S674 - Un entraînement réduit est une stratégie de récupération post-saison plus efficace que la cessation complète de l'entraînement

En général, le plan annuel d’entraînement comprend une période de repos à la fin de chaque saison de compétition afin de favoriser la récupération physique et mentale avant d’entamer le prochain cycle d’entraînement. Cependant, un arrêt complet de l’entraînement d’une durée de, par exemple, 4 à 6 semaines peut provoquer une diminution de la performance. L’alternative est la réduction de la charge d’entraînement. Dans cette étude, on a voulu savoir si un entraînement réduit suite à une saison de compétition pouvait s’accompagner d’une récupération optimale et d’une moins grande perte de forme physique comparativement à la cessation totale de l’entraînement.

Quatorze kayakistes masculins de haut niveau (âge moyen = 25,2 ± 2,5 ans) ont appliqué l’une des deux stratégies de récupération suivantes pendant cinq semaines, suivant leur saison de compétition :

-          Entraînement réduit : une séance de musculation et deux séances d’endurance (40 minutes à intensité moyenne) par semaine, représentant environ 20 % du volume total habituel;

-          Cessation complète de l’entraînement : aucune séance d’activité physique.

RÉSULTATS

-          Diminution significative du VO2max et de la consommation d’oxygène au 2e seuil ventilatoire (VT2) chez tous les athlètes, mais plus importante pour ceux ayant cessé complètement l’entraînement (diminution de 4,8 % et de 5,7 % comparativement à une diminution de 10,1 % et 8,8 % respectivement);

-          Augmentation significative de la fréquence cardiaque au VT2 seulement chez les athlètes ayant cessé complètement l’entraînement;

-          Diminution significative de la vitesse de ramage à VO2max et diminution plus importante de la puissance de ramage chez les athlètes ayant cessé complètement l’entraînement comparativement à ceux ayant effectué l’entraînement réduit;

-          Diminution du niveau de cortisol d’environ 30 % chez tous les athlètes, peu importe la stratégie de récupération utilisée;

-          Augmentation plus importante du ratio testostérone sur cortisol chez les athlètes ayant réduit leur entraînement comparativement à ceux ayant effectué un arrêt complet d’entraînement.

Un entraînement réduit peut donc limiter les effets négatifs du désentraînement sur les paramètres cardiorespiratoires et la performance chez des kayakistes de haut niveau tout en s’accompagnant des mêmes effets bénéfiques sur la récupération. Les kayakistes de haut niveau auraient donc avantage à effectuer un programme d’entraînement de maintien comprenant trois séances d’intensité moyenne par semaine entre leurs saisons de compétition afin d’éviter une trop grande perte de forme physique et de faciliter le regain de forme dans les cycles d’entraînements post-récupération. On ne sait toutefois pas si la motivation à l’entraînement peut être moins grande au cours des mois suivant la période d’entraînement réduit.

Source primaire

García-Pallarés J et coll. (2009) Post-season detraining effects on physiological and performance parameters in top level kayakers: A comparison of two recovery strategies. J Sports Sci Med 8:622–628.

http://jssm.org/vol8/n4/19/v8n4-19text.php

Rédacteur

Kathryn Adel
kinésiologue

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Désentraînement, repos annuel, charge d’entraînement, récupération, kayak

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Randers MB et coll. (2010) Positive performance and health effects of a football training program over 12 weeks can be maintained over a 1-year period with reduced training frequency. Scand J Med Sci Sports [sous presse]

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20210904

Neufer PD (1989) The effect of detraining and reduced training on the physiological adaptations to aerobic exercise training. Sports Med 8(5):302-20.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2692122

Sports ciblés

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