En nage avec palme, l’action propulsive des jambes est un important déterminant de la performance. Baly et coll. (2001) mettent en évidence l’action prépondérante des  genoux et des chevilles dans la propulsion.

Cette étude portant sur les courses en IS (en anglais : immersed scuba) avait pour objectifs de mieux cerner l’organisation gestuelle des nageurs de haut niveau en fonction du type d’exercice et d’appréhender la technique spécifique du nageur avec palmes.

Cinq monopalmeurs de haut niveau (3 hommes et 2 femmes) ont réalisé 4 séries de 25 m selon quatre allures et modalités de nage : 1) 50 m apnée, 2) 100 m IS, 3) 400 m IS et 4) 800 m IS. Deux caméras immergées ont permis de filmer les déplacements des nageurs dans un plan sagittal. Des marqueurs ont été disposés aux articulations (poignet, coude, épaule, sommet du crâne, hanche, genou et cheville). Les vitesses de déplacement, les amplitudes verticales et les fréquences d’oscillations ont été calculées à partir des données numériques traitées par un logiciel d’analyse du mouvement.

RÉSULTATS

Du 50 m apnée au 800 m IS, la vitesse de nage diminue en moyenne de 25 %. La fréquence des mouvements diminue linéairement en fonction de la distance de nage (r² = 0,93). Les amplitudes verticales d’oscillation de la hanche, du genou et de la cheville augmentent avec la distance de course selon une logique proximo-distale. Pour le 800 m IS, l’amplitude verticale d’oscillation de la cheville augmente de manière plus prononcée que l’amplitude.

La diminution de la vitesse de nage observée en réponse à l’augmentation de la distance de course est associée à une diminution de la fréquence d’oscillation du nageur. Néanmoins, cette baisse de vitesse est limitée par une augmentation de l’amplitude verticale d’oscillation, non linéaire d’une distance à l’autre.

Sur le 800 m IS, l’amplitude verticale de la cheville est beaucoup plus élevée que celle mesurée aux autres distances de course. Il est probable que les douleurs engendrées par les frottements du chausson transmettant la raideur de la monopalme influent sur la technique de nage.

CONCLUSION ET APPLICATIONS

L’utilisation d’une palme « rigide » induit une grande efficacité propulsive, mais elle est inconfortable, d’où une détérioration précoce de la technique  de    nage. L’utilisation d’une palme « souple » induit une moindre efficacité propulsive et est plus confortable, d’où une meilleure technique de nage. Le palmeur doit donc faire un compromis entre le confort et l’efficacité propulsive (flexibilité de palme, souplesse de chausson), en tenant compte de la distance de nage.