S574 - Chez les athlètes féminines, une diète de surcompensation glycogénique s'accompagne d'une meilleure performance en endurance

Les athlètes masculins améliorent leur performance dans les compétitions d’endurance en augmentant leurs réserves de glycogène musculaires à l’aide d’une séance prolongée (déplétion des réserves) suivie d’une diète de surcharge glucidique. De tels résultats ne sont pas observés systématiquement chez les athlètes féminines.

Le but de la présente recherche était d’examiner l’effet d’une diète de surcharge glucidique sur les réserves de glycogène musculaires et la performance chez six athlètes féminines pendant de la phase lutéale du cycle menstruel (de la fin de l’ovulation jusqu’aux règles).

Ces athlètes ont pédalé jusqu’à épuisement à 80 % de leur puissance aérobie maximale après une diète de sept jours. L’une était une diète de surcharge glucidique contenant 78 % de glucides et l’autre 48 % de glucides. Une biopsie du muscle vaste latéral a été prélevée avant et après l’exercice.

Il ressort de cette recherche que les réserves de glycogène musculaires avant l’effort jusqu’à épuisement était plus élevées après la diète avec 48 % de glucides (625,2 ± 50,1 mmol/kg de muscle) et 13 % encore plus élevée après la diète avec 78 % de glucides (709,0 ± 44,8 mmol/kg de muscle). Immédiatement après l’effort épuisant, les réserves de glycogène musculaires étaient faibles, quelle que soit la diète (diète avec 48 % de glucides : 91,4 ± 34,5 et diète avec 78 % de glucides : 80,3 ± 19,5 mmol/kg de muscle) et l’utilisation du glycogène à l’exercice était supérieure suite à la diète très riche en glucides. Les athlètes ont aussi pédalé un peu plus longtemps à 80 % de leur puissance aérobie maximale suite à la diète très riche en glucides comparativement à la diète moins riche en glucides (115:31 ± 10:47 vs 106:35 ± 8:36 min:s, respectivement).

En conclusion, l’augmentation des réserves de glycogène pendant la phase lutéale du cycle menstruel suite à une diète de surcharge glucidique est associée à une augmentation de l’oxydation des glucides et une amélioration de la performance sur vélo. L’ampleur de cette augmentation est toutefois inférieure à celle observée chez les athlètes masculins. Les transporteurs de glucose seraient à l’origine de cette limitation d’absorption et de mise en réserve du glucose dans le muscle squelettique.

Source primaire

Walker JL et coll. (2000) Dietary carbohydrate, muscle glycogen content, and endurance performance in well-trained women J Appl Physiol 88(2):2151-8.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10846030?

Rédacteur

Cynthia Brouillard
kinésiologue, M.Sc.

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Euménorrhée, phase lutéale, surcharge en glycogène, surcompensation des réserves de glycogène musculaires

Lectures suggérées

Hawley JA et coll. (1997) Carbohydrate-loading and exercise performance. An update Sports Med 24(2):73-81.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9291549

Bonen A et coll. (1983) Effects of menstrual cycle on metabolic responses to exercise J Appl Physiol 55(5):1506-13.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6417083

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