S523 - L'attirance novatrice (effet placebo) de l'entraînement en vibration pourrait partiellement expliquer l'amélioration aiguë de la puissance musculaire observée questionnant quelque peu l'efficacité de cette approche
On sait déjà que la vibration cause plusieurs effets physiologiques à l’intérieur du tissu musculaire. Par exemple, la vibration mécanique améliore l’excitabilité corticale, l’apport sanguin et certains réflexes musculaires. Jusqu'à présent, aucune étude n’a été menée sur la différence de puissance d’un exercice pluri-articulaire à la suite d’une vibration mécanique appliquée. Le but de cette recherche était donc de déterminer l’effet de celle-ci sur la puissance développée dans un exercice de développé couché. Les auteurs ont émis l’hypothèse que la puissance serait accrue suite à une période où la barre tenue par les sujets est soumise à des vibrations, de la même façon que l’ont démontré certaines études précédentes sur des exercices uni-articulaires.
Le protocole de l’expérimentation avait pour but de déterminer la puissance moyenne et maximale à l’exercice du développé couché suite à l’intervention de vibration. L’étude a été menée sur 10 hommes de 19 à 27 ans, en bonne santé, qui s’entraînaient déjà depuis au moins 3 ans et qui pouvaient soulever une charge entre 112,5 et 137,5kg pour une répétition maximale (1RM) au développé couché. Aucun des sujets ne présentaient de problème neurologique ou ne prenaient d’aides ergogènes. Les sujets devaient se présenter à trois reprises au laboratoire avec 3 jours de repos entre chaque séance. La première séance avait pour but de déterminer le 1RM, tandis que les deux autres avaient pour objectif de déterminer les effets de la vibration sur la puissance développée.
Avant de déterminer leur 1RM, les sujets étaient soumis à une activation de 3 minutes sur un ergocycle suivi de 3 séries d’étirements statiques de 30 secondes des muscles pectoraux, triceps et deltoïdes. Les sujets réalisaient un échauffement général de développé couché qui consistait en des séries de 10, 5, 3 et 1 répétitions avec une résistance de 50, 70, 80 à 90 % du 1RM prévu. Ensuite, les sujets tentaient à trois reprises d’atteindre leur 1RM avec 4 minutes de repos entre les essais.
Les deuxième et troisième sessions étaient séparées d’un repos de trois jours afin de permettre une récupération complète. Une session, dite expérimentale, nécessitait que les sujets se soumettent à la vibration, tandis que l’autre servait de contrôle. La même activation que celle décrite à la première session était utilisée, puis les sujets exécutaient un échauffement de développé couché spécifique consistant en des séries de 10, 8, 6 et 4 répétitions avec une résistance de 30, 40, 50 et 60 % du 1RM déterminé à la première session. Ensuite, les sujets devaient accomplir 3 séries de 3 répétitions au développé couché en utilisant une charge équivalente à 70 % de leur 1RM avec un repos de 4 minutes entre chaque série. Durant la session expérimentale, les sujets devaient tenir la barre de développé couché munis du dispositif vibratoire au bout de leur bras entre la deuxième et la troisième série. La vibration durait 30 secondes et avait lieu au milieu de la période de repos. Lors de la session dite de contrôle, les sujets devaient soutenir le même appareil sans que celui-ci ne vibre. Dans les deux conditions, les sujets étaient ordonnés de soulever la barre le plus rapidement possible et de façon explosive.
Les résultats ont démontré que la puissance moyenne développée en conditions expérimentales était supérieure (525 Watts contre 499 Watts) à celle de la situation de contrôle en prenant en compte toutes les séries. De plus, les sujets ont réalisé une hausse de puissance maximale (846 Watts contre 799 Watts) en situation postvibratoire. Malgré ces résultats encourageants qui supportent plusieurs autres études de ce type, l’analyse ne permet pas de d'être conclusive puisque la performance des sujets lors des première et deuxième séries (sans vibration) lors de la séance expérimentale était aussi meilleure que lors de la séance témoin. Ceci signifie que des facteurs différents de la vibration ont pu avoir un effet sur la performance. Les auteurs croient que la nouveauté de la vibration appliquée à l’entraînement aurait pu avoir un impact émotionnel excitant qui aurait permis aux sujets de mieux performer. Cet effet positif d’excitation a déjà été démontré par Rhea et coll. D'autre part, si la vibration réalisée entre les séries 2 et 3 n'a pas été accompagnée d'une amélioration de la force lors de la 3e série, elle a peut être prévenue la baisse de force habituelle observée dans la présente étude avec la fatigue lors de la 3e série sans vibration préalable.
Concrètement, cela signifie que l’entraînement avec vibration pourrait être potentiellement efficace et sécuritaire pour les sportifs de haut niveau. De plus, l’application sportive est d’autant plus envisageable puisque la période de vibration n’était pas superposée avec l’exercice dans la présente étude.
Pour conclure, cette étude présente des résultats intéressants par rapport à la puissance maximale possible au développé couché suivant une période de vibration. Par contre, il faut cependant rappeler que les données auraient pu être influencées par l’excitation causée par la nouveauté. Ainsi, une étude où les sujets ne seraient pas informés d’avance de la condition de la session (avec ou sans vibration) permettrait d’obtenir des résultats faisant abstraction de l’impact émotionnel.
Le protocole de l’expérimentation avait pour but de déterminer la puissance moyenne et maximale à l’exercice du développé couché suite à l’intervention de vibration. L’étude a été menée sur 10 hommes de 19 à 27 ans, en bonne santé, qui s’entraînaient déjà depuis au moins 3 ans et qui pouvaient soulever une charge entre 112,5 et 137,5kg pour une répétition maximale (1RM) au développé couché. Aucun des sujets ne présentaient de problème neurologique ou ne prenaient d’aides ergogènes. Les sujets devaient se présenter à trois reprises au laboratoire avec 3 jours de repos entre chaque séance. La première séance avait pour but de déterminer le 1RM, tandis que les deux autres avaient pour objectif de déterminer les effets de la vibration sur la puissance développée.
Avant de déterminer leur 1RM, les sujets étaient soumis à une activation de 3 minutes sur un ergocycle suivi de 3 séries d’étirements statiques de 30 secondes des muscles pectoraux, triceps et deltoïdes. Les sujets réalisaient un échauffement général de développé couché qui consistait en des séries de 10, 5, 3 et 1 répétitions avec une résistance de 50, 70, 80 à 90 % du 1RM prévu. Ensuite, les sujets tentaient à trois reprises d’atteindre leur 1RM avec 4 minutes de repos entre les essais.
Les deuxième et troisième sessions étaient séparées d’un repos de trois jours afin de permettre une récupération complète. Une session, dite expérimentale, nécessitait que les sujets se soumettent à la vibration, tandis que l’autre servait de contrôle. La même activation que celle décrite à la première session était utilisée, puis les sujets exécutaient un échauffement de développé couché spécifique consistant en des séries de 10, 8, 6 et 4 répétitions avec une résistance de 30, 40, 50 et 60 % du 1RM déterminé à la première session. Ensuite, les sujets devaient accomplir 3 séries de 3 répétitions au développé couché en utilisant une charge équivalente à 70 % de leur 1RM avec un repos de 4 minutes entre chaque série. Durant la session expérimentale, les sujets devaient tenir la barre de développé couché munis du dispositif vibratoire au bout de leur bras entre la deuxième et la troisième série. La vibration durait 30 secondes et avait lieu au milieu de la période de repos. Lors de la session dite de contrôle, les sujets devaient soutenir le même appareil sans que celui-ci ne vibre. Dans les deux conditions, les sujets étaient ordonnés de soulever la barre le plus rapidement possible et de façon explosive.
Les résultats ont démontré que la puissance moyenne développée en conditions expérimentales était supérieure (525 Watts contre 499 Watts) à celle de la situation de contrôle en prenant en compte toutes les séries. De plus, les sujets ont réalisé une hausse de puissance maximale (846 Watts contre 799 Watts) en situation postvibratoire. Malgré ces résultats encourageants qui supportent plusieurs autres études de ce type, l’analyse ne permet pas de d'être conclusive puisque la performance des sujets lors des première et deuxième séries (sans vibration) lors de la séance expérimentale était aussi meilleure que lors de la séance témoin. Ceci signifie que des facteurs différents de la vibration ont pu avoir un effet sur la performance. Les auteurs croient que la nouveauté de la vibration appliquée à l’entraînement aurait pu avoir un impact émotionnel excitant qui aurait permis aux sujets de mieux performer. Cet effet positif d’excitation a déjà été démontré par Rhea et coll. D'autre part, si la vibration réalisée entre les séries 2 et 3 n'a pas été accompagnée d'une amélioration de la force lors de la 3e série, elle a peut être prévenue la baisse de force habituelle observée dans la présente étude avec la fatigue lors de la 3e série sans vibration préalable.
Concrètement, cela signifie que l’entraînement avec vibration pourrait être potentiellement efficace et sécuritaire pour les sportifs de haut niveau. De plus, l’application sportive est d’autant plus envisageable puisque la période de vibration n’était pas superposée avec l’exercice dans la présente étude.
Pour conclure, cette étude présente des résultats intéressants par rapport à la puissance maximale possible au développé couché suivant une période de vibration. Par contre, il faut cependant rappeler que les données auraient pu être influencées par l’excitation causée par la nouveauté. Ainsi, une étude où les sujets ne seraient pas informés d’avance de la condition de la session (avec ou sans vibration) permettrait d’obtenir des résultats faisant abstraction de l’impact émotionnel.
Source primaire
Poston B., WR., Holcomb et coll. The Acute Effects of Mechanical Vibration on Power Output in the Bench Press Journal of strength and conditioning Research. 2007; 21(1):199-203.Rédacteur
Jean-Philippe Brisson, Philippe Trudelétudiants 1er cycle en kinésiologie, Université de Montréal
Mots-clés
vibration, puissance, force musculaireLectures suggérées
Bosco C., Cardinale M. et coll. Influence of vibration on mechanical power and electromyogram activity in human arm flexor muscles. Eur. J. Appl. Physiol. Occup. Physiol. 1999;79:306–311.Bosco C., Cardinale M. et coll. The influence of whole body vibration on jumping performance. Biol. Sport. 1998;15:157–164
Rhea M.R., Landers D.M. et coll. The effects of competition and the presence of an audience on weight lifting performance.Journal of Strength and Conditioning Research. 2003;17:303-306.
Sports ciblés
Multisports, en particulier les sports dont les performances dépendent de la puissance maximaleAjouter à mes favoris Haut de page