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S779 - L’hypoxie intermittente ne s’accompagne pas nécessairement d’une amélioration de la performance

L’exposition à l’altitude en vue d’améliorer la performance est une pratique courante chez les athlètes d’endurance. Elle s’accompagne d’une augmentation de l’hématocrite, ce qui facilite le transport de l’oxygène. Certaines recherches font ressortir des améliorations de la performance au niveau de la mer de l’ordre d’environ 1 % suite à des séjours en altitude. La méthode Live High, Train Low (LHTL), qui consiste à vivre en altitude et à s’entraîner au niveau de la mer, semble efficace, mais elle coûte cher et nécessite une logistique considérable, d’où l’intérêt de trouver des méthodes plus accessibles. Dans cette étude, on s’est penché sur l’effet d’une méthode alternative, soit l’exposition hypoxique intermittente (EHI), sur des paramètres sanguins.

Vingt triathloniens ont complété l’étude, consistant en trois différents protocoles d’une durée de 17 jours chacun :

LHTL : exposition simulée à une altitude d’environ 3000 m par hypoxie normobare, 14,1 heures par jour.

EHI : simulation d’une altitude entre 3500 m et 6000 m à l’aide d’un appareil en circuit fermé qui diminue progressivement la saturation en oxygène, à trois occasions pendant la journée, pour une durée totale de 60 minutes.

Placebo : protocole intermittent identique au groupe EHI, mais avec appareil modifié, qui maintient les valeurs normales de la concentration en oxygène dans l’air inspiré.

Tout au long de l’étude, les athlètes ont maintenu leur programme d’entraînement habituel. À partir de deux semaines avant le début du protocole, un supplément en fer a été administré aux athlètes des trois groupes.

Seuls les athlètes soumis au protocole LHTL ont profité d’augmentations des paramètres sanguins liés au transport de l’oxygène (masse de l’hémoglobine et sérum de transferrine) et d’un déplacement vers la droite de la courbe de la lactatémie (en fonction de l’intensité de course à pied), ce qui signifie une vitesse de course supérieure pour une concentration sanguine de lactate donnée. Chez les deux groupes soumis aux protocoles hypoxiques (LHTL et EHI), on a observé une diminution des valeurs maximales de fréquence cardiaque et de concentration sanguine de lactate. Aucun changement dans les paramètres liés à la performance à l’exercice maximal (VO2max, temps jusqu’à épuisement et vitesse à VO2max) n’ont été observés chez les sujets de ces deux groupes.

Ces résultats indiquent qu’une exposition suffisante à l’altitude suivant le protocole (LHTL) s’accompagne de modifications favorables de la lactatémie et des paramètres sanguins liés au transport de l’oxygène. Par contre, une exposition intermittente de 60 minutes par jour ne semble pas suffisante pour induire des adaptations. Il faudra mener d’autres recherches afin de déterminer quel est le temps d’exposition minimal nécessaire à recommander aux athlètes d’endurance.

Source primaire

Huberstone-Gough CE et coll. (2013) Comparison of Live High: Train Low altitude and intermittent hypoxic exposure. J Sports Sci Med 12:394-401.
www.jssm.org/inpres/2699/2699pdf.pdf

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

altitude, hypoxie intermittente

Lectures suggérées

Gough CE et coll. (2012) Influence of altitude training modality on performance and total haemoglobin mass in elite swimmers. Eur J Appl Physiol 112(9):3275-85.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22234397

Robach P et coll. (2012) The role of haemoglobin mass on VO2max following normobaric 'live high-train low' in endurance-trained athletes. Br J Sports Med 46(11):822-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22790809

Sports ciblés

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