S395 - L'entraînement par la pliométrie permet l'amélioration de la vitesse de course et de la performance au saut vertical sans augmenter les risques de blessures chez les garçons prépubères

Au cours des dernières années, plusieurs études et expérimentations ont été menées sur les effets de l’entraînement pliométrique. Ces études font état d’amélioration considérable dans certains tests physiques (puissance des membres inférieurs et vitesse de course au sprint notamment) chez les adultes et les adolescents. Cependant, il existe très peu de données concernant les effets d’un tel entraînement sur les performances à la course (RV) et au saut vertical (SJ) chez les jeunes garçons prépubères. En comparant un groupe de garçons pré-pubères entraîné en pliométrie à un groupe contrôle, il fut clairement établi que la pliométrie entraînait une amélioration des résultats aux tests sans augmenter les risques de blessure.

Cette étude avait pour but de déterminer, tout d’abord, si l’entraînement pliométrique pouvait être appliqué a une population d’âge prépubère de manière sécuritaire et d’autre part, si c’était le cas, jusqu’à quel point pouvait-elle affecter la vitesse de course sur 30 mètres (RV) et l’impulsion au saut vertical (SJ). Pour cette raison, deux groupes de garçons prépubères ont suivi deux programmes d’entraînement différents, le premier composé d’exercices pliométriques (groupe JUMP) et l’autre, composé d’exercices généraux utilisés dans la réforme d’éducation physique (groupe CONT). Un entraînement de 4 semaines incluant l’endurance à la course, la flexibilité, la coordination et l’endurance musculaire a précédé l’entraînement spécifique pour les deux groupes, afin d’éviter les blessures. Les garçons étaient tous en santé, non athlètes et au premier stade de développement (selon Tanner). Ils n’avaient aucun antécédent de maladie chronique ou de blessure articulaire et musculaire. L’efficacité des programmes d’entraînement a été évaluée à partir de tests pré et post entraînement au niveau de la vitesse de course à plusieurs distances intermédiaires pour un sprint de 30 mètres et de la hauteur de saut vertical (SJ). Les sujets ont été habitués aux tests avant d’enregistrer leurs résultats. Il n’y avait évidemment pas de différence significative à ces tests entre les groupes avant l’entraînement. Les garçons furent par la suite surveillés étroitement au niveau médical durant l’entraînement, en cas de blessure. Les deux groupes ont effectué un entraînement échelonné sur une période de 10 semaines. Contrairement au groupe contrôle, le groupe expérimental a été soumis, lors de son entraînement, à une multitude d’exercices de Speed Bound, réalisés sur une ou de deux jambes, ainsi qu’à une multitude de types de sauts verticaux. Ce sont des exercices assez typiques d’un entraînement en pliométrie.

Les résultats obtenus furent concluants. Les jeunes ayant participé à un programme d’entraînement en pliométrie ont vu leurs performances améliorées à presque tous les niveaux. Quant au groupe qui a participé à un programme d’éducation physique standard, leurs résultats sont demeurés les mêmes. L’entraînement en pliométrie a permis aux jeunes d’améliorer leurs résultats de plus de 2 % pour tous les temps de passage lors de la course. Ils ont aussi amélioré leurs résultats au saut vertical de plus de 34 %.

L’étude a aussi permis de constater qu’il y a dans chacun des groupes un écart significatif entre les temps de passage de 0-10m à 10-20m mais pas entre les temps de passage de 10-20m à 20-30m. On peut présumer que les jeunes tendent à atteindre leur vitesse maximale dans l’intervalle de 20-30m alors que les intervalles de 0-10m et 10-20m seraient en fait des phases primaires et secondaires d’accélération. Un autre fait intéressant à noter est qu’aucune blessure ni malaise dû à l’entraînement n’est apparue dans les deux groupes. Il semble donc qu’un entraînement modéré en pliométrie ne représente pas un risque plus élevé de blessure pour les jeunes.

De façon pratique, cette étude démontre qu’il n’y a aucun problème à entraîner des garçons prépubères par la pliométrie, si c’est pratiqué à intensité modérée (avec des charges faibles et en mettant l’accent sur la vitesse). Selon cette étude, il faut préalablement entraîner les sujets non athlètes de manière générale afin de les préparer et d’éviter les blessures. Si l’entraînement est fait de façon sécuritaire et bien encadré, il ne comporte aucun risque de blessure supplémentaire et en plus, il aide à développer la vitesse de sprint et l’impulsion de saut. On ne sait cependant pas de façon certaine si l'entraînement en pliométrie donne des résultats supérieurs aux autres formes d'entraînement, ne sachant pas quels exercices furent fait dans le groupe témoin (fréquence, durée, intensité, types d'exercices).

Source primaire

Effect of plyometric training on running performance and vertical jumping in prepubertal boys Kotzamanidis C J Strengh Conditionning Res 20(2): 441-445, 2006.

Rédacteur

Alexis Granger, Benoît Mathieu, Danny Decourval et Gabriel Rioux
Étudiants en kinésiologie, Département de kinésiologie de l'Université de Montréal

Éditeur

Luc Léger
Ph. D., Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

pliométrie, puissance, vitesse de course, saut vertical, garçons prépubères

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