S358 - Les entraîneurs ayant suivi la formation Coach Effectiveness Training faciliteraient l’amélioration du niveau d’estime de soi des jeunes nageuses de 11 ans et moins ayant une estime de soi faible
L’estime de soi réfère à l’évaluation globale de sa propre valeur et reflète la perception qu’a une personne de ses habiletés et ses compétences dans plusieurs domaines (Rosenberg, 1979). Le développement de l’estime de soi est influencé à la fois par des processus intra personnels (évaluation cognitive de sa performance en comparaison avec des standards internes ou externes) et inter personnels (estime de soi en fonction de la qualité des interactions sociales avec des adultes significatifs, comme un parent ou un entraîneur). Plusieurs études ont démontré un lien entre la participation sportive et un niveau d’estime de soi plus élevé chez les jeunes (Marsh & Kleitman, 2003 ; Tracy & Erkut, 2002). Les résultats démontrent aussi que la relation entre le sport et l’estime de soi n’est pas nécessairement directe et qu’elle peut donc être influencée par différents contextes. Par exemple, la qualité de la relation entre l’entraîneur et le jeune athlète est un facteur qui peut potentiellement influencer la relation entre la participation sportive et l’estime de soi du jeune athlète (Coatsworth & Conroy, 2006). Ainsi, lorsque la relation ahtlète-entraîneur est caractérisée par un haut niveau de support, par la confiance, l’acceptation sociale et par la pratique d’une évaluation de performance adéquate et positive, elle est plus susceptible de promouvoir une bonne estime de soi chez l’athlète (Leary & Baumeister, 2000). À ce propos, il a été démontré que les comportements des entraîneurs peuvent influencer le niveau d’estime de soi chez les jeunes garçons (Smith, Zane, Smoll, & Coppel, 1983) et que ceux ayant une estime de soi plus faible sont plus sensibles aux comportements de leurs entraîneurs que les garçons présentant un plus haut niveau d’estime de soi (Smith & Smoll, 1990). De ce fait, plusieurs programmes ont été développés pour améliorer les comportements des entraîneurs travaillant avec de jeunes athlètes, dont le Coach Effectiveness Training (CET ; Smith & Smoll, 1996). Le CET consiste en un bref atelier d’une durée de 2 heures qui a comme principaux objectifs de : (1) promouvoir une philosophie de succès, par l’apprentissage, l’effort, et l’amélioration grâce à une performance évaluée de façon objective et normative, (2) enseigner les principes généraux du rôle du sport dans le développement de l’enfant, (3) enseigner des moyens efficaces pour gérer les problèmes communément rencontrés dans le sport avec les jeunes, et (4) enseigner différentes stratégies que les entraîneurs peuvent utiliser dans différents contextes de jeux tels que les erreurs commises par les athlètes ou leurs comportements inappropriés (Smith & Smoll, 1996). Le CET a donc été créé dans l’intention de favoriser le type de contexte relationnel qui a été lié à une amélioration de l’estime de soi chez les jeunes athlètes, c’est-à-dire un contexte de support, d’encouragement, structuré et non hostile. Il a effectivement été démontré que le CET peut modifier les comportements des entraîneurs et le contexte relationnel athlète-entraîneur en améliorant l’estime de soi de jeunes garçons de 10 à 12 ans. Le but de la présente étude était donc d’examiner si ce programme était en mesure d’améliorer le niveau d’estime de soi à la fois chez les garçons et les filles représentant une plus grande variation dans l’âge. Les auteurs de l’étude ont émis les hypothèses que (a) les jeunes athlètes dont l’entraîneur recevait le CET augmenterait leur niveau d’estime de soi davantage que ceux dont l’entraîneur ne le recevait pas, (b) l’effet du CET serait plus fort pour les jeunes athlètes que pour les plus vieux, et (c) l’effet du CET serait plus prononcé pour les jeunes qui ont débuté la saison avec un niveau d’estime de soi plus faible.
Pour ce faire, 135 jeunes nageurs, dont 52 garçons et 83 filles, et sept entraîneurs de natation ont participé à l’étude. Un total de quatre entraîneures ont reçu le CET, tandis que trois autres (deux femmes et un homme) faisaient partie du groupe contrôle. L’estime de soi a été évaluée avec le Washington Self-Description Questionnaire (WSDQ ; Smoll, Smith, Barnett, & Everett, 1993) à trois reprises, soit au début, à la moitié et à la fin de la saison. Le contenu et la structure de l’intervention étaient similaires au CET. L’intervention mettait l’emphase, entre autre, sur les conséquences de certains comportements des entraîneurs pour les jeunes et les guidait vers les moyens efficaces pour évaluer les succès et échecs de leurs jeunes athlètes. Plus spécifiquement, le programme expliquait les avantages et les techniques à utiliser pour bâtir une relation positive et saine avec les jeunes athlètes, pour employer des comportements constructifs et de support et ainsi éliminer les comportements punitifs chez les entraîneurs. Enfin, ils recevaient tous un résumé écrit des principes clés du CET pour consultation ultérieure. Les comportements des entraîneurs étaient évalués, au cours de la saison, par le Coaching Behavior Assessment System (CBAS ; Smith, Smoll, & Hunt, 1997).
Les résultats ont démontré que, contrairement à la première hypothèse émise, les jeunes athlètes dont l’entraîneur recevait le CET n’ont pas augmenté leur niveau d’estime de soi davantage que les jeunes dont l’entraîneur ne le recevait pas. Par ailleurs, tel que prédit par la deuxième hypothèse, l’effet du CET était plus fort pour les jeunes athlètes que pour les plus vieux. Plus spécifiquement, les bénéfices les plus importants du CET étaient observés chez les jeunes de 11 ans et moins. Ce résultat démontre que les plus jeunes sont plus susceptibles d’être influencés par les encouragements, les attentions et les renforcements donnés par les personnes significatives de leur entourage. Une autre explication pour ce résultat serait que les plus jeunes seraient peut-être plus susceptibles de s’améliorer significativement, ce qui amènerait plus d’encouragement et de renforcement de la part des entraîneurs. D’autres recherches sont donc nécessaires pour éclaircir ce point. Les résultats démontraient également que l’effet du CET était plus prononcé pour les jeunes qui avaient débuté la saison avec un niveau d’estime de soi plus faible. Pour ce qui est de la différence entre les garçons et les filles, il a été démontré que les filles dont l’entraîneur recevait le CET ont amélioré leur niveau d’estime de soi davantage que celles faisant partie du groupe contrôle. Une explication intéressante, proposée par les auteurs de cette étude, est que les filles auraient peut-être augmenté davantage leur niveau d’estime de soi parce que les entraîneurs dans le groupe d’intervention était majoritairement des femmes. Ainsi, les filles ayant un niveau d’estime de soi plus faible s’identifiaient peut-être plus facilement à leur entraîneure et cette identification aurait peut-être permis plus facilement une internalisation des commentaires positifs reçus. D’autres études utilisant autant d’hommes que de femmes entraîneurs seraient nécessaires pour éclaircir ce point.
En conclusion, cette étude n’a pas démontré que les jeunes athlètes dont l’ entraîneur recevait le CET augmenterait davantage leur niveau d’estime de soi que les jeunes dont l’entraîneur ne le recevait, mais d’importants résultats ont tout de même fait surface. Tout en gardant les limites de l’étude en tête (petit échantillon utilisé, un seul sport étudié, et peu d’entraîneur de chaque sexe), cette étude a identifié d’importants modérateurs entre le CET et l’estime de soi, ce qui est essentiel pour bien comprendre les effets de l’intervention. Les analyses des modérateurs de l’intervention permettent effectivement d’examiner la population pour laquelle l’intervention est plus efficace et bénéfique. Dans le cas de cette étude, les jeunes nageuses de 11 ans et moins débutant la saison avec un faible niveau d’estime de soi ont bénéficié davantage que leurs entraîneurs reçoivent la formation du CET. Cette information peut donc par la suite être utilisée pour cibler les populations spécifiques (entraîneurs de jeunes filles de 11 ans et moins) dans l’utilisation du programme ou pour modifier l’intervention pour atteindre une plus grande population.
Pour ce faire, 135 jeunes nageurs, dont 52 garçons et 83 filles, et sept entraîneurs de natation ont participé à l’étude. Un total de quatre entraîneures ont reçu le CET, tandis que trois autres (deux femmes et un homme) faisaient partie du groupe contrôle. L’estime de soi a été évaluée avec le Washington Self-Description Questionnaire (WSDQ ; Smoll, Smith, Barnett, & Everett, 1993) à trois reprises, soit au début, à la moitié et à la fin de la saison. Le contenu et la structure de l’intervention étaient similaires au CET. L’intervention mettait l’emphase, entre autre, sur les conséquences de certains comportements des entraîneurs pour les jeunes et les guidait vers les moyens efficaces pour évaluer les succès et échecs de leurs jeunes athlètes. Plus spécifiquement, le programme expliquait les avantages et les techniques à utiliser pour bâtir une relation positive et saine avec les jeunes athlètes, pour employer des comportements constructifs et de support et ainsi éliminer les comportements punitifs chez les entraîneurs. Enfin, ils recevaient tous un résumé écrit des principes clés du CET pour consultation ultérieure. Les comportements des entraîneurs étaient évalués, au cours de la saison, par le Coaching Behavior Assessment System (CBAS ; Smith, Smoll, & Hunt, 1997).
Les résultats ont démontré que, contrairement à la première hypothèse émise, les jeunes athlètes dont l’entraîneur recevait le CET n’ont pas augmenté leur niveau d’estime de soi davantage que les jeunes dont l’entraîneur ne le recevait pas. Par ailleurs, tel que prédit par la deuxième hypothèse, l’effet du CET était plus fort pour les jeunes athlètes que pour les plus vieux. Plus spécifiquement, les bénéfices les plus importants du CET étaient observés chez les jeunes de 11 ans et moins. Ce résultat démontre que les plus jeunes sont plus susceptibles d’être influencés par les encouragements, les attentions et les renforcements donnés par les personnes significatives de leur entourage. Une autre explication pour ce résultat serait que les plus jeunes seraient peut-être plus susceptibles de s’améliorer significativement, ce qui amènerait plus d’encouragement et de renforcement de la part des entraîneurs. D’autres recherches sont donc nécessaires pour éclaircir ce point. Les résultats démontraient également que l’effet du CET était plus prononcé pour les jeunes qui avaient débuté la saison avec un niveau d’estime de soi plus faible. Pour ce qui est de la différence entre les garçons et les filles, il a été démontré que les filles dont l’entraîneur recevait le CET ont amélioré leur niveau d’estime de soi davantage que celles faisant partie du groupe contrôle. Une explication intéressante, proposée par les auteurs de cette étude, est que les filles auraient peut-être augmenté davantage leur niveau d’estime de soi parce que les entraîneurs dans le groupe d’intervention était majoritairement des femmes. Ainsi, les filles ayant un niveau d’estime de soi plus faible s’identifiaient peut-être plus facilement à leur entraîneure et cette identification aurait peut-être permis plus facilement une internalisation des commentaires positifs reçus. D’autres études utilisant autant d’hommes que de femmes entraîneurs seraient nécessaires pour éclaircir ce point.
En conclusion, cette étude n’a pas démontré que les jeunes athlètes dont l’ entraîneur recevait le CET augmenterait davantage leur niveau d’estime de soi que les jeunes dont l’entraîneur ne le recevait, mais d’importants résultats ont tout de même fait surface. Tout en gardant les limites de l’étude en tête (petit échantillon utilisé, un seul sport étudié, et peu d’entraîneur de chaque sexe), cette étude a identifié d’importants modérateurs entre le CET et l’estime de soi, ce qui est essentiel pour bien comprendre les effets de l’intervention. Les analyses des modérateurs de l’intervention permettent effectivement d’examiner la population pour laquelle l’intervention est plus efficace et bénéfique. Dans le cas de cette étude, les jeunes nageuses de 11 ans et moins débutant la saison avec un faible niveau d’estime de soi ont bénéficié davantage que leurs entraîneurs reçoivent la formation du CET. Cette information peut donc par la suite être utilisée pour cibler les populations spécifiques (entraîneurs de jeunes filles de 11 ans et moins) dans l’utilisation du programme ou pour modifier l’intervention pour atteindre une plus grande population.
Source primaire
Coatsworth JD., Conroy, DE. Enhancing the self-esteem of youth swimmers through coach training: Gender and age effects. Psychology of Sport and Exercise 2006; 7, 173-192.Mots-clés
estime de soi, Coach Effectiveness Training, formation des entraîneursLectures suggérées
Marsh HW, Kleitman S. School athletic participation: Mostly gain with little pain. Journal of Sport and Exercise Psychology 2003; 25, 205-228.Smith RE, Smoll FL. Self-esteem and children’s reactions to youth sport coaching: A field study of self-enhancement processes. Developmental Psychology 1990; 26, 987-993.
Smith RE, Smoll FL. Way to go, coach! A scientifically-proven approach to coaching effectiveness. Portola Valley, CA: Warde.
Smith RE, Smoll FL, Hunt E. Training manual for the coaching behavior assessment system (CBAS). JSAS Catalog of Selected Documents in Psychology 1997; 7, Manuscript No. 1406.
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