S414 - L'entraînement en pente améliore la vitesse en sprint
Depuis quelques années, l’entraînement du sprint sur surface inclinée est un courant de pensée qui est utilisé par les entraîneurs pour préparer les athlètes de différents milieux sportifs utilisant le sprint. Par ailleurs, très peu de données à ce sujet sont présentes dans la littérature. Étant donné l’importante corrélation entre la vitesse maximale de course et la performance (r = 0,90) et par conséquent l’importance d’augmenter sa vitesse pour des sprints de courte durée, les auteurs de cette étude ont tenté de déterminer quels étaient les effets d’un entraînement de sprint utilisant des surfaces inclinées sur l’amélioration de la vitesse maximale.
La présente étude a été réalisée sur un échantillon de 35 candidats volontaires. L’objectif était d’identifier et de quantifier les effets de 6 semaines d’entraînement sur piste de 80 mètres (voir figure 1) en pente ascendante (3°), descendante (3°), montante et descendante combinées (3°), horizontale et contrôle. Les sujets étaient divisés aléatoirement entre chacune de ces 5 modalités et les mesures pré-test n'étaient pas différentes entre ces 5 groupes. L'entraînement fait uniquement en descente ou en montée sur 40 m, comportait deux fois plus de répétitions que pour l'entraînement combiné ou à l'horizontale sur 80 m afin de maintenir constant le volume d'entraînement de tous les groupes expérimentaux. Les sujets couraient donc 6 x 80 m ou 12 x 40 m 3 fois par semaine pour les 4ières semaines alors que 1 ou 2 répétitions étaient ensuite ajoutées sur 80 m et 40 m respectivement pour les deux dernières semaines. Un repos de 10 min était accordé entre chaque répétition. L’inclinaison a été déterminée par une synthèse des valeurs suggérées disponibles dans la littérature. Tous les candidats étaient physiquement actifs dans des sports autres que le sprint. Pour la durée de l’étude, tous les participants devaient cesser leurs activités sportives, à l’exception du groupe contrôle. Afin de matérialiser les résultats, chaque participant devait se soumettre à deux tests pré-entraînement et post-entraînement, soit un test Wingate de 6 secondes ainsi qu’à un test de course maximale horizontale de trois essais, sur 35 mètres où la vitesse maximale en fin d'accélération était déterminée par caméra à haute vitesse. Par l’évaluation de paramètres cinématiques et physiologiques, le protocole de recherche a permis de vérifier les effets d’un entraînement de sprint sur des surfaces en pente.
Aucun des groupes n’a présenté de changements au test anaérobique Wingate de 6 secondes, ce qui prouve l’importance de la spécificité des tests. Cependant, on a noté une augmentation de la vitesse maximale de course pour le groupe ascendant-descendant (augmentation de 3,5%) ainsi que pour le groupe descendant (augmentation de 1,1%) alors qu’il n’y avait aucun changements significatifs pour les groupes ascendant, horizontal et contrôle. L’augmentation de la vitesse maximale de course (MRS) pour le groupe ascendant-descendant est due en grande partie à l’augmentation de la cadence de pas (SR), qui découle elle-même d’une diminution du temps d’envol (FT) et le temps de pas (ST). De son côté, l’augmentation de la vitesse maximale de course pour le groupe descendant a été attribuée à une augmentation de la cadence de pas, qui elle est seulement fonction de la diminution du temps de pas (ST); le temps d’envol du pied entre les phases de contact n’ayant pas changé significativement. Ces paramètres cinématiques sont les seuls ayant montrés des différences significatives pour les groupes mentionnés, il n’y a donc pas eu de changements pour la longueur de pas (SL) et le temps de contact du pied (CT) au sol pour tous les groupes donnés. Aucune amélioration significative de la vitesse maximale à 35 m, ne fut observée suite aux entraînements réalisés en montant ou à l'horizontale.
La mesure entre la phase de contraction concentrique et excentrique n’a pas changé pour les tests pré et post- entraînement, de même que pour la posture des candidats. La seule exception fut que l’angle entre la jambe et la surface durant le contact du pied pour le groupe descendant fut augmenté de 5 degrés. Selon les auteurs, cela s’explique par le fait que les muscles se sont adaptés à la course sur surfaces descendantes.
La présente étude a permis de confirmer l’hypothèse selon laquelle l’entraînement de sprint sur surface ascendante-descendante était significativement plus efficace pour l’amélioration de la vitesse maximale de course sur 35 mètres. Cette étude comporte toutefois ses limites. Le nombre de participants qui n’était pas très élevé pour chaque groupe (5 personnes par groupe), a laissé place à une variation importante inter participants et ne permettait donc pas de rejeter les valeurs aberrantes.
Le fait que l'étude portait sur des sportifs qui ne faisaient pas de sprint comme spécialité, ne permet pas d'étendre ces résultats aux sprinteurs expérimentés. Il serait intéressant de reprendre cela avec de tels sprinteurs. Aussi, la vitesse atteinte à 35 m, n'est peut-être pas la vitesse maximale. Il conviendrait de refaire cela sur de plus longues pistes tant pour l'entraînement que pour les séances de mesure. L'accélération maximale mériterait aussi d'être étudiée. Ces résultats demeurent encourageant pour les sports (soccer, football, rugby, basket, handball, tennis…) ou la vitesse maximale est primordiale.
Dans l’entraînement des participants sur pente ascendante-descendante, il semblerait que la transition immédiate entre la surcharge du système neuromusculaire (pente ascendante) vers un stimulus progressivement facilitant (pente descendante) soit la clef des adaptations à l’entraînement. Pour les entraîneurs, cela constitue une opportunité de varier l’entraînement de l’athlète pour ainsi maximiser sa vitesse. Plus d’études sont cependant nécessaires dans le but d’identifier les mécanismes qui permettent cette adaptation ainsi que la longueur optimale des portions angulées de la piste, pour maximaliser ces mécanismes.
La présente étude a été réalisée sur un échantillon de 35 candidats volontaires. L’objectif était d’identifier et de quantifier les effets de 6 semaines d’entraînement sur piste de 80 mètres (voir figure 1) en pente ascendante (3°), descendante (3°), montante et descendante combinées (3°), horizontale et contrôle. Les sujets étaient divisés aléatoirement entre chacune de ces 5 modalités et les mesures pré-test n'étaient pas différentes entre ces 5 groupes. L'entraînement fait uniquement en descente ou en montée sur 40 m, comportait deux fois plus de répétitions que pour l'entraînement combiné ou à l'horizontale sur 80 m afin de maintenir constant le volume d'entraînement de tous les groupes expérimentaux. Les sujets couraient donc 6 x 80 m ou 12 x 40 m 3 fois par semaine pour les 4ières semaines alors que 1 ou 2 répétitions étaient ensuite ajoutées sur 80 m et 40 m respectivement pour les deux dernières semaines. Un repos de 10 min était accordé entre chaque répétition. L’inclinaison a été déterminée par une synthèse des valeurs suggérées disponibles dans la littérature. Tous les candidats étaient physiquement actifs dans des sports autres que le sprint. Pour la durée de l’étude, tous les participants devaient cesser leurs activités sportives, à l’exception du groupe contrôle. Afin de matérialiser les résultats, chaque participant devait se soumettre à deux tests pré-entraînement et post-entraînement, soit un test Wingate de 6 secondes ainsi qu’à un test de course maximale horizontale de trois essais, sur 35 mètres où la vitesse maximale en fin d'accélération était déterminée par caméra à haute vitesse. Par l’évaluation de paramètres cinématiques et physiologiques, le protocole de recherche a permis de vérifier les effets d’un entraînement de sprint sur des surfaces en pente.
Aucun des groupes n’a présenté de changements au test anaérobique Wingate de 6 secondes, ce qui prouve l’importance de la spécificité des tests. Cependant, on a noté une augmentation de la vitesse maximale de course pour le groupe ascendant-descendant (augmentation de 3,5%) ainsi que pour le groupe descendant (augmentation de 1,1%) alors qu’il n’y avait aucun changements significatifs pour les groupes ascendant, horizontal et contrôle. L’augmentation de la vitesse maximale de course (MRS) pour le groupe ascendant-descendant est due en grande partie à l’augmentation de la cadence de pas (SR), qui découle elle-même d’une diminution du temps d’envol (FT) et le temps de pas (ST). De son côté, l’augmentation de la vitesse maximale de course pour le groupe descendant a été attribuée à une augmentation de la cadence de pas, qui elle est seulement fonction de la diminution du temps de pas (ST); le temps d’envol du pied entre les phases de contact n’ayant pas changé significativement. Ces paramètres cinématiques sont les seuls ayant montrés des différences significatives pour les groupes mentionnés, il n’y a donc pas eu de changements pour la longueur de pas (SL) et le temps de contact du pied (CT) au sol pour tous les groupes donnés. Aucune amélioration significative de la vitesse maximale à 35 m, ne fut observée suite aux entraînements réalisés en montant ou à l'horizontale.
La mesure entre la phase de contraction concentrique et excentrique n’a pas changé pour les tests pré et post- entraînement, de même que pour la posture des candidats. La seule exception fut que l’angle entre la jambe et la surface durant le contact du pied pour le groupe descendant fut augmenté de 5 degrés. Selon les auteurs, cela s’explique par le fait que les muscles se sont adaptés à la course sur surfaces descendantes.
La présente étude a permis de confirmer l’hypothèse selon laquelle l’entraînement de sprint sur surface ascendante-descendante était significativement plus efficace pour l’amélioration de la vitesse maximale de course sur 35 mètres. Cette étude comporte toutefois ses limites. Le nombre de participants qui n’était pas très élevé pour chaque groupe (5 personnes par groupe), a laissé place à une variation importante inter participants et ne permettait donc pas de rejeter les valeurs aberrantes.
Le fait que l'étude portait sur des sportifs qui ne faisaient pas de sprint comme spécialité, ne permet pas d'étendre ces résultats aux sprinteurs expérimentés. Il serait intéressant de reprendre cela avec de tels sprinteurs. Aussi, la vitesse atteinte à 35 m, n'est peut-être pas la vitesse maximale. Il conviendrait de refaire cela sur de plus longues pistes tant pour l'entraînement que pour les séances de mesure. L'accélération maximale mériterait aussi d'être étudiée. Ces résultats demeurent encourageant pour les sports (soccer, football, rugby, basket, handball, tennis…) ou la vitesse maximale est primordiale.
Dans l’entraînement des participants sur pente ascendante-descendante, il semblerait que la transition immédiate entre la surcharge du système neuromusculaire (pente ascendante) vers un stimulus progressivement facilitant (pente descendante) soit la clef des adaptations à l’entraînement. Pour les entraîneurs, cela constitue une opportunité de varier l’entraînement de l’athlète pour ainsi maximiser sa vitesse. Plus d’études sont cependant nécessaires dans le but d’identifier les mécanismes qui permettent cette adaptation ainsi que la longueur optimale des portions angulées de la piste, pour maximaliser ces mécanismes.
Source primaire
The effects of sprints running training on sloping surfaces. G. P. Paradisis, C.B. Cooke, Journal of Strength and Conditioning Research, 20(4), 767–777, 2006.Rédacteur
Ariane Dumoulin-Charette (ariane.dumoulin-charette@umontreal.ca), Martin Lussier (martin.lussier.1@Étudiants en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal
Mots-clés
Entraînement en pente, vitesse maximale, composantes de la vitesseLectures suggérées
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