S520 - S'entraîner à 100 % de la vitesse associée au VO2max (vVO2max) améliore la vVO2max, l'efficacité de la foulée et la performance au 1500 m davantage que s'entraîner à 95 % vVO2max

Dans les sports d’endurance, les trois principaux déterminants de la performance sont la consommation maximale d’oxygène (VO2max), l’intensité relative (% VO2max) soutenue tout au long de l’épreuve et l’efficacité de la foulée (économie de mouvement). 

Les entraîneurs ont recours à divers protocoles d’entraînement par intervalles comprenant des fractions d’effort à haute intensité pour améliorer les performances en course à pied. Cependant, on ne sait pas quelles sont les meilleures formules d’entraînement par intervalles.

Le but de l’étude était de comparer l’effet de deux programmes d’entraînement par intervalles comprenant des fractions d’effort à intensité élevée sur des indicateurs physiologiques du métabolisme aérobie et sur la performance au 1500 et au 5000 m chez des coureurs bien entraînés (VO2max de 54 à 66, moyenne de 60 ml/kg/min).

On a demandé à 17 athlètes bien entraînés de demi-fond (1500 m) et de fond (demi-marathon) de participer à l’étude d’une durée de 4 semaines. On a mesuré leur consommation maximale d’oxygène, la vitesse de course associée au VO2max (vVO2max), l’efficacité de leur foulée, la vitesse de course correspondant à une concentration sanguine de lactate de 3,5 mmol/L (vLA3,5) et leur performance lors de courses de 1500 et 5000 m.

Les sujets ont été répartis aléatoirement en 2 groupes et ont effectué 2 séances d’entraînement par intervalles par semaine accomplies à l’intensité prescrite, soit 95 %vVO2max ou 100 %vVO2max.

Les coureurs qui se sont entraînés à 95 %vVO2max devaient faire 4 répétitions par séances : durée de 60 %tlim95 %vVO2max à une intensité de 95 %vVO2max; repos actif d’une durée de 30 %tlim95 %vVO2max à une intensité de 50 %vVO2max. Les coureurs qui se sont entraînés à 100 %vVO2max devaient réaliser 5 répétitions par séances : durée de 60 %tlim100 %vVO2max à une intensité de 100 %vVO2max; repos actif d’une durée de 60 %tlim100 %vVO2max à une intensité de 50 %vVO2max.

Les athlètes des deux groupes ont effectué une séance par semaine à vLA3,5 (2 fois 20 min avec 5 min de repos entre les répétitions à 60 %vVO2max) et 3 autres séances à intensité sous-maximale (45 à 60 min à 60 à 70 % de vVO2max). Les coureurs des deux groupes ont couru la même distance totale chaque semaine, soit entre 75 et 80 km.

Les résultats indiquent qu’il y a eu une amélioration significative de vLA3,5 et de la performance au 5000 m chez les deux groupes. Une augmentation marquée de la vVO2max, de l’efficacité de la foulée et de la performance sur 1500 m a été observée seulement au sein du groupe s’entraînant à 100 %vVO2max. L’explication pourrait résider dans le fait que les entraînements par intervalles à vVO2max ont non seulement un effet sur l’aptitude aérobie et l’efficacité de la foulée, mais aussi sur la capacité anaérobie. Fait surprenant, aucune augmentation significative du VO2max n’a été enregistrée, ni dans le groupe qui s’est entraîné à 100 %vVO2max, ni dans celui qui s’est entraîné à 95 %vVO2max.

En conclusion, les entraîneurs de coureurs de fond auraient intérêt à miser sur des formules d’entraînement par intervalles comprenant des fractions d’effort à 100 %vVO2max pour améliorer la vVO2max, l’efficacité de la foulée et la performance sur 1500 et 5000 m. Néanmoins, d’autres recherches seront nécessaires pour cerner les meilleures formules d’entraînement par intervalles. On peut penser que des séances d’entraînement par intervalles qui comprendraient un plus grand nombre de répétitions que celles effectuées dans la présente étude, quitte à en réduire la durée des fractions d’effort, pourraient s’accompagner d’une plus grande amélioration des qualités physiques et de la performance.

Source primaire

Denadai BS et coll. (2006) Interval training at 95% and 100% of the velocity at VO2max: effects on aerobic physiological indexes and running performance. Appl Physiol Nutr Metab 31(6):737-43.
www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrezDb=pubmed& Cmd=ShowDetailView&TermToSearch=17213889&ordinalpos=1& itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel. Pubmed_RVAbstractPlus

Rédacteur

David-Alexandre Lalancette
étudiant en kinésiologie, Université de Sherbrooke

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

méthodes d’entraînement, Entraînement par intervalles

Lectures suggérées

Laursen PB et DG Jenkins (2002) The scientific basis for high-intensity interval training: optimising training programmes and maximising performance in highly trained endurance athletes Sports med;32(1):53-73.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11772161?

Smith TP, JS Coombes et DP Geraghty (2003) Optimising high-intensity treadmill training using the running speed at maximal O2 uptake and the time for which this can be maintained Eur J Appl Physiol May;89(3-4):337-43.
www.ncbi.nlm. nih.gov/pubmed/12736843?

Thibault G (2003) A graphical model for interval training IAAF New Studies in Athletics18(3):49-55
www.coachr.org/a_graphical_model_for_interval.htm

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Course à pied, sports d’endurance

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