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S65 - L’ergomètre de kayak est-il un bon simulateur de la pratique normale ?

Comme pour toutes les activités de plein air se pratiquant sur le milieu aquatique, l’entraînement hivernal en kayak ainsi que les tests physiologiques de terrain sont difficiles à réaliser. L’apparition d’ergomètres, restituant la gestuelle et les contraintes mécaniques de la pratique traditionnelle, pourrait représenter un ersatz intéressant. Toutefois, il convient d’établir la validité et la reproductibilité de la performance réalisée sur ce type d’appareil comparée à celle réalisée sur un kayak.

Neuf sujets ont réalisé une épreuve de 4 minutes sur un kayak et sur un ergomètre (K1 ERGO, Australian Sports Commission), pendant laquelle la meilleure performance devait être réalisée, que ce soit en terme de distance parcourue ou en terme de travail fourni. Lors de ces deux épreuves ont été mesurés :

- le débit ventilatoire,
- la VO2,
- le volume de CO2 expiré,
- la fréquence cardiaque et la concentration de lactate dans le sang.

Un des principaux résultats de cette comparaison montre l’existence d’une corrélation entre la distance parcourue en kayak et le travail fourni sur l’ergomètre (r² = 0.86). De plus, ces deux performances ont été réalisées à partir des mêmes stratégies physiologiques. En effet, les paramètres physiologiques mesurés présentent une évolution identique au cours de l’exercice quel que soit le protocole considéré. Toutefois, il est à souligner que le poids corporel est significativement corrélé positivement à la performance sur ergomètre, alors que ce n’est pas le cas concernant la performance en kayak. En effet, les kayakistes les plus lourds, présentant théoriquement les valeurs absolues de VO2 les plus élevées, réaliseraient donc les meilleures performances sur ergomètre lors d’un exercice de 4 minutes. Cette corrélation poids/performance n’est pas observée concernant la performance en kayak puisque, chez les individus les plus lourds, la ligne de flottaison est abaissée et les résistances à l’avancement sont augmentées. Par conséquent, en cas d’utilisation prolongée d’un ergomètre de kayak, le poids, ainsi que la technique gestuelle devront donc être surveillés, afin d’éviter toute altération de la performance en kayak.

La performance sur ergomètre de kayak nécessite donc les mêmes qualités physiologiques que la performance sur kayak. À ce titre, l’utilisation de ce type d’engin permet donc de réaliser un entraînement spécifique, y compris en période hivernale, et peut servir de palliatif, tout au long de l’année, si l’athlète possède un temps réduit à consacrer à l’entraînement. Ce type d’ergomètre doit également faciliter l’évaluation des qualités physiologiques du kayakiste, car il apparaît que celle-ci puisse se faire de manière satisfaisante dans les conditions de laboratoire.

Source primaire

Comparison of physiological responses to open water kayaking and kayak ergometry. VAN SOMEREN K.A., PHILLIPIS G.R.W., PALMER G.S. International Journal. Sports Medicine, 21: 200-204.

Rédacteur

Anne Michaut
Docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives - Laboratoire de biomécanique et de physiologie - INSEP

Éditeur

Christian Miller

Mots-clés

Ergométrie, Analyse de la performance, préparation à la performance

Lectures suggérées

BISHOP D. Physiological predictors of flat water kayak performance in women. Eur. J. Appl. Physiol. 82:91-97, 2000.

VAN SOMEREN K.A., DUNBAR G.M.J. Supramaximal testing on a kayak ergometer: Reliability and physiological responses. (abstract). J. Sport Sci. 15:33-34, 1997.

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