S444 - Comment amener le nageur à être plus efficace lors de la phase de propulsion ?
Une technique de nage excellente est un pré-requis à l’accession aux hautes sphères de la performance. La question de son amélioration est donc centrale. Parmi les nombreux indicateurs techniques permettant la caractérisation de la technique, la distance parcourue par cycle (ou amplitude de nage) en relation avec la vitesse de nage, est la plus souvent utilisée par les entraîneurs. En effet, afin de parcourir une distance par cycle importante, le nageur doit à la fois réduire les résistances qui entravent sa progression et améliorer sa propulsion. On sait que la comparaison entre les nageurs experts et non experts met en évidence que les vitesses de nages (V) les plus élevées sont atteintes principalement grâce à une amplitude de nage plus importante (Chollet et al., 1997, Craig et Pendergast, 1979). De ce constat, on peut établir des séries durant lesquelles, pour une même vitesse de nage, le nombre de cycle par unité de distance doit être diminué par rapport à celui spontanément produit. L’amplitude de nage s’en retrouve donc augmentée. Bien que cette contrainte soit souvent utilisée, aucune information n’est disponible sur les modifications motrices aigues induites par une nage plus ample. Pour se pencher sur cette question, l’étude suivante a été menée :
Dix nageurs entraînés de niveau national ont réalisé 3 séries de 3 tests à 95, 100 et 110 % de leur vitesse maximale aérobie. Pour la première série (S1), seule la vitesse était imposée et la fréquence de cycle (FC) était mesurée en continu. Cette première série a permis la détermination de la FC spontanément choisie par le nageur pour chaque vitesse. Pour la deuxième série (S2), la vitesse et la FC précédemment déterminée ont été imposées. Enfin, pour la troisième série (S3), la vitesse, ainsi qu’une FC minorée (95 % de la valeur de la spontanée qui a été imposée dans la série S2), ont été imposées. Dans cette dernière série, la nage est donc plus ample, pour une même vitesse de déplacement. Les durées des différentes phases du cycle de nage ont été mesurées. Les phases considérées sont : la phase de glisse et prise d’appui (considérée comme non propulsive), la phase de traction et la phase de poussée (considérées comme propulsives) et la phase de retour aérien (considérée comme non propulsive). Cette division du cycle de nage permet le calcul d’un indice de coordination qui représente le temps de décalage entre les actions propulsives produites par les membres supérieurs. Ainsi, si la fin de la phase de poussée d’un bras se produit après le début de la phase de traction de l’autre bras, on dit que la coordination est en « superposition ». Au contraire, si la fin de la phase de poussée se produit avant le début de la phase de traction de l’autre bras, alors un temps où aucune propulsion n’est produite par les bras est présent. Dans ce cas, la coordination est dite en « rattrapé ». Les résultats exposés sont issus de l’analyse des tests des séries de S2 et S3.
Les résultats montrent qu’à toutes les vitesses testées, l’utilisation d’une fréquence de nage minorée, et donc une nage plus ample, induit une augmentation de la durée de la phase de glisse et de prise d’appui, tandis que les durées des phases de traction et de poussée demeurent inchangées. Le temps de décalage entre les actions propulsives produites par les membres supérieurs est également modifié. Les nageurs amplifient leur coordination en rattrapé i.e. le temps durant lequel aucune propulsion n’est produite par les bras est augmenté. Ces résultats suggèrent qu’induire une nage plus ample offre la possibilité au nageur :
1) d’améliorer sa position hydrodynamique durant la première phase de glisse et de prise d’appui, puisque la durée de celle-ci est augmentée, afin de diminuer les résistances à l’avancement ;
2) d’appliquer des forces propulsives plus intenses.
Pour l’entraînement, cela signifie qu’imposer une vitesse, au cours d’une série, avec comme contrainte une amplitude de nage plus importante, induit prioritairement un allongement de la phase de glisse, durant laquelle le nageur peut perfectionner sa position de glisse afin de diminuer les résistances. En outre, puisque le nageur dispose de moins de cycles de nage pour parcourir une distance donnée (la longueur de bassin par exemple), les forces propulsives à appliquer doivent être plus importantes afin de maintenir la même vitesse de déplacement. Ce genre d’exercice semble pouvoir développer ce qui est communément appelé « the feel for the water » par la recherche d’une meilleure orientation des surfaces corporelles utilisées pour la propulsion. Il faut cependant souligner qu’aucune mesure de la trajectoire des différents segments corporels n’a été réalisée. Nous n’avons donc aucune information sur les solutions motrices relatives aux trajectoires employées par le nageur pour répondre à ce genre de contrainte (roulis amplifié ? quelles sont les déplacements relatifs du poignet par rapport au coude ?). Cet aspect est donc à vérifier pendant la réalisation de la série.
Dix nageurs entraînés de niveau national ont réalisé 3 séries de 3 tests à 95, 100 et 110 % de leur vitesse maximale aérobie. Pour la première série (S1), seule la vitesse était imposée et la fréquence de cycle (FC) était mesurée en continu. Cette première série a permis la détermination de la FC spontanément choisie par le nageur pour chaque vitesse. Pour la deuxième série (S2), la vitesse et la FC précédemment déterminée ont été imposées. Enfin, pour la troisième série (S3), la vitesse, ainsi qu’une FC minorée (95 % de la valeur de la spontanée qui a été imposée dans la série S2), ont été imposées. Dans cette dernière série, la nage est donc plus ample, pour une même vitesse de déplacement. Les durées des différentes phases du cycle de nage ont été mesurées. Les phases considérées sont : la phase de glisse et prise d’appui (considérée comme non propulsive), la phase de traction et la phase de poussée (considérées comme propulsives) et la phase de retour aérien (considérée comme non propulsive). Cette division du cycle de nage permet le calcul d’un indice de coordination qui représente le temps de décalage entre les actions propulsives produites par les membres supérieurs. Ainsi, si la fin de la phase de poussée d’un bras se produit après le début de la phase de traction de l’autre bras, on dit que la coordination est en « superposition ». Au contraire, si la fin de la phase de poussée se produit avant le début de la phase de traction de l’autre bras, alors un temps où aucune propulsion n’est produite par les bras est présent. Dans ce cas, la coordination est dite en « rattrapé ». Les résultats exposés sont issus de l’analyse des tests des séries de S2 et S3.
Les résultats montrent qu’à toutes les vitesses testées, l’utilisation d’une fréquence de nage minorée, et donc une nage plus ample, induit une augmentation de la durée de la phase de glisse et de prise d’appui, tandis que les durées des phases de traction et de poussée demeurent inchangées. Le temps de décalage entre les actions propulsives produites par les membres supérieurs est également modifié. Les nageurs amplifient leur coordination en rattrapé i.e. le temps durant lequel aucune propulsion n’est produite par les bras est augmenté. Ces résultats suggèrent qu’induire une nage plus ample offre la possibilité au nageur :
1) d’améliorer sa position hydrodynamique durant la première phase de glisse et de prise d’appui, puisque la durée de celle-ci est augmentée, afin de diminuer les résistances à l’avancement ;
2) d’appliquer des forces propulsives plus intenses.
Pour l’entraînement, cela signifie qu’imposer une vitesse, au cours d’une série, avec comme contrainte une amplitude de nage plus importante, induit prioritairement un allongement de la phase de glisse, durant laquelle le nageur peut perfectionner sa position de glisse afin de diminuer les résistances. En outre, puisque le nageur dispose de moins de cycles de nage pour parcourir une distance donnée (la longueur de bassin par exemple), les forces propulsives à appliquer doivent être plus importantes afin de maintenir la même vitesse de déplacement. Ce genre d’exercice semble pouvoir développer ce qui est communément appelé « the feel for the water » par la recherche d’une meilleure orientation des surfaces corporelles utilisées pour la propulsion. Il faut cependant souligner qu’aucune mesure de la trajectoire des différents segments corporels n’a été réalisée. Nous n’avons donc aucune information sur les solutions motrices relatives aux trajectoires employées par le nageur pour répondre à ce genre de contrainte (roulis amplifié ? quelles sont les déplacements relatifs du poignet par rapport au coude ?). Cet aspect est donc à vérifier pendant la réalisation de la série.
Source primaire
Alberty M, Sidney M et coll. Effects of stroking parameters changes on time to exhaustion. In: Vilas-Boas JP, Alves F and Marques A (Eds), Biomechanics and Medicine in Swimming X. Portuguese Journal of Sport Sciences, Porto, 2006;292-294.Rédacteur
Morgan Albertydocteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives, laboratoire d’études de la motricité humaine, faculté des sciences du sport et de l’éducation physique, université de Lille 2
Mots-clés
Technique, amplitude, phases du cycleLectures suggérées
Chollet D, Pelayo P, Delaplace C, Tourny C, Sidney M. Stroking characteristic variations in the 100-m freestyle for male swimmers of differing skill. Percept Mot Skills 1997;85:167-177.Craig AB, Pendergast DR. Relationships of stroke rate, distance per stroke and velocity in competitive swimming. Medicine and Science in Sports and Exercise 1979;11:278-283.
Sanders R. New analysis procedures for giving Feedback to Swimming Coaching and Swimmers, 2002. (In KE Gianikellis, BR Mason, HM Toussaint, R Arellano and RH Sanders (eds). Scientific Proceedings Applied Program. XXth International Symposium on Biomechanics in Sports-Swimming. Caceres, University of Extremadura, July 1-5, 2002, pp. 1-12.
Pelayo P, Sidney M, Weissland T. Effects of variations in spontaneously chosen rate during crank upper-body and swimming exercise. J. Human Mov. Studies 1997;33:171-180.
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