S435 - Une meilleure compréhension des causes et des réponses du Lost Move Syndrome ou mouvement perdu permet d'adopter des correctifs appropriés chez les athlètes de trampoline
Le syndrome du mouvement perdu ou Lost Move Syndrome (LMS : Tenn, 1995) est défini comme un syndrome où l’athlète perd ses repères par rapport à sa position corporelle dans l’espace ou ses repères techniques reliés à un geste ou un mouvement donné. L’athlète, atteint de ce syndrome, devient incapable de réussir un mouvement automatique préalablement bien maîtrisé. Les recherches reliées à ce syndrome afin d’en comprendre les causes et effets sont limitées. La présente étude a donc été menée dans le but d’identifier les causes et réponses du LMS afin de mieux comprendre et prévenir ce syndrome.
Pour se faire, quinze athlètes de trampoline ayant souffert de LMS ont été invités à participer à l’étude. Tous les athlètes avaient atteint un niveau de compétition national. Des entrevues semi-structurées ont permis de recueillir les informations concernant leurs expériences avant l’apparition du LMS, les symptômes précurseurs du LMS, leurs stratégies utilisées pour gérer la situation, ainsi que les signes et symptômes du LMS.
Les résultats de l’étude ont rapporté que les athlètes sentaient qu’ils progressaient bien dans leur développement d’habiletés avant l’apparition du LMS. Malgré cette bonne progression, il a toutefois été rapporté par la moitié des participants que l’apprentissage du nouveau mouvement avait été difficile. Ces participants ont qualifié cet apprentissage du mouvement comme étant précipité, auto-apprise, ou comme un apprentissage lent. Certains athlètes rapportaient avoir appris le mouvement sans être nécessairement prêt à le faire et expliquaient cet apprentissage forcé par les exigences de la compétition (mouvement requis dans une routine, par exemple). L’autre moitié des athlètes ont précisé qu’ils avaient au contraire appris le mouvement facilement et même plus rapidement que les autres athlètes de leur groupe. Certains ont mentionné qu’ils précipitaient peut-être un peu trop le mouvement en raison de la facilité d’exécution. En ce qui concerne les symptômes précurseurs du LMS, les émotions vécues avant l’apparition du syndrome ont été perçues comme un facteur important. L’émotion sentie par tous les participants était la peur. Les athlètes ont expliqué que cette peur faisait référence au mouvement lui-même et non à la peur de se blesser. Les réactions émotionnelles vécues en lien avec la perte du mouvement passaient de la tristesse, à la frustration, à la dépression, ou au sentiment de stupidité. La frustration venait surtout du fait que le mouvement perdu était souvent perçu comme simple par rapport à ce que l’athlète pouvait accomplir. Tous les participants ont également décrit une augmentation d’anxiété durant leur expérience du LMS. Cet anxiété pouvait se manifester soit physiquement (jambe molle, par exemple) soit cognitivement (pensées négatives et émotions négatives). Une pression d’effectuer le mouvement perdu en compétition, ainsi que la peur de décevoir l’entraîneur alimentaient le sentiment d’anxiété. La peur du jugement des collègues d’entraînement et des parents semblaient également alimenter le sentiment d’anxiété. De plus, l’incompréhension général du LMS semblait contribuer au maintient du syndrome. De par l’incompréhension du phénomène, certains entraîneurs auraient attribués le maintient du LMS à un manque d’effort ou d’attention. Afin de gérer la situation difficile, les athlètes ont rapporté quelques stratégies utilisées. Malgré que ces stratégies ont été rapportées comme étant inadéquates ou infructueuses, les athlètes ont soit tenté d’augmenter les heures d’entraînement (ce qui aurait détérioré la performance et augmenté les émotions négatives), soit tenté de couper ou d’arrêter l’entraînement (ce qui n’a pas semblé aider à la résolution du syndrome). Suite à l’incapacité de gérer la situation, les symptômes suivants ont été vécus : pensées négatives, images négatives du mouvement, doute avant l’exécution, conscience du mouvement en opposition à automaticité du mouvement, sur analyse du mouvement, pression grandissante de réussir le mouvement, besoin grandissant de support de la part de l’entraîneur et de la famille. Malgré la présence de ces symptômes, les participants ont mentionné toujours avoir senti une confiance en leur capacité de performer le mouvement. Ils croyaient donc en leur capacité physique à faire le mouvement tout en étant incapable de le décoller.
En conclusion, la présente étude avait pour but de permettre une meilleure compréhension des causes et des réponses au LMS. Selon l’étude, l’apprentissage initial du mouvement a été identifié comme une cause possible de ce syndrome. Ceci dit, les athlètes ont mentionné avoir vécu une expérience positive à l’entraînement avant l’apparition du LMS, ce qui démontre la difficulté de prédire l’émergence du syndrome. En tenant compte des résultats de l’étude, les recommandations suivantes ont été amenées par les auteurs : maintenir une attention particulière lors de l’apprentissage initial du mouvement, assurer un support constant de la part des entraîneurs, collègues d’entraînement et parents, aider l’athlète à se concentrer sur la sensation du mouvement plutôt qu’à l’image de celui-ci et enseigner à l’athlète des techniques de contrôle des pensées. Enfin, pour contrer la sur analyse du mouvement et tenter de ramener l’automaticité, il a été suggéré d’amener l’attention de l’athlète vers les éléments de stress à gérer plutôt que sur le mouvement perdu. Il est à noter que cette étude a été menée auprès d’athlètes de trampoline et que d’autres recherches similaires avec d’autres sports seraient à faire afin de mieux comprendre le LMS et afin de permettre la généralisation des résultats. Enfin, malgré que cette étude informe sur les perceptions des athlètes concernant leur expérience avec le LMS, le lien entre les perceptions psychologiques et les réponses physiques ou biomécaniques reste inconnu.
Pour se faire, quinze athlètes de trampoline ayant souffert de LMS ont été invités à participer à l’étude. Tous les athlètes avaient atteint un niveau de compétition national. Des entrevues semi-structurées ont permis de recueillir les informations concernant leurs expériences avant l’apparition du LMS, les symptômes précurseurs du LMS, leurs stratégies utilisées pour gérer la situation, ainsi que les signes et symptômes du LMS.
Les résultats de l’étude ont rapporté que les athlètes sentaient qu’ils progressaient bien dans leur développement d’habiletés avant l’apparition du LMS. Malgré cette bonne progression, il a toutefois été rapporté par la moitié des participants que l’apprentissage du nouveau mouvement avait été difficile. Ces participants ont qualifié cet apprentissage du mouvement comme étant précipité, auto-apprise, ou comme un apprentissage lent. Certains athlètes rapportaient avoir appris le mouvement sans être nécessairement prêt à le faire et expliquaient cet apprentissage forcé par les exigences de la compétition (mouvement requis dans une routine, par exemple). L’autre moitié des athlètes ont précisé qu’ils avaient au contraire appris le mouvement facilement et même plus rapidement que les autres athlètes de leur groupe. Certains ont mentionné qu’ils précipitaient peut-être un peu trop le mouvement en raison de la facilité d’exécution. En ce qui concerne les symptômes précurseurs du LMS, les émotions vécues avant l’apparition du syndrome ont été perçues comme un facteur important. L’émotion sentie par tous les participants était la peur. Les athlètes ont expliqué que cette peur faisait référence au mouvement lui-même et non à la peur de se blesser. Les réactions émotionnelles vécues en lien avec la perte du mouvement passaient de la tristesse, à la frustration, à la dépression, ou au sentiment de stupidité. La frustration venait surtout du fait que le mouvement perdu était souvent perçu comme simple par rapport à ce que l’athlète pouvait accomplir. Tous les participants ont également décrit une augmentation d’anxiété durant leur expérience du LMS. Cet anxiété pouvait se manifester soit physiquement (jambe molle, par exemple) soit cognitivement (pensées négatives et émotions négatives). Une pression d’effectuer le mouvement perdu en compétition, ainsi que la peur de décevoir l’entraîneur alimentaient le sentiment d’anxiété. La peur du jugement des collègues d’entraînement et des parents semblaient également alimenter le sentiment d’anxiété. De plus, l’incompréhension général du LMS semblait contribuer au maintient du syndrome. De par l’incompréhension du phénomène, certains entraîneurs auraient attribués le maintient du LMS à un manque d’effort ou d’attention. Afin de gérer la situation difficile, les athlètes ont rapporté quelques stratégies utilisées. Malgré que ces stratégies ont été rapportées comme étant inadéquates ou infructueuses, les athlètes ont soit tenté d’augmenter les heures d’entraînement (ce qui aurait détérioré la performance et augmenté les émotions négatives), soit tenté de couper ou d’arrêter l’entraînement (ce qui n’a pas semblé aider à la résolution du syndrome). Suite à l’incapacité de gérer la situation, les symptômes suivants ont été vécus : pensées négatives, images négatives du mouvement, doute avant l’exécution, conscience du mouvement en opposition à automaticité du mouvement, sur analyse du mouvement, pression grandissante de réussir le mouvement, besoin grandissant de support de la part de l’entraîneur et de la famille. Malgré la présence de ces symptômes, les participants ont mentionné toujours avoir senti une confiance en leur capacité de performer le mouvement. Ils croyaient donc en leur capacité physique à faire le mouvement tout en étant incapable de le décoller.
En conclusion, la présente étude avait pour but de permettre une meilleure compréhension des causes et des réponses au LMS. Selon l’étude, l’apprentissage initial du mouvement a été identifié comme une cause possible de ce syndrome. Ceci dit, les athlètes ont mentionné avoir vécu une expérience positive à l’entraînement avant l’apparition du LMS, ce qui démontre la difficulté de prédire l’émergence du syndrome. En tenant compte des résultats de l’étude, les recommandations suivantes ont été amenées par les auteurs : maintenir une attention particulière lors de l’apprentissage initial du mouvement, assurer un support constant de la part des entraîneurs, collègues d’entraînement et parents, aider l’athlète à se concentrer sur la sensation du mouvement plutôt qu’à l’image de celui-ci et enseigner à l’athlète des techniques de contrôle des pensées. Enfin, pour contrer la sur analyse du mouvement et tenter de ramener l’automaticité, il a été suggéré d’amener l’attention de l’athlète vers les éléments de stress à gérer plutôt que sur le mouvement perdu. Il est à noter que cette étude a été menée auprès d’athlètes de trampoline et que d’autres recherches similaires avec d’autres sports seraient à faire afin de mieux comprendre le LMS et afin de permettre la généralisation des résultats. Enfin, malgré que cette étude informe sur les perceptions des athlètes concernant leur expérience avec le LMS, le lien entre les perceptions psychologiques et les réponses physiques ou biomécaniques reste inconnu.
Source primaire
Day, MC, Thatcher, J, Greenlees, I, Woods, B. The causes of and psychological responses to lost move syndrome in national level trampolinists. Journal of Applied Sport Psychology 2006; 18, 151-166.Mots-clés
Syndrome, perte d’automaticité, mouvement, lost move syndrome, blocageLectures suggérées
Collins, D, Morriss, C, Trower, J. Getting it back: A case study of skill recovery in an elite athlete. The Sport Psychologist 1999; 13, 288-289.Singer, RS, Lidor, R, Cauraugh, JH. To be aware or not aware? What to think about while learning and performing a motor skill. The Sport Psychologist 1993; 7, 19-30.
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