S451 - La musculation avec projection/auto-projection permet un travail plus spécifique et intense pour la préparation aux lancers, frappes, courses et sauts.
La musculation est une composante essentielle dans la préparation du sportif de haut niveau. La littérature précise que, pour être plus efficace, le travail doit respecter les spécificités d’une activité sportive. Les recherches scientifiques confirment l’intérêt d’un travail spécifique en termes de vitesse gestuelle et de mode de contraction. La biomécanique du mouvement reste un critère de spécificité qu’il faut également considérer. La majorité des sports se composent d’actions projectrices - comme les lancers et les frappes - et auto-projectrices - comme la course et les sauts. Il semble pourtant que la majorité des exercices de musculation ne reproduisent pas cette spécificité biomécanique des gestes sportifs. Bien souvent, ils se terminent par une action frénatrice des muscles antagonistes, au moment où, dans le geste sportif, le dynamisme devrait être maximum.
L’utilisation en musculation d’exercices de projection et d’auto-projection devrait permettre un travail plus spécifique, se rapprochant de la biomécanique des gestes sportifs. Pour mettre en évidence les différences cinétiques entre ces deux modalités de mouvement, nous avons comparé un développé couché classique (la barre est gardée en main) avec un développé couché réalisé avec projection. Un dynamomètre inertiel, combinant un capteur de déplacement et un accéléromètre, a été utilisé afin d’étudier les différences de déplacement, de vitesse et de puissance.
On observe que le travail avec projection (PR) permet une action musculaire dynamique qui se prolonge pratiquement jusqu’à la fin du mouvement, alors que lors d’une réalisation classique (CL), la vitesse décroît bien avant la fin de l’extension des bras (figure 1). Il en résulte une vitesse et une puissance supérieures lors du travail avec projection.
À 45 % du 1RM, la phase propulsive concernerait 96 % du mouvement lors de la projection de la barre, et seulement 60 % lorsqu’elle est gardée en main. L’effet positif de la projection se manifesterait jusqu’à 60 % du 1RM ; au-delà, la performance resterait stable, que la barre soit projetée ou non.
On peut en conclure que la biomécanique du développé couché avec projection rencontre le dynamisme général des lancers, des frappes du volley-ball et des sports de raquettes : c’est essentiellement la phase finale qui doit être dynamique. Que ce soit lors d’une évaluation ou d’un entraînement, le travail avec projection retiendra notre particulière attention car il se déroule dans des conditions relativement proches de la compétition.
Malheureusement, toute projection s’accompagne généralement d’une réception de la barre, sollicitant de manière excentrique les muscles propulseurs et favorisant une éventuelle survenue lésionnelle. Par ailleurs, l’amortissement de chaque répétition pourrait engendrer divers microtraumatismes. Certaines machines, munies de freins électromagnétiques, permettent bien de bloquer la barre en position haute, mais restent onéreuses et peu accessibles.
L’exemple développé couché n’est pas exclusif et il apparaît clairement que tous les mouvements de musculation sont concernés par cette problématique. De nombreux exercices de musculation peuvent s’inspirer de ce principe de travail. Les développés assis, oblique et décliné, ainsi que le squat sauté, constituent des exemples. Les exercices réalisés sur des bancs de musculation seraient également favorisés par ce mode de travail. Il faut cependant reconnaître que la majorité de ces machines restent inadaptées au travail avec projection.
Quelques consignes de sécurité doivent impérativement être respectées :
travailler sous l’assistance de l’entraîneur ;
utiliser les taquets de sécurité dès que le matériel le permet ;
ne jamais utiliser des charges supérieures à 50 % du maximum ;
réaliser un échauffement spécifique et sérieux avant l’effort ;
ne jamais travailler avec projection sous une fatigue prononcée.
Par ailleurs, l’âge, le niveau et l’expérience du sportif restent des facteurs à prendre en compte. Ainsi, on contre-indiquera la pratique de ces mouvements de musculation aux sportifs en pleine croissance et/ou peu expérimentés.
Finalement, cette méthodologie de travail spécifique n’offrira un rendement optimal que dans la continuité d’une musculation générale et orientée.
En conclusion, les mouvements avec projection/auto-projection permettent donc un travail de musculation respectant la spécificité biomécanique de nombreuses actions sportives. Leur utilisation, combinée à des exercices généraux et orientés, devrait permettre un développement optimal de la fonction musculaire désirée. Les mouvements de projection s’accompagnent généralement d’une réception intense pouvant favoriser des traumatismes, et c’est avec prudence et modération qu’il faudra les utiliser.
L’utilisation en musculation d’exercices de projection et d’auto-projection devrait permettre un travail plus spécifique, se rapprochant de la biomécanique des gestes sportifs. Pour mettre en évidence les différences cinétiques entre ces deux modalités de mouvement, nous avons comparé un développé couché classique (la barre est gardée en main) avec un développé couché réalisé avec projection. Un dynamomètre inertiel, combinant un capteur de déplacement et un accéléromètre, a été utilisé afin d’étudier les différences de déplacement, de vitesse et de puissance.
On observe que le travail avec projection (PR) permet une action musculaire dynamique qui se prolonge pratiquement jusqu’à la fin du mouvement, alors que lors d’une réalisation classique (CL), la vitesse décroît bien avant la fin de l’extension des bras (figure 1). Il en résulte une vitesse et une puissance supérieures lors du travail avec projection.
À 45 % du 1RM, la phase propulsive concernerait 96 % du mouvement lors de la projection de la barre, et seulement 60 % lorsqu’elle est gardée en main. L’effet positif de la projection se manifesterait jusqu’à 60 % du 1RM ; au-delà, la performance resterait stable, que la barre soit projetée ou non.
On peut en conclure que la biomécanique du développé couché avec projection rencontre le dynamisme général des lancers, des frappes du volley-ball et des sports de raquettes : c’est essentiellement la phase finale qui doit être dynamique. Que ce soit lors d’une évaluation ou d’un entraînement, le travail avec projection retiendra notre particulière attention car il se déroule dans des conditions relativement proches de la compétition.
Malheureusement, toute projection s’accompagne généralement d’une réception de la barre, sollicitant de manière excentrique les muscles propulseurs et favorisant une éventuelle survenue lésionnelle. Par ailleurs, l’amortissement de chaque répétition pourrait engendrer divers microtraumatismes. Certaines machines, munies de freins électromagnétiques, permettent bien de bloquer la barre en position haute, mais restent onéreuses et peu accessibles.
L’exemple développé couché n’est pas exclusif et il apparaît clairement que tous les mouvements de musculation sont concernés par cette problématique. De nombreux exercices de musculation peuvent s’inspirer de ce principe de travail. Les développés assis, oblique et décliné, ainsi que le squat sauté, constituent des exemples. Les exercices réalisés sur des bancs de musculation seraient également favorisés par ce mode de travail. Il faut cependant reconnaître que la majorité de ces machines restent inadaptées au travail avec projection.
Quelques consignes de sécurité doivent impérativement être respectées :
travailler sous l’assistance de l’entraîneur ;
utiliser les taquets de sécurité dès que le matériel le permet ;
ne jamais utiliser des charges supérieures à 50 % du maximum ;
réaliser un échauffement spécifique et sérieux avant l’effort ;
ne jamais travailler avec projection sous une fatigue prononcée.
Par ailleurs, l’âge, le niveau et l’expérience du sportif restent des facteurs à prendre en compte. Ainsi, on contre-indiquera la pratique de ces mouvements de musculation aux sportifs en pleine croissance et/ou peu expérimentés.
Finalement, cette méthodologie de travail spécifique n’offrira un rendement optimal que dans la continuité d’une musculation générale et orientée.
En conclusion, les mouvements avec projection/auto-projection permettent donc un travail de musculation respectant la spécificité biomécanique de nombreuses actions sportives. Leur utilisation, combinée à des exercices généraux et orientés, devrait permettre un développement optimal de la fonction musculaire désirée. Les mouvements de projection s’accompagnent généralement d’une réception intense pouvant favoriser des traumatismes, et c’est avec prudence et modération qu’il faudra les utiliser.
Source primaire
Jidovtseff B et Crielaard JM – Musculation fonctionnelle : influence du travail avec ou sans projection. Poster présenté au XXVIIIe congrès de la société de biomécanique à Poitiers en 2003. Abstract : Arch Physiol Biochem 2003. 111 (Suppl Sept), p. 45.Rédacteur
Boris Jidovtseff, docteur en éducation physique, chargé de cours à l’université de Liège, Belgique,Mots-clés
musculation, projection, auto-projection, travail spécifiqueLectures suggérées
Duchateau J. La spécificité du renforcement musculaire. Les cahiers de l’Insep 1997;21:87-124.Newton RU, Kraemer WJ et coll. Kinematics, kinetics and muscle activation during explosive upper body movement. J Appl Biomech 1996;12:31-43.
Cronin JB, McNair PJ et coll. Force-velocity analysis of strength-training techniques and load: implications for training strategy and research. J Strength Cond Res 2003;17:148-155.
Jidovtseff B, Croisier JL et coll. Influence de la modalité du développé couché sur la performance iso-inertielle. Sci Sports 2006;21:159-162.
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