S448 - Les étirements statiques, avant l'exercice, diminueraient la puissance maximale du groupe musculaire étiré.
Lors des entraînements, les échauffements sont souvent composés d’étirements. Ce n’est que récemment que l’effet des étirements sur la performance sportive ainsi que sur la prévention des blessures, est sérieusement remis en question. Les chercheurs de la présente étude démontrent que la puissance musculaire maximale développée diminue lorsqu’une personne effectue des étirements statiques avant l’exercice.
L’expérience fut menée sur une douzaine d’hommes en santé (âge : 23.8 ± 2.3 années, taille : 173.2 ± 6.5 cm, poids : 64.1 ± 7.4 kg) non impliqués dans un entraînement régulier intensif mais pratiquant l’activité physique de façon récréative. Les tests ont été effectués lors d’un exercice d’extension de la jambe en position assise. Un câble attaché à la cheville était relié à un processeur placé derrière la chaise. Le processeur recueillait les données et permettait de contrôler la résistance externe. Lors de séances différentes, les sujets exécutaient l'une ou l'autre des deux conditions expérimentales dans un ordre aléatoire, en réalisant ou non des étirements statiques préalables aux tests de puissance musculaire.
Dans la phase d’étirements, 6 types d’étirements statiques ont été effectués sur les extenseurs droits de la jambe. Trois étirements étaient des exercices s’effectuant seul par le sujet, et les 3 autres ont été des étirements statiques avec l’aide de l’expérimentateur. Chaque étirement était composé de 4 répétitions successives. Toutes les répétitions d’étirements ont été maintenues pendant 30 secondes jusqu'à temps que le sujet ressente un malaise. Entre chaque répétition et entre chaque exercice d’étirements, une période de 20 secondes de repos était attribuée au sujet; le muscle étant en position neutre. Au total, la période d’étirements durait une vingtaine de minutes. Dans la condition sans étirement, les sujets devaient rester dans une position assise pendant 20 minutes, en évitant de bouger le plus possible. L’expérience a été étalée sur 3 séances avec des journées de repos allant de 3 à 7 jours.
Lors de la première séance, tous les sujets ont subi des tests de contraction volontaire maximale isométrique. Pour ce faire, ils ont effectué une extension de la jambe en appliquant le plus de force possible pendant 5 secondes de manière à mesurer la tension maximale exercée par le muscle. L’exercice a été repris deux fois et le meilleur des deux résultats a été enregistré comme étant la force maximale du sujet. Les sujets ont aussi été soumis à deux reprises à un test d’extension de la jambe avec 3 charges différentes, soit à 5%, 30% et 60% de la force maximale mesurée grâce au premier test pour déterminer leur puissance maximale. Lors de l’exécution de l’extension de la jambe, la résistance externe appliquée était contrôlée par un processeur pour maintenir une constance quelque soit l’angle du mouvement. La consigne donnée aux sujets était de faire l’extension de la jambe le plus rapidement et avec le plus de puissance possible. Grâce aux données accumulées par le processeur, d’autres mesures donnant un indice sur la performance de l’extension de la jambe ont été calculées, comme la vitesse de la jambe au moment de la puissance maximale et le temps requis pour atteindre la puissance maximale.
Lors des 2e et 3e séances, après l'une ou l'autre des deux conditions expérience, les sujets ont effectué à deux reprises un test d’extension de la jambe avec 3 charges différentes, soit à 5%, 30% et 60% de la force maximale. Ceci a permis de mesurer les données de la performance de l’extension de la jambe.
Les résultats de cette étude, on démontré de façon significative que la puissance maximale de la jambe en extension est inférieure lorsque les sujets ont fait une séance d’étirements statiques avant l’expérience. Les auteurs ont recueilli des données, comme la vitesse et la force du mouvement, pour calculer la puissance. Ainsi, à 60% de la contraction maximale volontaire, la puissance de la jambe avec étirements était en moyenne de 478.6 ± 77.5 W tandis que la puissance sans étirements était de 523.8 ± 97.8 W. On pouvait observer la même conclusion à 5% et 30% de la contraction maximale volontaire.
On peut alors affirmer que les étirements statiques effectués juste avant, nuisent à la performance, plus précisément à la puissance maximale d’un exercice à résistance externe constante. On peut penser que cette diminution de la performance serait due à un changement mécanique du muscle. En effet, la jonction entre les tendons et les muscles seraient moins rigide et ce facteur serait la cause de la diminution de la puissance musculaire. On pourrait aussi suggérer qu’il y aurait un changement qui s’effectue au niveau neuromusculaire (ex : variation de l’inhibition afférente provenant des mécanorécepteurs, variation de l’inhibition du réflexe d’étirement). Ces facteurs pourraient être effectivement la cause de cette diminution de la performance, mais ceux-ci sont encore sujets à recherche pour les scientifiques.
Nous pouvons donc conclure qu’un sportif devrait éviter les étirements statiques avant une épreuve exécutée en puissance puisque ce type d’étirements nuit à la puissance maximale de la jambe en extension. Une autre étude des mêmes auteurs (Yamaguchi,T et coll., 2005) mentionne que les étirements dynamiques augmenteraient la performance avant un entraînement. Il serait alors intéressant de savoir quels facteurs seraient en cause pour expliquer la différence entre les étirements dynamiques et les étirements statiques. Enfin, il convient de se demander si ce genre de résultats vaut pour toute forme d'étirement statique (durée, intensité, répétitions…).
L’expérience fut menée sur une douzaine d’hommes en santé (âge : 23.8 ± 2.3 années, taille : 173.2 ± 6.5 cm, poids : 64.1 ± 7.4 kg) non impliqués dans un entraînement régulier intensif mais pratiquant l’activité physique de façon récréative. Les tests ont été effectués lors d’un exercice d’extension de la jambe en position assise. Un câble attaché à la cheville était relié à un processeur placé derrière la chaise. Le processeur recueillait les données et permettait de contrôler la résistance externe. Lors de séances différentes, les sujets exécutaient l'une ou l'autre des deux conditions expérimentales dans un ordre aléatoire, en réalisant ou non des étirements statiques préalables aux tests de puissance musculaire.
Dans la phase d’étirements, 6 types d’étirements statiques ont été effectués sur les extenseurs droits de la jambe. Trois étirements étaient des exercices s’effectuant seul par le sujet, et les 3 autres ont été des étirements statiques avec l’aide de l’expérimentateur. Chaque étirement était composé de 4 répétitions successives. Toutes les répétitions d’étirements ont été maintenues pendant 30 secondes jusqu'à temps que le sujet ressente un malaise. Entre chaque répétition et entre chaque exercice d’étirements, une période de 20 secondes de repos était attribuée au sujet; le muscle étant en position neutre. Au total, la période d’étirements durait une vingtaine de minutes. Dans la condition sans étirement, les sujets devaient rester dans une position assise pendant 20 minutes, en évitant de bouger le plus possible. L’expérience a été étalée sur 3 séances avec des journées de repos allant de 3 à 7 jours.
Lors de la première séance, tous les sujets ont subi des tests de contraction volontaire maximale isométrique. Pour ce faire, ils ont effectué une extension de la jambe en appliquant le plus de force possible pendant 5 secondes de manière à mesurer la tension maximale exercée par le muscle. L’exercice a été repris deux fois et le meilleur des deux résultats a été enregistré comme étant la force maximale du sujet. Les sujets ont aussi été soumis à deux reprises à un test d’extension de la jambe avec 3 charges différentes, soit à 5%, 30% et 60% de la force maximale mesurée grâce au premier test pour déterminer leur puissance maximale. Lors de l’exécution de l’extension de la jambe, la résistance externe appliquée était contrôlée par un processeur pour maintenir une constance quelque soit l’angle du mouvement. La consigne donnée aux sujets était de faire l’extension de la jambe le plus rapidement et avec le plus de puissance possible. Grâce aux données accumulées par le processeur, d’autres mesures donnant un indice sur la performance de l’extension de la jambe ont été calculées, comme la vitesse de la jambe au moment de la puissance maximale et le temps requis pour atteindre la puissance maximale.
Lors des 2e et 3e séances, après l'une ou l'autre des deux conditions expérience, les sujets ont effectué à deux reprises un test d’extension de la jambe avec 3 charges différentes, soit à 5%, 30% et 60% de la force maximale. Ceci a permis de mesurer les données de la performance de l’extension de la jambe.
Les résultats de cette étude, on démontré de façon significative que la puissance maximale de la jambe en extension est inférieure lorsque les sujets ont fait une séance d’étirements statiques avant l’expérience. Les auteurs ont recueilli des données, comme la vitesse et la force du mouvement, pour calculer la puissance. Ainsi, à 60% de la contraction maximale volontaire, la puissance de la jambe avec étirements était en moyenne de 478.6 ± 77.5 W tandis que la puissance sans étirements était de 523.8 ± 97.8 W. On pouvait observer la même conclusion à 5% et 30% de la contraction maximale volontaire.
On peut alors affirmer que les étirements statiques effectués juste avant, nuisent à la performance, plus précisément à la puissance maximale d’un exercice à résistance externe constante. On peut penser que cette diminution de la performance serait due à un changement mécanique du muscle. En effet, la jonction entre les tendons et les muscles seraient moins rigide et ce facteur serait la cause de la diminution de la puissance musculaire. On pourrait aussi suggérer qu’il y aurait un changement qui s’effectue au niveau neuromusculaire (ex : variation de l’inhibition afférente provenant des mécanorécepteurs, variation de l’inhibition du réflexe d’étirement). Ces facteurs pourraient être effectivement la cause de cette diminution de la performance, mais ceux-ci sont encore sujets à recherche pour les scientifiques.
Nous pouvons donc conclure qu’un sportif devrait éviter les étirements statiques avant une épreuve exécutée en puissance puisque ce type d’étirements nuit à la puissance maximale de la jambe en extension. Une autre étude des mêmes auteurs (Yamaguchi,T et coll., 2005) mentionne que les étirements dynamiques augmenteraient la performance avant un entraînement. Il serait alors intéressant de savoir quels facteurs seraient en cause pour expliquer la différence entre les étirements dynamiques et les étirements statiques. Enfin, il convient de se demander si ce genre de résultats vaut pour toute forme d'étirement statique (durée, intensité, répétitions…).
Source primaire
Yamaguchi, T., Ishii, K. et coll.Acute effect of static stretching on power output during concentric dynamic constant external resistance leg extension.J Strength Cond Res 2006;20(4):804-810.Rédacteur
Mathieu Lévesque, étudiant en kinésiologie, 2ème année, Département de kinésiologie, Université deMots-clés
Étirement statique, performance musculaire, puissance musculaireLectures suggérées
CRAMER JT., HOUSH TJ.et coll., The acute effects of static stretching on peak torque, mean power output, electromyography, and mechanomyography.Eur. J. Appl. Physiol. 2005; 93:530–539.YOUNG W., AND ELLIOTT S. Acute effects of static stretching, proprioceptive neuromuscular facilitation stretching, and maximum voluntary contractions on explosive force production and jumping performance. Res. Q. Exerc. Sport 2001; 72:273–279.
MAREK S.M., CRAMER JT. Et coll. Acute effects of static and proprioceptive neuromuscular facilitation stretching on muscle strength and power output. J. Athletic Training 2005; 40:94–103.
YAMAGUCHI, T., AND ISHII K. Effects of static stretching for 30 seconds and dynamic stretching on leg extension power. J. Strength Cond. Res. 2005; 19:677–683.
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