S361 - Les joueurs de soccer définissent un athlète fort mentalement
Malgré l’utilisation générale du terme « force mentale » par les athlètes, les entraîneurs, et les consultants en psychologie sportive, ce n’est que récemment que les chercheurs ont tenté de standardiser la définition du concept (Jones, Hanton, & Connaughton, 2002). Le fait d’en venir à une définition universelle permet ainsi d’éviter la confusion parmi les différentes définitions que chacun se fait d’un athlète fort mentalement. En examinant les études faites par le passé, Jones et al. (2002) ont suggéré que les athlètes fort mentalement possédaient certains attributs essentiels, tels que la détermination et l’engagement, la motivation et le contrôle, une excellente capacité de concentration, ainsi qu’une excellente confiance en soi et une croyance en ses capacités. Ces attributs permettent aux athlètes de faire l’expérience d’un état psychologique positif. La force mentale a donc été définie de la façon suivante : posséder naturellement ou avoir développé les habiletés psychologiques qui permettent de (1) gérer généralement mieux que son adversaire les nombreuses demandes reliées aux compétitions et à l’entraînement, et (2) d’être plus constant et plus apte à rester déterminé, concentré, confiant et en contrôle sous la pression que l’adversaire. De par cette définition, des attributs essentiels possédés par les athlètes étant forts mentalement ont été identifiés. En ordre d’importance ce sont : (a) avoir une croyance ferme en ses capacités d’atteindre ses buts, (b) être en mesure de se remettre des échecs et avoir une détermination croissante de réussir, (c) avoir la croyance ferme de posséder les qualités et les compétences pour réussir par rapport à son adversaire, (d) avoir le réel désir et la motivation interne de réussir, (e) être totalement concentré sur la tâche malgré les distractions possibles en situation de compétition, (f) être en mesure de regagner le contrôle au niveau psychologique suite à des évènements inattendus et incontrôlables, (g) surmonter la douleur physique et émotionnelle tout en maintenant l’effort et la qualité technique voulus, (h) accepter et gérer l’anxiété reliée à la compétition, (i) rester fort malgré la pression de la compétition, (j) ne pas être affecté par la bonne ou la mauvaise performance des adversaires, (k) rester parfaitement concentré malgré les distractions potentielles reliées à sa vie personnelle, et (l) être en mesure de se concentrer dès que la demande se fait sentir (Jones, et al., 2002). Pour en venir à cette définition et ces attributs, Jones et al. (2002) ont étudié une multitude d’athlètes venant de plusieurs sports différents. Les auteurs ont suggéré de valider cette définition avec des athlètes provenant d’un seul sport afin de voir les variations potentielles de la définition dans chaque sport. Ainsi, le but de la présente étude était d’examiner et de valider la définition auprès d’athlètes de soccer.
L’étude s’est faite en deux temps. Tout d’abord, les chercheurs ont utilisé un petit échantillon d’athlètes (6 joueurs professionnels) pour en venir à un consensus de la définition de la force mentale et de ses attributs spécifiques aux athlètes de soccer (football). Ensuite, un plus grand échantillon d’athlètes (43 joueurs professionnels) a été utilisé pour valider la définition trouvée par les athlètes ayant participé à la première phase de l’étude. Par le biais d’entrevues semi-stucturées, la définition trouvée était la suivante : posséder naturellement ou avoir développé les habiletés psychologiques qui permettent de (1) toujours mieux gérer les nombreuses demandes reliées aux compétitions et à l’entraînement que son adversaire, et (2) être plus constant et plus apte à rester déterminé, concentré, confiant et en contrôle sous la pression que l’adversaire. Ainsi, la définition est presque identique à celle trouvée par Jones et al. (2002). La seule différence est que les athlètes de soccer croient que l’athlète doit toujours mieux gérer les demandes de la compétition et des entraînements que son adversaire. La grande similarité des définitions démontrent que la force mentale, sans égard au sport, peut être définie de façon similaire, malgré quelques petites modifications mineures qui la rendrait probablement plus spécifique à chaque sport. Pour ce qui est des attributs, 10 ont été identifiées nécessaires pour qu’un athlète soit fort mentalement au soccer (en ordre d’importance) : (a) avoir une croyance en ses capacités à tout moment pour atteindre le succès, (b) avoir l’habileté de réagir positivement aux différentes situations, (c) avoir l’habileté de rester calme et de ne pas céder sous la pression, (d) avoir l’habileté d’ignorer les distractions et de rester concentré, (e) vouloir le ballon/vouloir être impliqué dans le jeu à tout moment, (f) savoir ce que ça prend pour se sortir du trouble en situation de jeu, (g) contrôler ses émotions lors d’une performance, (h) avoir une présence sur le jeu qui affecte l’adversaire, (i) être en mesure de contrôler ce qui ce passe hors du jeu, et (j) apprécier la pression associée à la performance. Les attributs identifiés étaient encore une fois similaires à ceux déjà identifiés par les athlètes provenant de sports différents.
La deuxième phase de l’étude consistait à valider ces résultats auprès d’un plus grand nombre de joueurs de soccer. Pour ce faire, les athlètes devaient répondre à quel point ils étaient en accord ou en désaccord avec la définition identifiée. Les résultats ont démontré que la définition de la force mentale était fortement acceptée par les joueurs de soccer. En ce qui concerne les attributs à posséder par un joueur de soccer fort mentalement, les athlètes devaient placer en ordre d’importance les attributs préalablement identifiés, du plus important au moins important. Les résultats ont révélé l’ordre suivant : (1) avoir une croyance en ses capacités à tout moment pour atteindre le succès, (2) vouloir le ballon/vouloir être impliqué dans le jeu à tout moment, (3) avoir l’habileté de réagir positivement aux différentes situations, (4) avoir l’habileté de rester calme et de ne pas céder sous la pression, (5) savoir ce que ça prend pour se sortir du trouble en situation de jeu, (6) avoir l’habileté d’ignorer les distractions et de rester concentré, (7) contrôler ses émotions lors d’une performance, (8) avoir une présence sur le jeu qui affecte l’adversaire, (9) être en mesure de contrôler ce qui ce passe hors du jeu, (10) apprécier la pression associée à la performance.
Les résultats de la présente étude confirment la définition de la force mentale et les attributs nécessaires pour que les athlètes soient forts mentalement et ce, avec des joueurs de soccer. Un fait intéressant est que plusieurs des joueurs de soccer ont mentionné avoir développé leur force mentale à travers diverses expériences vécues dans divers environnements et contextes au cours de leur développement en tant que athlètes. L’environnement de l’athlète au cours des différents stades de développement en tant que joueur de soccer aurait un rôle à joueur dans le développement de sa force mentale. Par exemple, les athlètes ont cité quelques situations ou changements au cours de leur jeune carrière qui les auraient rendu plus fort mentalement, tels que ne pas être sélectionné dans l’équipe ou le club voulu, être sélectionné sans s’y en attendre, vivre un manque de support des parents ou de l’école, avoir à gagner le respect de l’entraîneur ou du gérant, ou s’entraîner avec des joueurs plus expérimentés. Ces situations représentent des défis potentiels pour l’athlète au cours de sa carrière, mais la présence de ces défis aurait peut-être l’avantage de mieux outiller les athlètes par la suite pour les aider à mieux composer avec différentes situations (Thelwell, et al., 2005).
En conclusion, bien que ces résultats permettent de guider les athlètes, les entraîneurs et les consultants en psychologie sportive sur les attributs essentiels à la force mentale des joueurs de soccer, l’étude comporte certaines limites. Par exemple, le nombre d’athlètes ayant participé à l’étude est tout de même restreint et ces athlètes provenaient de clubs anglais, ce qui empêche de généraliser les résultats à tous les joueurs de soccer. De plus, ces joueurs représentaient le niveau de compétition le plus élevé en Angleterre, soit la compétition internationale. Ainsi, la majorité des athlètes n’ont pas à composer avec le niveau de pression d’un joueur professionnel. Les auteurs de l’étude mentionnent donc qu’il serait intéressant d’examiner si la perception d’athlètes de niveaux de compétition différents serait la même. Malgré ces limites, des pistes de recherche future ont été mises de l’avant par les auteurs. Par exemple, ces résultats sont le miroir de la perception des athlètes et il a été mentionné combien il serait intéressant d’examiner la perception des entraîneurs quant à la définition de la force mentale et des attributs essentiels à posséder par un athlète fort mentalement. En résumé, les joueurs de soccer ont défini ce qu’était être fort mentalement, il serait maintenant intéressant d’examiner la perception d’autres joueurs de plusieurs niveaux de compétition et des entraîneurs. Les entraîneurs et les consultants en psychologie sportive pourraient ensuite s’y référer pour favoriser le développement de ces attributs.
L’étude s’est faite en deux temps. Tout d’abord, les chercheurs ont utilisé un petit échantillon d’athlètes (6 joueurs professionnels) pour en venir à un consensus de la définition de la force mentale et de ses attributs spécifiques aux athlètes de soccer (football). Ensuite, un plus grand échantillon d’athlètes (43 joueurs professionnels) a été utilisé pour valider la définition trouvée par les athlètes ayant participé à la première phase de l’étude. Par le biais d’entrevues semi-stucturées, la définition trouvée était la suivante : posséder naturellement ou avoir développé les habiletés psychologiques qui permettent de (1) toujours mieux gérer les nombreuses demandes reliées aux compétitions et à l’entraînement que son adversaire, et (2) être plus constant et plus apte à rester déterminé, concentré, confiant et en contrôle sous la pression que l’adversaire. Ainsi, la définition est presque identique à celle trouvée par Jones et al. (2002). La seule différence est que les athlètes de soccer croient que l’athlète doit toujours mieux gérer les demandes de la compétition et des entraînements que son adversaire. La grande similarité des définitions démontrent que la force mentale, sans égard au sport, peut être définie de façon similaire, malgré quelques petites modifications mineures qui la rendrait probablement plus spécifique à chaque sport. Pour ce qui est des attributs, 10 ont été identifiées nécessaires pour qu’un athlète soit fort mentalement au soccer (en ordre d’importance) : (a) avoir une croyance en ses capacités à tout moment pour atteindre le succès, (b) avoir l’habileté de réagir positivement aux différentes situations, (c) avoir l’habileté de rester calme et de ne pas céder sous la pression, (d) avoir l’habileté d’ignorer les distractions et de rester concentré, (e) vouloir le ballon/vouloir être impliqué dans le jeu à tout moment, (f) savoir ce que ça prend pour se sortir du trouble en situation de jeu, (g) contrôler ses émotions lors d’une performance, (h) avoir une présence sur le jeu qui affecte l’adversaire, (i) être en mesure de contrôler ce qui ce passe hors du jeu, et (j) apprécier la pression associée à la performance. Les attributs identifiés étaient encore une fois similaires à ceux déjà identifiés par les athlètes provenant de sports différents.
La deuxième phase de l’étude consistait à valider ces résultats auprès d’un plus grand nombre de joueurs de soccer. Pour ce faire, les athlètes devaient répondre à quel point ils étaient en accord ou en désaccord avec la définition identifiée. Les résultats ont démontré que la définition de la force mentale était fortement acceptée par les joueurs de soccer. En ce qui concerne les attributs à posséder par un joueur de soccer fort mentalement, les athlètes devaient placer en ordre d’importance les attributs préalablement identifiés, du plus important au moins important. Les résultats ont révélé l’ordre suivant : (1) avoir une croyance en ses capacités à tout moment pour atteindre le succès, (2) vouloir le ballon/vouloir être impliqué dans le jeu à tout moment, (3) avoir l’habileté de réagir positivement aux différentes situations, (4) avoir l’habileté de rester calme et de ne pas céder sous la pression, (5) savoir ce que ça prend pour se sortir du trouble en situation de jeu, (6) avoir l’habileté d’ignorer les distractions et de rester concentré, (7) contrôler ses émotions lors d’une performance, (8) avoir une présence sur le jeu qui affecte l’adversaire, (9) être en mesure de contrôler ce qui ce passe hors du jeu, (10) apprécier la pression associée à la performance.
Les résultats de la présente étude confirment la définition de la force mentale et les attributs nécessaires pour que les athlètes soient forts mentalement et ce, avec des joueurs de soccer. Un fait intéressant est que plusieurs des joueurs de soccer ont mentionné avoir développé leur force mentale à travers diverses expériences vécues dans divers environnements et contextes au cours de leur développement en tant que athlètes. L’environnement de l’athlète au cours des différents stades de développement en tant que joueur de soccer aurait un rôle à joueur dans le développement de sa force mentale. Par exemple, les athlètes ont cité quelques situations ou changements au cours de leur jeune carrière qui les auraient rendu plus fort mentalement, tels que ne pas être sélectionné dans l’équipe ou le club voulu, être sélectionné sans s’y en attendre, vivre un manque de support des parents ou de l’école, avoir à gagner le respect de l’entraîneur ou du gérant, ou s’entraîner avec des joueurs plus expérimentés. Ces situations représentent des défis potentiels pour l’athlète au cours de sa carrière, mais la présence de ces défis aurait peut-être l’avantage de mieux outiller les athlètes par la suite pour les aider à mieux composer avec différentes situations (Thelwell, et al., 2005).
En conclusion, bien que ces résultats permettent de guider les athlètes, les entraîneurs et les consultants en psychologie sportive sur les attributs essentiels à la force mentale des joueurs de soccer, l’étude comporte certaines limites. Par exemple, le nombre d’athlètes ayant participé à l’étude est tout de même restreint et ces athlètes provenaient de clubs anglais, ce qui empêche de généraliser les résultats à tous les joueurs de soccer. De plus, ces joueurs représentaient le niveau de compétition le plus élevé en Angleterre, soit la compétition internationale. Ainsi, la majorité des athlètes n’ont pas à composer avec le niveau de pression d’un joueur professionnel. Les auteurs de l’étude mentionnent donc qu’il serait intéressant d’examiner si la perception d’athlètes de niveaux de compétition différents serait la même. Malgré ces limites, des pistes de recherche future ont été mises de l’avant par les auteurs. Par exemple, ces résultats sont le miroir de la perception des athlètes et il a été mentionné combien il serait intéressant d’examiner la perception des entraîneurs quant à la définition de la force mentale et des attributs essentiels à posséder par un athlète fort mentalement. En résumé, les joueurs de soccer ont défini ce qu’était être fort mentalement, il serait maintenant intéressant d’examiner la perception d’autres joueurs de plusieurs niveaux de compétition et des entraîneurs. Les entraîneurs et les consultants en psychologie sportive pourraient ensuite s’y référer pour favoriser le développement de ces attributs.
Source primaire
Thelwell R, Weston N. Defining and understanding mental toughness within soccer. Journal of Applied Sport Psychology 2005; 17, 326-332.Mots-clés
Force mentale, force psychologiqueLectures suggérées
Hackfort D, Schlattmann A. Self-presentation training for top athletes. International Journal of Sport Psychology 2002; 33, 61-71.Jones G, Hanton S, Connaughton D. What is this thing called mental toughness? An investigation of elite sport performers. Journal of Applied Sport Psychology 2002; 14, 205-218.
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