S476 - La compréhension de la douleur reliée au sport chez de jeunes gymnastes contribue à la prévention de blessures
Dans le milieu sportif, la douleur peut signaler la présence ou la menace d’une blessure mais peut aussi être un excellent indicateur de la charge de travail optimale favorable à l’amélioration de la condition physique. Cependant, dans ces différents scénarios, la douleur ne devrait pas être perçue et ressentie de la même façon. Bien qu’à l’âge adulte la compréhension de ces différentes sensations ne semble en rien surprenante, elle présente pourtant un défi important pour les jeunes athlètes. En effet, dû à leur niveau de connaissances plus limité, les enfants ont de la difficulté à identifier leurs sensations de douleur ou simplement à évaluer correctement les conséquences et bienfaits que peuvent amener ces sensations. Il s’avère donc important d’apprendre aux jeunes athlètes à développer leur compréhension et leur évaluation de la douleur, de façon à bien faire la différence dans ce qu’ils peuvent ressentir en entraînement.
Afin d’en découvrir un peu plus sur la perception qu’ont les jeunes athlètes face à ce concept de douleur, les chercheurs de la présente étude ont interviewé de façon structurée 68 gymnaste Canadiens, gars et filles, âgés de 6 à 13 ans faisant tous partis d’un programme d’entraînement de niveau préolympique.
Des données obtenues, il ressort premièrement une forte corrélation entre l’âge des gymnastes interviewés et le nombre de types de douleur reliée à leur sport qu’ils ont pu identifier. Plus l’enfant vieilli, plus il semble en mesure d’identifier un plus large éventail de types de sensation de douleur. Pour ce qui est de différencier la perception de blessures à celle de la douleur à l’effort, 75,5% des participants affirment en faire la différence. Ces jeunes disent ne pas considérer les douleurs musculaires suite à l’effort comme étant douloureuses, du moins pas de la même façon qu’ils considèrent les autres sensations. Encore ici, la majorité de ces affirmations proviennent des athlètes les plus âgés. Seulement 50% des athlètes âgés de 6 à 8 ans affirment percevoir cette sensation comme n’étant pas une douleur. De ce fait, les plus vieux athlètes interviewés disposent de plus de notions cognitives dans leur compréhension des concepts et utilisent un langage beaucoup plus complexe pour les décrire. Ils arrivent à décrire leur douleur à l’aide de métaphores et de termes plus précis en plus d’être en mesure d’évaluer leur niveau de douleur sur une échelle d’intensité. Encore plus intéressant, près du quart des participants âgés de 9 à 13 ans ont décrit un lien de causalité entre la douleur et les rôles des nerfs et du cerveau. Les plus jeunes athlètes quant à eux semblent avoir moins de capacités pour décrire leurs sensations de douleur. Ils n’utilisent majoritairement que l’échelle d’intensité dans leurs descriptions.
Qu’en est-il du jugement et de la prise de décisions lorsque le mal se fait sentir à l’entraînement ? Pour ce qui est de la douleur à l’effort, la majorité des athlètes interrogés prétendent continuer l’entraînement avec la sensation de douleur suite à l’entraînement. Pour eux, cette douleur devient un indicateur de performance où d’amélioration et s’avère donc encourageante, principalement chez les participants plus âgés. 17 de ces athlètes ont mentionné avoir des courbatures le lendemain d’un entraînement et la majorité continue la pratique du sport avec cette douleur. Concernant les douleurs temporaires sans peu de conséquences pouvant survenir au cours d’un entraînement, 50 de ces jeunes ont mentionné en avoir ressenties au moins une fois et 43 ont continué l’entraînement sans répondre à la douleur. 49 participants, dont la moitié font partie du groupe le plus âgé, ont rapporté des sensations de douleur suite à des blessures mineures. La majorité d’entre eux répondent brièvement à la douleur et continuent l’entraînement de leur plein gré. Par ailleurs, 20 des participants ont soulevé la question des blessures majeures. Tous ont mentionnés arrêter leurs activités pour répondre à la douleur, 6 d’entre eux ont cependant continué la pratique de leur sport en changeant d’exercices ou modifiant leurs techniques après avoir traité la douleur. Les autres ont plutôt pris congé des entraînements pour une période de deux jours ou plus. En aucun cas, les athlètes n’ont mentionné avoir continué l’entraînement contre leur gré avec une blessure due aux différentes pressions qui peuvent peser sur eux (une compétition, l’atteinte d’objectifs majeurs, pression venant de leur entourage, crainte de se sentir à part du sport). Finalement, 17 des participants, dont la plupart proviennent du groupe le plus âgé, rapportent souffrir de douleur chronique due à leur pratique sportive. La majorité de ces athlètes affirme avoir continué la pratique du sport en ayant modifié leurs activités et ont traité la douleur à l’extérieur des entraînements avec de la glace ou autre. La moitié de ces individus rapportent également avoir consulté un professionnel extérieur au sujet de ces blessures chroniques. Cet aspect est important puisque beaucoup d’enfants peuvent vouloir continuer les entraînements en dépit de ces douleurs perpétuelles. Comme ces jeunes dépendent énormément de l’avis des adultes dans les actions qu’ils poseront il est important d’apprendre aux parents et entraîneurs comment conscientiser l’enfant afin qu’il comprenne les conséquences possibles de s’entraîner avec des blessures chroniques et qu’il soit en mesure d’évaluer ses sensations de douleur le plus justement possible.
Dans la présente étude, aucun gymnaste n’a rapporté continuer le sport lorsqu’il s’agit de blessures majeures et ce malgré les pressions qui pourraient conditionner l’athlète à faire tout autre. La motivation des athlètes pour répondre à la douleur semble ainsi être beaucoup plus interne qu’externe. De plus, plus les enfants avancent en âge et gagnent de l’expérience, plus ils prennent conscience des avantages que peut présenter la douleur : signale l‘intensité de l’effort au travail et une amélioration de la condition physique, augmente la tolérance physique et mentale et s’avère un signal avertisseur pour éviter les blessures. En vieillissant les enfants semblent ainsi naturellement aptes à prendre des décisions dans des situations de blessures, mais cela demeure un défi important pour les athlètes en bas âge et il est du devoir de l’entraîneur et autres intervenants d’apprendre à l’enfant à ’être attentif à ces sensations.
Afin d’en découvrir un peu plus sur la perception qu’ont les jeunes athlètes face à ce concept de douleur, les chercheurs de la présente étude ont interviewé de façon structurée 68 gymnaste Canadiens, gars et filles, âgés de 6 à 13 ans faisant tous partis d’un programme d’entraînement de niveau préolympique.
Des données obtenues, il ressort premièrement une forte corrélation entre l’âge des gymnastes interviewés et le nombre de types de douleur reliée à leur sport qu’ils ont pu identifier. Plus l’enfant vieilli, plus il semble en mesure d’identifier un plus large éventail de types de sensation de douleur. Pour ce qui est de différencier la perception de blessures à celle de la douleur à l’effort, 75,5% des participants affirment en faire la différence. Ces jeunes disent ne pas considérer les douleurs musculaires suite à l’effort comme étant douloureuses, du moins pas de la même façon qu’ils considèrent les autres sensations. Encore ici, la majorité de ces affirmations proviennent des athlètes les plus âgés. Seulement 50% des athlètes âgés de 6 à 8 ans affirment percevoir cette sensation comme n’étant pas une douleur. De ce fait, les plus vieux athlètes interviewés disposent de plus de notions cognitives dans leur compréhension des concepts et utilisent un langage beaucoup plus complexe pour les décrire. Ils arrivent à décrire leur douleur à l’aide de métaphores et de termes plus précis en plus d’être en mesure d’évaluer leur niveau de douleur sur une échelle d’intensité. Encore plus intéressant, près du quart des participants âgés de 9 à 13 ans ont décrit un lien de causalité entre la douleur et les rôles des nerfs et du cerveau. Les plus jeunes athlètes quant à eux semblent avoir moins de capacités pour décrire leurs sensations de douleur. Ils n’utilisent majoritairement que l’échelle d’intensité dans leurs descriptions.
Qu’en est-il du jugement et de la prise de décisions lorsque le mal se fait sentir à l’entraînement ? Pour ce qui est de la douleur à l’effort, la majorité des athlètes interrogés prétendent continuer l’entraînement avec la sensation de douleur suite à l’entraînement. Pour eux, cette douleur devient un indicateur de performance où d’amélioration et s’avère donc encourageante, principalement chez les participants plus âgés. 17 de ces athlètes ont mentionné avoir des courbatures le lendemain d’un entraînement et la majorité continue la pratique du sport avec cette douleur. Concernant les douleurs temporaires sans peu de conséquences pouvant survenir au cours d’un entraînement, 50 de ces jeunes ont mentionné en avoir ressenties au moins une fois et 43 ont continué l’entraînement sans répondre à la douleur. 49 participants, dont la moitié font partie du groupe le plus âgé, ont rapporté des sensations de douleur suite à des blessures mineures. La majorité d’entre eux répondent brièvement à la douleur et continuent l’entraînement de leur plein gré. Par ailleurs, 20 des participants ont soulevé la question des blessures majeures. Tous ont mentionnés arrêter leurs activités pour répondre à la douleur, 6 d’entre eux ont cependant continué la pratique de leur sport en changeant d’exercices ou modifiant leurs techniques après avoir traité la douleur. Les autres ont plutôt pris congé des entraînements pour une période de deux jours ou plus. En aucun cas, les athlètes n’ont mentionné avoir continué l’entraînement contre leur gré avec une blessure due aux différentes pressions qui peuvent peser sur eux (une compétition, l’atteinte d’objectifs majeurs, pression venant de leur entourage, crainte de se sentir à part du sport). Finalement, 17 des participants, dont la plupart proviennent du groupe le plus âgé, rapportent souffrir de douleur chronique due à leur pratique sportive. La majorité de ces athlètes affirme avoir continué la pratique du sport en ayant modifié leurs activités et ont traité la douleur à l’extérieur des entraînements avec de la glace ou autre. La moitié de ces individus rapportent également avoir consulté un professionnel extérieur au sujet de ces blessures chroniques. Cet aspect est important puisque beaucoup d’enfants peuvent vouloir continuer les entraînements en dépit de ces douleurs perpétuelles. Comme ces jeunes dépendent énormément de l’avis des adultes dans les actions qu’ils poseront il est important d’apprendre aux parents et entraîneurs comment conscientiser l’enfant afin qu’il comprenne les conséquences possibles de s’entraîner avec des blessures chroniques et qu’il soit en mesure d’évaluer ses sensations de douleur le plus justement possible.
Dans la présente étude, aucun gymnaste n’a rapporté continuer le sport lorsqu’il s’agit de blessures majeures et ce malgré les pressions qui pourraient conditionner l’athlète à faire tout autre. La motivation des athlètes pour répondre à la douleur semble ainsi être beaucoup plus interne qu’externe. De plus, plus les enfants avancent en âge et gagnent de l’expérience, plus ils prennent conscience des avantages que peut présenter la douleur : signale l‘intensité de l’effort au travail et une amélioration de la condition physique, augmente la tolérance physique et mentale et s’avère un signal avertisseur pour éviter les blessures. En vieillissant les enfants semblent ainsi naturellement aptes à prendre des décisions dans des situations de blessures, mais cela demeure un défi important pour les athlètes en bas âge et il est du devoir de l’entraîneur et autres intervenants d’apprendre à l’enfant à ’être attentif à ces sensations.
Source primaire
Nemeth RL., Von Baeyer CL.et coll. Young gymnasts’ understanding of sport-related pain : a contribution to prevention of injury. Child Care : Health & Development 2005 ; 31( 5) : 615-625.La source primaire est disponible sur la base de données suivante : Psychology & behavioral Sciences Collection.
Mots-clés
Douleur, Blessure, gymnastiqueLectures suggérées
Gaffney A., Dunne EA. Children understanding of causality of pain. Pain 1998; 29: 91-104.Harbeck-Weber C., Peterson L. Children’s conceptions of illness and pain. Annals of Child Development 1993;: 133-161.
Smith A M., Scott SG. et coll. Emotional responses of athletes to injury. Mayo Clinic Proceedings 1990; 65: 38-50.
Thornton J S. Playing in pain : when should an athlete stop ? Physician and sports medicine 1990; 18: 138-142.
Sports ciblés
GymnastiqueAjouter à mes favoris Haut de page