Le ski de fond est un sport cyclique qui provoque souvent des raideurs musculaires qui peuvent diminuer la performance ou se transformer en blessures. Des études récentes indiquent qu’il existe une corrélation entre les douleurs lombaires et la tension des muscles fléchisseurs des hanches et érecteurs du rachis, chez les skieurs de fond. On peut faire l’hypothèse que l’entraînement en danse peut réduire le risque que les jeunes skieurs de fond éprouvent ces problèmes.

Cette recherche visait à évaluer l’effet d’un entraînement pré-saison en danse sur les douleurs lombaires, la mobilité des articulations, la flexibilité des muscles, la vitesse et l’agilité de skieurs de fond entraînés. Ainsi, 22 skieurs ont été divisés en 2 groupes : un groupe expérimental (n = 12) et un groupe témoin (n = 10). Aucune modification n’a été apportée à l’entraînement normal pré-saison des deux groupes, à l’exception que pendant 12 semaines, le groupe expérimental a aussi fait des séances d’entraînement en danse totalisant 6 h par semaine. Chaque séance de danse touchait plusieurs styles (ballet, jazz, etc.) et les mouvements enseignés exigeaient beaucoup de stabilisation, de coordination, d’agilité et de flexibilité. Avant et après les 12 semaines d’expérimentation, chaque sujet devait répondre à un questionnaire sur les douleurs lombaires et participer à des tests fonctionnels d’amplitude de mouvement, de posture et de flexibilité des érecteurs du rachis, d’agilité et de vitesse.

Après les 12 semaines, on a observé des différences significatives entre les deux groupes en faveur du groupe expérimental. Dans ce dernier, 4 des 6 athlètes qui initialement se plaignaient de douleurs lombaires n’étaient plus affectés par ce problème. Les trois athlètes du groupe témoin qui avaient rapporté ce problème au départ n’ont constaté aucun changement. Une amélioration de la posture (cyphose thoracique et lordose lombaire) a été constatée dans le groupe expérimental, en plus d’une augmentation de 7,1º de la flexion au niveau à la hanche avec extension maximale du genou. Pour le groupe témoin, la posture et l’amplitude de mouvement des hanches ont demeurées inchangées. Aucun effet positif n’a été constaté en ce qui attrait à la vitesse et l’agilité, ni dans le groupe témoin, ni dans le groupe expérimental.

L’ajout de séances d’entraînement en danse pendant la période hors saison peut donc augmenter l’amplitude de mouvement des hanches, améliorer la posture spinale et réduire les douleurs lombaires. Quoique peu orthodoxe, l’entraînement en danse pourrait donc être utile pour certains athlètes. Les entraîneurs devraient se pencher sur cette possibilité sérieusement. On ne sait toutefois pas si l’effort impliqué dans l’entraînement en danse peut réduire la qualité des autres formes d’entraînement des skieurs de fond.