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S836 - La fatigue des muscles respiratoires et posturaux nuit-elle à la performance en course à pied?

Selon plusieurs études, en course à pied, un contrôle adéquat des muscles posturaux permet un transfert optimal de la force. Par ailleurs, des chercheurs ont observé une fatigue des muscles respiratoires à la fin d’un effort prolongé à intensité élevée (ex. à 85 % du VO2max). Or, on ignore si la fatigue d’un groupe musculaire peut avoir des répercussions sur celle d’un autre groupe. Et on ignore si leur force est corrélée avec la performance en course à pied. Cette étude avait pour but de déterminer si la fatigue résultant du travail respiratoire intense contribue à la fatigue des muscles posturaux.

Neuf personnes actives ont pris part, à deux reprises, à un test sur tapis roulant afin de déterminer le temps à épuisement à une intensité de 85 % du VO2max (temps pendant lequel le sujet pouvait tenir cette intensité avant épuisement). Avant l’un des deux essais, les sujets ont participé à un entraînement visant à provoquer une fatigue des muscles posturaux. On a ensuite mesuré l’impact du travail respiratoire seul sur les muscles posturaux, en recréant en laboratoire une tâche respiratoire semblable à celle engendrée par le test.

Résultats

À la suite de l’effort maximal à 85 % du VO2max, on a observé une diminution de 30,7 % de la force des muscles posturaux (abdominaux transverses et obliques, érecteurs du rachis, muscles des hanches et du bassin). Comme on n’a décelé aucune diminution de la force de préhension, il ne s’agirait donc pas d’une fatigue généralisée, mais bien spécifique aux muscles posturaux.

On a aussi constaté une diminution de 39,2 % du temps jusqu’à épuisement à 85 % du VO2max à la suite d’une séance d’entraînement des muscles posturaux. Une augmentation de la perception de l’effort général et respiratoire a également été notée, de même qu’une diminution du seuil ventilatoire. Selon les auteurs, l’augmentation de l’effort perçu serait attribuable à une augmentation de la sollicitation des unités motrices nécessaires pour pallier la fatigue des muscles posturaux.

Finalement, les chercheurs ont relevé une diminution de la performance des muscles posturaux à la suite de la période de travail intensif des muscles respiratoires, ce qui suggère que la fatigue de ces muscles peut constituer un facteur limitant la performance en course à pied (moins bon contrôle des muscles posturaux).

Ces résultats portent ainsi à croire que les coureurs de fond ont tout intérêt à intégrer à leur programme d’entraînement des exercices ciblant les muscles posturaux et respiratoires. D’autres recherches sont nécessaires afin de déterminer le contenu de programmes d’entraînement qui permettraient d’optimiser la performance de ces groupes musculaires chez les coureurs de haut niveau.

Source primaire

Tong TK et coll. (2014) The occurrence of core muscle fatigue during high-intensity running exercise and its limitation to performance: The role of respiratory work. J Sports Sci Med 13:244-51.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24790475

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Muscles respiratoires, muscles posturaux, fatigue, temps à épuisement

Lectures suggérées

HajGhanbari B et coll. (2013) Effects of respiratory muscle training on performance in athletes: A systematic review with meta-analyses. J Strength Cond Res 27(6):1643-63.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22836606

Illi SK et coll. (2012) Effect of respiratory muscle training on exercise performance in healthy individuals: A systematic review and meta-analysis. Scand J Med Sci Sports 20(4):556-67.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22765281

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