang #8), du support social émotionnel (rang #9), de la libération des émotions (rang #10) et finalement, de l’humour (rang #12). En analysant la fréquence des stratégies utilisées, toutes catégories confondues, il est important de noter que les stratégies visant la recherche de support social instrumental et émotionnel sont relativement peu utilisées. Ainsi, un athlète semble utiliser majoritairement la stratégie d’entraînement, sans toutefois chercher un support instrumental pour s’informer sur les moyens de s’améliorer suite aux mauvaises performances. L’efficacité de la stratégie d’entraînement s’en trouve donc peut-être diminuée si l’athlète ne cherche pas nécessairement des conseils pour se faire guider dans son processus d’entraînement (Lafferty & Dorrell, 2006). Ceci dit, peut-être que les athlètes ne sont pas portés à aller chercher ce support instrumental parce qu’il est fourni automatiquement pas son entraîneur. Il est certain que les entraîneurs ont avantage à savoir que ces nageurs ne sont pas nécessairement enclins à aller chercher ce support instrumental pour ainsi être proactif dans leur approche en guidant leurs athlètes dans les sessions d’entraînement optionnelles, par exemple. En ce qui concerne le support parental, il a été observé que lorsque le support parental perçu était faible, les stratégies de coping actif et d’entraînement étaient moins utilisées. En revanche, les stratégies de blâme et de libération des émotions étaient plus utilisées en cas de faible support parental. Il a été suggéré que les athlètes percevant un fort support parental étaient peut-être plus enclins à vouloir surmonter leur mauvaise performance en utilisant des stratégies d’entraînement puisque la présence de ce support entraîne peut-être un désir de combler les attentes parentales et peut-être aussi parce que le support reçu leur facilite l’accès aux installations (les parents qui vont reconduire les jeunes à la piscine).
En conclusion, le but de cette étude était d’examiner l’influence que la perception du support parental peut avoir sur l’utilisation de stratégies de coping chez les jeunes nageurs. Les athlètes qui ont perçu un faible support parental, ont moins utilisé les stratégies de coping en général que les athlètes percevant un fort support parental. De plus, les athlètes percevant un faible support utilisaient plus fréquemment des stratégies moins efficaces, tel le blâme, que les athlètes qui percevaient un grand support parental. Il semble donc que le support parental joue un rôle important dans le développement des stratégies de coping à la suite de mauvaises performances en natation. Les athlètes percevant un faible support social sont donc possiblement à risque de développer des stratégies de coping inefficaces ou mal adaptées aux situations. Ainsi, dans le cas où un athlète ne semble pas bénéficier d’un bon support de ses parents, peut-être que l’entraîneur pourrait entrer en jeu en fournissant un support alternatif au jeune ou en tentant de sensibiliser les parents à l’importance de soutenir leur enfant dans la pratique de leur sport. Il est à mentionner que l’étude examinait seulement les jeunes athlètes en natation, alors les résultats ne peuvent pas nécessairement être généralisés à tous les sports. Cette étude fournit tout de même une piste importante sur l’influence et l’importance du support des parents dans le choix de stratégies pour mieux gérer les réactions suite aux mauvaises performances.
Des nageurs (104) âgés de 14 ans (en moyenne) ont participé à l’étude. Chaque athlète se devait de remplir le Modified COPE Scale (Crocker & Issack, 1997) pour évaluer leurs stratégies de coping utilisées. Ce questionnaire fait l’évaluation de l’utilisation de stratégies comportementales et cognitives. Les stratégies comportementales font référence à la planification (entraînement, compétition), au coping actif (prendre des actions concrètes pour gérer la situation en fixant des objectifs pour les performances futures, par exemple), à l’élimination de certaines compétitions, à la recherche de support social instrumental (prise d’information sur les moyens de s’améliorer), ainsi qu’à l’entraînement physique. Les stratégies cognitives examinées comportaient l’acceptation, le blâme, la réinterprétation positive pour l’expérience acquise, l’espoir, le support social émotionnel (l’empathie, par exemple), la libération d’émotions, et l’humour. Le questionnaire Perceived Parental Support Scale (Van Yperen, 1995) a également été rempli afin de connaître leur perception du support parental reçu. En ce qui concerne les stratégies de coping comportementales, les résultats démontrent que les jeunes nageurs utilisaient en majorité la stratégie d’entraînement (au rang #1 des stratégies, les deux catégories confondues) à la suite de mauvaises performances. Ainsi, la majorité des athlètes tentaient de mieux accepter les mauvaises performances en se disant qu’ils devaient simplement continuer à bien s’entraîner. Les autres stratégies comportementales utilisées, en ordre d’importance, étaient le coping actif (rang #4), la planification (rang #6), la recherche de support social instrumental (rang #7) et l’élimination de certaines compétitions (rang #11). Pour ce qui est des stratégies cognitives, l’acceptation était la stratégie la plus utilisée (rang #2), suivi du blâme (rang #3), de la réinterprétation positive pour l’expérience acquise (rang #5), de l’espoir (rang #8), du support social émotionnel (rang #9), de la libération des émotions (rang #10) et finalement, de l’humour (rang #12). En analysant la fréquence des stratégies utilisées, toutes catégories confondues, il est important de noter que les stratégies visant la recherche de support social instrumental et émotionnel sont relativement peu utilisées. Ainsi, un athlète semble utiliser majoritairement la stratégie d’entraînement, sans toutefois chercher un support instrumental pour s’informer sur les moyens de s’améliorer suite aux mauvaises performances. L’efficacité de la stratégie d’entraînement s’en trouve donc peut-être diminuée si l’athlète ne cherche pas nécessairement des conseils pour se faire guider dans son processus d’entraînement (Lafferty & Dorrell, 2006). Ceci dit, peut-être que les athlètes ne sont pas portés à aller chercher ce support instrumental parce qu’il est fourni automatiquement pas son entraîneur. Il est certain que les entraîneurs ont avantage à savoir que ces nageurs ne sont pas nécessairement enclins à aller chercher ce support instrumental pour ainsi être proactif dans leur approche en guidant leurs athlètes dans les sessions d’entraînement optionnelles, par exemple. En ce qui concerne le support parental, il a été observé que lorsque le support parental perçu était faible, les stratégies de coping actif et d’entraînement étaient moins utilisées. En revanche, les stratégies de blâme et de libération des émotions étaient plus utilisées en cas de faible support parental. Il a été suggéré que les athlètes percevant un fort support parental étaient peut-être plus enclins à vouloir surmonter leur mauvaise performance en utilisant des stratégies d’entraînement puisque la présence de ce support entraîne peut-être un désir de combler les attentes parentales et peut-être aussi parce que le support reçu leur facilite l’accès aux installations (les parents qui vont reconduire les jeunes à la piscine).
En conclusion, le but de cette étude était d’examiner l’influence que la perception du support parental peut avoir sur l’utilisation de stratégies de coping chez les jeunes nageurs. Les athlètes qui ont perçu un faible support parental, ont moins utilisé les stratégies de coping en général que les athlètes percevant un fort support parental. De plus, les athlètes percevant un faible support utilisaient plus fréquemment des stratégies moins efficaces, tel le blâme, que les athlètes qui percevaient un grand support parental. Il semble donc que le support parental joue un rôle important dans le développement des stratégies de coping à la suite de mauvaises performances en natation. Les athlètes percevant un faible support social sont donc possiblement à risque de développer des stratégies de coping inefficaces ou mal adaptées aux situations. Ainsi, dans le cas où un athlète ne semble pas bénéficier d’un bon support de ses parents, peut-être que l’entraîneur pourrait entrer en jeu en fournissant un support alternatif au jeune ou en tentant de sensibiliser les parents à l’importance de soutenir leur enfant dans la pratique de leur sport. Il est à mentionner que l’étude examinait seulement les jeunes athlètes en natation, alors les résultats ne peuvent pas nécessairement être généralisés à tous les sports. Cette étude fournit tout de même une piste importante sur l’influence et l’importance du support des parents dans le choix de stratégies pour mieux gérer les réactions suite aux mauvaises performances.
Source primaire
Lafferty, ME, Dorrell, K. Coping strategies and the influence of perceived parental support in junior national age swimmers. Journal of Sports Sciences 2006; 24, 253-259.Mots-clés
Stratégies de coping, support parental, performanceLectures suggérées
Anshel, MH, Kim, KW, Chang, KJ, Eom, HJ. A model for coping with stressful events in sport: Theory, application and future directions. International Journal of Sport Psychology 2001; 32, 43-75.Van Yperen, NW. Being a sport parent: Buffering the effect of your child’s poor performance on his or her subjective well-being. International Journal of Sport Psychology 1998; 29, 45-56.
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