S355 - En musculation, l’exécution jusqu’à épuisement complet des séries favorise l’amélioration de l’endurance alors que l’approche contraire favorise l’amélioration de la puissance
En entraînement sportif de haut niveau, la question de l’optimisation de l’entraînement en musculation est pertinente. On sait déjà que la musculation permet de larges gains en force, en puissance et en endurance musculaire. Par contre, pour maximiser ces gains, on ne sait pas précisément s’il est souhaitable d’exécuter les répétitions des séries jusqu’à épuisement complet des groupes musculaires sollicités. C’est ce que les auteurs de cette étude ont cherché à déterminer.
À cette fin, 42 athlètes de l’équipe nationale espagnole des jeux de balle basque, ayant en moyenne 12,5 ans d’expérience de jeu et de compétition, ont été divisés en trois groupes. Deux groupes ont suivi le même programme d’entraînement en musculation durant 11 semaines. Le troisième groupe a servi de contrôle. Une seule variable différenciait les deux groupes expérimentaux : le premier exécutait les séries jusqu’à épuisement complet, l’autre non. Ce premier groupe a employé la technique du multitonnage (dropset), qui consistait à diminuer légèrement la charge à déplacer lorsque le sujet n’arrivait pas à compléter une répétition dans toute l’amplitude du mouvement ou lorsqu’une pause de plus d’une seconde était prise à la fin d’une répétition. La charge était diminuée 3 ou 4 fois. Après les 11 premières semaines d’entraînement, un deuxième programme de 5 semaines mettant l’accent sur la puissance a été complété par les deux groupes.
Afin de mesurer l’impact de l’exécution de séries jusqu’à épuisement complet sur la puissance, la force et l’endurance des membres inférieurs et supérieurs, 5 tests ont été effectués au début de l’étude (T0), après 6 semaines (T1), après 11 semaines (T2) et à la fin de l’étude (T3, après 16 semaines). Ces tests étaient :
1- saut vertical en position debout avec élan en flexion de jambe (countermovement jump) sans charge additionnelle;
2- saut vertical en position debout avec élan en flexion de jambe avec une charge additionnelle équivalente à 30 % de la masse corporelle;
3- 1 RM au développé couché et au demi-squat;
4- puissance (développée à 60% du 1 RM) au développé couché et au demi-squat;
5- endurance (nombre maximal de répétitions à 75% du 1 RM) au développé couché et au demi-squat.
La hauteur du saut vertical en position debout avec élan sans et avec charge additionnelle a augmenté de T0 à T2 pour les deux groupes, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
Le 1 RM des deux groupes a augmenté de façon significative pour le développé couché de T0 à T1 et de T1 à T2, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
Le 1 RM des deux groupes a augmenté de façon significative pour le demi-squat tout au long de l’étude, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
La puissance au développé couché a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T2, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
La puissance au demi-squat a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T1 et de T1 à T2. Cependant, seul le groupe n’exécutant pas les séries jusqu’à épuisement complet a vu sa puissance augmenter de T2 à T3.
L’endurance au développé couché a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T1 et de T1 à T2, mais l’augmentation a été significativement plus marquée, dans les deux cas, pour le groupe exécutant les séries jusqu’à épuisement complet (46 vs 26 % et 85 vs 69 %, respectivement). En outre, seul le groupe exécutant les séries jusqu’à épuisement complet a vu son endurance augmenter de T2 à T3.
L’endurance au demi-squat a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T2, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
Le groupe contrôle n’a pas amélioré ses performances.
En résumé, les sujets des deux groupes ont obtenu des résultats et des gains de performance similaires pour tous les tests, à deux exceptions près : amélioration plus marquée de la puissance au demi-squat pour le groupe n’exécutant pas les séries jusqu’à épuisement complet et augmentation plus marquée de l’endurance au développé couché pour le groupe exécutant les séries jusqu’à épuisement complet.
En entraînement sportif de haut niveau, concrètement, cela signifie que l’athlète s’entraînant en musculation qui désire améliorer sa puissance n’a pas intérêt à exécuter les séries jusqu’à épuisement complet et cela pourrait s’expliquer par une diminution de la vitesse d’exécution du mouvement. Au contraire, l’athlète qui souhaite améliorer son endurance musculaire a intérêt à fatiguer au maximum les groupes musculaires sollicités par un exercice en exécutant les séries jusqu’à épuisement complet, en employant, par exemple et comme c’était le cas dans cette étude, la technique du multitonnage.
À cette fin, 42 athlètes de l’équipe nationale espagnole des jeux de balle basque, ayant en moyenne 12,5 ans d’expérience de jeu et de compétition, ont été divisés en trois groupes. Deux groupes ont suivi le même programme d’entraînement en musculation durant 11 semaines. Le troisième groupe a servi de contrôle. Une seule variable différenciait les deux groupes expérimentaux : le premier exécutait les séries jusqu’à épuisement complet, l’autre non. Ce premier groupe a employé la technique du multitonnage (dropset), qui consistait à diminuer légèrement la charge à déplacer lorsque le sujet n’arrivait pas à compléter une répétition dans toute l’amplitude du mouvement ou lorsqu’une pause de plus d’une seconde était prise à la fin d’une répétition. La charge était diminuée 3 ou 4 fois. Après les 11 premières semaines d’entraînement, un deuxième programme de 5 semaines mettant l’accent sur la puissance a été complété par les deux groupes.
Afin de mesurer l’impact de l’exécution de séries jusqu’à épuisement complet sur la puissance, la force et l’endurance des membres inférieurs et supérieurs, 5 tests ont été effectués au début de l’étude (T0), après 6 semaines (T1), après 11 semaines (T2) et à la fin de l’étude (T3, après 16 semaines). Ces tests étaient :
1- saut vertical en position debout avec élan en flexion de jambe (countermovement jump) sans charge additionnelle;
2- saut vertical en position debout avec élan en flexion de jambe avec une charge additionnelle équivalente à 30 % de la masse corporelle;
3- 1 RM au développé couché et au demi-squat;
4- puissance (développée à 60% du 1 RM) au développé couché et au demi-squat;
5- endurance (nombre maximal de répétitions à 75% du 1 RM) au développé couché et au demi-squat.
La hauteur du saut vertical en position debout avec élan sans et avec charge additionnelle a augmenté de T0 à T2 pour les deux groupes, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
Le 1 RM des deux groupes a augmenté de façon significative pour le développé couché de T0 à T1 et de T1 à T2, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
Le 1 RM des deux groupes a augmenté de façon significative pour le demi-squat tout au long de l’étude, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
La puissance au développé couché a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T2, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
La puissance au demi-squat a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T1 et de T1 à T2. Cependant, seul le groupe n’exécutant pas les séries jusqu’à épuisement complet a vu sa puissance augmenter de T2 à T3.
L’endurance au développé couché a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T1 et de T1 à T2, mais l’augmentation a été significativement plus marquée, dans les deux cas, pour le groupe exécutant les séries jusqu’à épuisement complet (46 vs 26 % et 85 vs 69 %, respectivement). En outre, seul le groupe exécutant les séries jusqu’à épuisement complet a vu son endurance augmenter de T2 à T3.
L’endurance au demi-squat a augmenté de façon significative pour les deux groupes de T0 à T2, mais aucune différence n’a été observée entre les groupes.
Le groupe contrôle n’a pas amélioré ses performances.
En résumé, les sujets des deux groupes ont obtenu des résultats et des gains de performance similaires pour tous les tests, à deux exceptions près : amélioration plus marquée de la puissance au demi-squat pour le groupe n’exécutant pas les séries jusqu’à épuisement complet et augmentation plus marquée de l’endurance au développé couché pour le groupe exécutant les séries jusqu’à épuisement complet.
En entraînement sportif de haut niveau, concrètement, cela signifie que l’athlète s’entraînant en musculation qui désire améliorer sa puissance n’a pas intérêt à exécuter les séries jusqu’à épuisement complet et cela pourrait s’expliquer par une diminution de la vitesse d’exécution du mouvement. Au contraire, l’athlète qui souhaite améliorer son endurance musculaire a intérêt à fatiguer au maximum les groupes musculaires sollicités par un exercice en exécutant les séries jusqu’à épuisement complet, en employant, par exemple et comme c’était le cas dans cette étude, la technique du multitonnage.
Source primaire
Izquierdo M., Ibanez J. et coll. Differential effects of strength training leading to failure versus not to failure on hormonal responses, strength, and muscle power gains. J Appl Physiol. 2006 May;100(5):1647-56.www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?db=pubmed&cmd=Retrieve&dopt=AbstractPlus&list_uids=16410373& query_hl=1&itool=pubmed_docsum
Rédacteur
Carl-Étienne Juneaukinésiologue et doctorant en santé publique, Université de Montréal
www.musculation-prise-de-masse.com
Mots-clés
musculation, puissance, endurance, séries jusqu’à épuisement complet, failureLectures suggérées
Drinkwater EJ., Lawton TW. Training leading to repetition to failure enhances bench press strength gains in elite junior athletes. J Strength Cond Res. 2005;19:382–388.Folland JP., Irish CS. Fatigue is not a necessary stimulus for strength gains during resistance training. Br J Sports Med. 2002;36:370–373.
Sports ciblés
Tous les sports où la performance dépend notamment de la puissance ou de l’endurance musculaire.Ajouter à mes favoris Haut de page