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S152 - La force maximale de la femme qui ne prend pas d’anovulants est d’environ 10 % plus élevée au milieu du cycle menstruel

La force maximale d'un muscle d'une grosseur donnée est presque 30 % plus petite chez les aînés que chez les jeunes. Chez la femme, cette diminution de la force survient au cours de la ménopause, c'est-à-dire au moment où les ovaires perdent leur habileté à sécréter les hormones sexuelles. Les femmes qui ont franchi l'âge de la ménopause mais qui consomment des œstrogènes sont généralement plus fortes que les autres femmes du même âge et leur force se compare – à dimensions musculaires égales – à celle de femmes plus jeunes. Ainsi, on peut penser que les œstrogènes favorisent l'expression de la force musculaire. Or, on sait que pendant la phase folliculaire du cycle menstruel, la concentration des œstrogènes dans le sang augmente (jusqu'à l'atteinte d'une valeur de pointe), puis diminue au cours des dernières 24 à 48 heures avant l'ovulation. Au cours de la phase lutéale, la concentration des œstrogènes dans le sang demeure passablement stable, mais à un niveau plus élevé qu'au début du cycle.

On a fait l'hypothèse que ces variations de la concentration des hormones sexuelles s'accompagnent de changements de la force musculaire. On a observé une augmentation de la force d'environ 10 % au cours de la phase folliculaire, période au cours de laquelle la concentration d'œstrogènes dans le sang augmente. Fait intéressant à souligner, cette augmentation de la force a été observée autant chez les femmes entraînées que chez les sédentaires. Au cours de cette étude, on n'a pas observé de variations cycliques de la force chez les sujets masculins, ni chez les femmes qui prenaient des anovulants.

Une autre équipe de chercheurs britanniques a effectué une étude empruntant un protocole très semblable et a obtenu des résultats qui abondent dans le même sens (Sarwar et coll., 1996) : la force maximale était 11 % plus élevée au milieu du cycle menstruel. Cette augmentation de la force ne peut être imputée à l'humeur ou à la motivation des sujets féminins, car les contractions musculaires étaient provoquées par électrostimulation. Par contre, on a observé que cette augmentation transitoire de la force était accompagnée d'une diminution de la vitesse de relaxation des muscles et d'une plus grande fatigabilité.

Ainsi, lorsqu’on tentera de trouver des applications pratiques en matière de performance sportive aux conclusions de ces recherches, il faudra se rappeler qu’en parallèle à l’augmentation transitoire de la force au milieu du cycle menstruel, on note une diminution de la vitesse de relaxation musculaire et une moins grande endurance.

Source primaire

Phillips SK et al. Changes in maximal voluntary force of human adductor pollicis muscle during the menstrual cycle. J Physiol 1996; 496:551-557.

Rédacteur

Guy Thibault
Ph.D., Direction des sports et de l’activité physique, ministère de l’Éducation du Québec

Éditeur

Alain Marion
INS Québec M.Sc., Directeur, Association canadienne des entraîneurs

Mots-clés

Cycle menstruel, force maximale, hormones, physiologie féminine, préparation à la performance

Lectures suggérées

Sarwar R et al. Changes in muscle strength, relaxation rate and fatiguability during the human menstrual cycle. J Physiol 1996; 493:267-72.

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