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S107 - L’ingestion d’une solution de 6 % de glucose ne retarde pas l’apparition de l’épuisement lors d’un exercice à 83 % du VO2 max

L’ingestion de glucides lors d’exercices dont l’intensité correspond à 70-75 % du VO2 max, permet de retarder l’apparition de l’épuisement.  On attribue généralement cette augmentation de l’endurance au meilleur maintien de la glycémie, à la plus grande prise de glucose par le muscle, ceci particulièrement tard dans l’épreuve au moment ou les niveaux de glycogène musculaire sont faibles.  Cependant, à des intensité supérieures, les temps requis pour atteindre l’épuisement sont plus courts et les résultats de la littérature sont équivoques.  Les auteurs se sont donc interrogés à savoir si l’ingestion de glucides pouvait augmenter la prise de glucose par les muscles et ainsi améliorer la performance lors d’un exercice provoquant l’épuisement en ~ 1 heure.

Sur ergocycle, 13 athlètes ont réalisé une épreuve correspondant à 83 % de leur VO2 max (294 ± 9 W).  Durant cet effort, certains sujets on ingérés une solution de 6 % de D-glucose (groupe CHO) tandis d’autres sujets ont ingéré que de l’eau sucrée artificiellement (groupe CON).

Les résultats montrent que l’ingestion de glucose (84 g) n’a pas modifié le temps requis pour atteindre l’épuisement : CHO 68.1 ± 4.1 min vs CON 69.6 ± 5.5 min. 

De plus, sur les 84 g de glucose ingéré par les sujets du groupe CHO, seulement ~ 25 % (22 g) est apparu dans la circulation périphérique, ceci ne modifiant en rien ni l’oxydation des glucides, ni le métabolisme musculaire.  Puisque même les mesures de métabolites intramusculaires se sont avérées équivalentes dans les deux groupes, les auteurs concluent que l’épuisement se manifeste pour des raisons étrangères à l’apport énergétique. 

Il apparaît donc que le ou les facteurs limitant la performance réalisée dans les conditions qui prévalaient lors de l’étude (~ 20 oC, présence de ventilateurs, etc.) ne relève pas de l’apport énergétique.  Une supplémentation de glucose n’a donc eu aucun effet sur la performance et ceci suggère que l’ingestion de glucides ne modifie pas la performance lors d’épreuves dont la durée est ~ 60 min.

Toutefois, il est de mise de mentionner que les résultats obtenus auraient pu s’avérer tout autres si l’exercice avait été réalisé dans des conditions particulières telles qu’une ambiance froide.  Seules d’autres études éventuelles pourront illustrer s’il peut y avoir interaction entre l’ambiance dans lequel est réalisé l’exercice et l’ingestion de glucides.

Source primaire

McConnel GK et al.  Effect of carbohydrate ingestion on glucose kinetics and muscle metabolism during intense endurance exercise. Journal of Applied Physiology 2000; 89: 1690-1698.

Rédacteur

François Désy
Ph. D. Département de kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur



Mots-clés

exercice d’endurance, performance, supplément de glucose, préparation à la performance

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