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S118 - Comment tester l'efficacité d'un entraînement aérobie chez les coureurs de demi-fond de haut niveau

Le but de cette étude est de permettre la mise en place d’un test de terrain qui soit associé à des indices pertinents susceptibles de caractériser au mieux la capacité aérobie des coureurs de demi-fond. Pour répondre aux attentes des entraîneurs, le test devait être rapide et facilement reproductible dans l’entraînement. Il devait en outre faciliter la comparaison des athlètes entre eux, à des vitesses caractéristiques du niveau international et permettre de mesurer les progrès d’un moment à l’autre de la saison. Si l’on se réfère à certains travaux, les paramètres physiologiques [lactatémie, consommation d’oxygène (VO2), débit ventilatoires (VE), fréquence respiratoire (Fr)] évoluent dans le temps de manière différente selon que l’effort est conduit sous le seuil (évolution stable des paramètres) ou au-dessus (évolution croissante). .

La population concernée par ces tests est composée de 15 coureurs de demi-fond élite espoirs, spécialistes de 800 à 5 000 m. Le protocole réalisé sur piste est le suivant : V1 = 10 minutes à 16 km/h pour les filles et 18 km/h pour les garçons. R = 2 minutes V2 = 6 minutes à 18 km/h pour les filles et 20 km/h pour les garçons. Le test est passé deux fois : en octobre (O) et en avril (A) de l’année suivante. Les paramètres ventilatoires (VE, VO2, VCO2, VE/VO2, VE/VCO2, Fr) ainsi que la fréquence cardiaque sont enregistrés au moyen d’un analyseur des gaz portable (K4, Cosmed, Rome, Italie). Des prélèvements sanguins de 50 microlitres sont effectués avant et après chaque effort afin de déterminer la lactatémie..

Les résultats permettent d’observer qu’à V1, la grande majorité des spécialistes de 1 500, 3 000 et 5 000 m montre une stabilité des paramètres ventilatoires. Chez les coureurs de 800 m, les paramètres ventilatoires dérivent avec une pente plus ou moins forte. À V2, seuls certains coureurs de 3 000 m steeple et 5 000 m présentent encore des pentes nulles ou très faibles, ce qui est le signe d’un équilibre métabolique. On doit également noter qu’il existe une corrélation positive entre le coefficient de pente de VE/VO2 et la valeur de lactatémie relevée après l’effort (p < 0,01). La comparaison entre (O) et (A) montre une diminution des pentes et donc ce que nous estimons être un progrès du secteur aérobie chez la grande majorité des coureurs. Cette diminution est effective pour tous les paramètres ventilatoires investigués, mais elle n’est significative que pour VE/VO2, VE/VCO2 et Fr et ce, uniquement à V2 (p < 0,001). Ce test a permis de conforter l’entraîneur et l’athlète dans le choix des allures de développement de la capacité aérobie et de quantifier les progrès d’un cycle d’entraînement à un autre et d’une saison à l’autre. Il a par ailleurs objectivé le fait que l’entraînement aérobie bien conduit pouvait amener une aisance accrue aux allures jugées difficilement soutenables quelques mois auparavant.

Source primaire

Evolution of ventilatory parameters in elite athletes at intensities near anaerobic threshold throughout the base training period. BINELLI P., J.DUPONT, P. GAJER B.,HANON C., LEHENAFF D.,MARAJO J.,THEPAUT-MATHIEU C., WOLFF M. Abstracts of the 4 th Scandinavian Congress on Medicine and Science in Sports. November 5-8, 1998, Lahti, Finland.

Rédacteur

Christine Hanon
D.E.A – Diplôme INSEP, BE3 tronc commun. Laboratoire de Biomécanique et de Physiologie, INSEP

Éditeur



Mots-clés

Aérobie, consommation d'oxygène, course à pied, débit ventilatoire, épreuve d'effort, espoir, fréquence cardiaque, Lactate, planification de l'entraînement, test de terrain, ventilation, préparation à la performance

Lectures suggérées

WHIPP B.J. The slow component of O2 uptake kinetics during heavy exercise. Med. Sci. Sports Exerc. 1994. 26(11):1314-1326.

RIEU M. Lactatémie et exercice musculaire. Signification et analyse critique du concept de seuil aérobie-anaérobie. Science et Sports. 1986. 1(1):23.

BILLAT V., RICHARD R., BINSSE V., KORALSZTEIN P., P. HAOUZI. The VO2 slow component for severe exercise depends on type of exercise and is not correlated with time to fatigue. J. Appl. Physiol. 1998. 85(6):2118-2124.

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Athlétisme - Course de demi-fond

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