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S117 - Comment se répartissent les efforts au cours du 800 m masculin ? Quelles conséquences doit-on en tirer pour l’entraînement ?

Nombreux sont les entraîneurs qui pensent que le 800 m doit être couru avec une certaine régularité d'allure, voire même avec un premier 400 m plus rapide. L'étude relatée ici a consisté à mesurer les temps de passage à chaque 100 m pour une centaine de coureurs dont le meilleur se situe à 1'42"5 et le moins bon en 1' 54"5.

Comparaison entre les deux " 400 m " de la course (voir figure 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=613&fichier=S117_figure1.doc ): Aucune coureur présentant une performance proche ou égale à son record ne réalise un deuxième tour plus rapide que le premier. Il semble que l’écart optimal à rechercher entre le premier et le second tour se situe entre 2 et 2,5 % de la vitesse moyenne. ?Comparaison entre les quatre " 200 m " de la course (voir figure 2: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=613&fichier=S117_figure2.doc ): On pourrait grossièrement décrire le 800 m comme une course où le coureur doit tenir trois fois 200 m dans une allure régulière après un premier 200 m rapide. Le premier 200 m serait couru 7% plus vite que l’allure régulière des 600 m suivants. ?Comparaison entre les huit " 100 m " de la course (voir figure 3: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=613&fichier=S117_figure3.doc ): L’analyse 100 m par 100 m montre que la vitesse, au cours du 800 m, n’est pas régulière. Des variations d’ampleurs minimes, et différentes selon les groupes et selon les courses ont pu être mises en évidence. Ces résultats rappellent donc que le 800 m est couru en peloton et que le coureur doit pouvoir moduler sa vitesse en fonction des aléas de la course. Contrairement aux autres épreuves de demi fond, le dernier 100 m est le moins rapide de la course.

CONCLUSION

Le 800 m peut être considéré comme une course située à la frontière du demi fond et du sprint prolongé.

Tout comme au sprint prolongé, le 800 m cumule deux moitiés chronométriquement déséquilibrées. Néanmoins, comme nous l’avons vu, ce décalage est dû essentiellement au premier 200 m très rapide à la suite duquel la vitesse se stabilise pendant 600 m.

Au cours de ce plateau, " le 800 m " devient une course de demi fond au cours de laquelle les facteurs d’économie et de stratégie entrent en jeu. L’aptitude à se placer dans le peloton et à gérer de légères variations d’allure devient importante.

Par ailleurs, comme sur 400 m, la vitesse décroît brutalement dans le dernier 100 m, alors que les autres courses de demi fond se terminent en accélération.

CONSÉQUENCES POUR L'ENTRAÎNEMENT

Le premier 200 m étant couru plus vite et, ce de manière incontournable au moins pour des raisons stratégiques, il importe de se préparer à le parcourir vite avec une foulée adaptée afin de minimiser la dépense énergétique. Il faut développer la capacité à courir très vite sur 200 m voir 300 m pour ensuite être capable de courir à une vitesse sensiblement moins élevée avec une technique de course économiquement adaptée (Vitesse, endurance à la vitesse, puissance anaérobie lactique, force). Les 600 m suivants courus à allure quasiment constante, font appel à un travail de développement des capacités physiologiques encadrant cette vitesse spécifique. Il faut également courir fréquemment à cette allure spécifique afin d’y développer des adaptations techniques favorisant l’économie de course. Le dernier 100 m nécessite une résistance à l’apparition brutale de la fatigue. On recherchera dans l’entraînement des formes de travail permettant de limiter la perte de vitesse (endurance de force, endurance psychologique).

Source primaire

Évolution de la vitesse au cours du 800 m masculin" Le 800 m masculin: analyse descriptive et entraînement;, GAJER B, HANON C., MARAJO J. Collection entraînement INSEP. 2000.

Rédacteur

Bruno Gajer
Professeur certifié - Diplômé de l’INSEP

Éditeur

Christian Miller

Mots-clés

Athlétisme, entraînement, fatigue, intensité de l'effort, Analyse de la performance

Lectures suggérées

DEASON J. Physiological correlates to 800 m running performance. J Sport Med Phys. Fit. 1991. 499-504.

WILLIAMS K.R., SNOW R., AGRUSS C. Changes in distance running with fatigue. In: J Sport Biomech. 1991. 7:138-162.

Sports ciblés

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