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S199 - Modélisation et prédiction de la performance suite à divers modalités d’affûtage : une réduction exponentielle rapide de la charge d’entraînement produit, en théorie et en pratique, les meilleurs résultats

La période d’affûtage est une période particulière de l’entraînement qui vise à récupérer adéquatement d’une imposante charge d’entraînement et à atteindre une capacité optimale de performance. Bien que certaines évidences expérimentales démontrent des effets bénéfiques sur la performance et sur certains paramètres physiologiques, les modalités optimales d’une période d’affûtage (durée, variations du volume et de l’intensité, etc.) ne sont pas encore bien définies. Il apparaît toutefois qu’une réduction importante et rapide (85 %, 7 jours) du volume d’entraînement mène à de plus importantes améliorations de performance de course sur 5 km qu’une réduction plus modérée du volume d’entraînement effectuée sur une plus longue période de temps (70 %, 3 semaines). Bannister a définit, en 1996, une approche théorique permettant de prédire quantitativement les réponses physiques, physiologiques et cliniques suite à une période d’entraînement suivie d’une période d’affûtage. Dans le présent travail, les réponses physiques et physiologiques d’un groupe de triathloniens suite à un entraînement standardisé suivi de quatre modes différents d’affûtage ont été prédites par simulation. Dans un deuxième temps, les résultats de la simulation ont été comparés aux résultats obtenus par les athlètes s’étant préparés pour de véritables compétitions suivant des modalités d’affûtage identiques. Les résultats de la simulation indiquent qu’une diminution exponentielle de la durée et de l’intensité des entraînements (graphe de gauche) donne de meilleurs résultats qu’une diminution abrupte (graphe de droite) et que c’est la diminution exponentielle la plus rapide (4 jours) qui mène à la meilleure performance comparativement à une diminution exponentielle effectuée sur des durées plus longues (5 ou 8 jours). Les résultats des évaluations physiologiques réelles soit : performance sur 5 km et puissance maximale pouvant être maintenue sur ergocycle, sont les suivants : 1- ils confirment qu’une réduction exponentielle de la charge d’entraînement produit de meilleures performances qu’une réduction abrupte; et 2- la diminution exponentielle rapide (4 jours) mène à de meilleures performances qu’une diminution exponentielle effectuée sur une plus longue durée (8 jours). De toute évidence, il s’agit du premier travail où l’on a prédit les performances suite à différentes périodes d’affûtage pour ensuite soumettre ces prédictions à la sanction des faits. En plus des constats déjà émis, les auteurs suggèrent même d’inclure 1 ou 2 journée de repos complets dans la semaine précédant la compétition afin de permettre une récupération maximale et ainsi atteindre une préparation optimale en vue de la compétition. Il est juste de rappeler que les présents résultats ne constituent en rien une recette éprouvée garantissant le succès. Ils représentent plutôt des balises qui se devront d’être adaptées individuellement aux réalités compétitives de chaque athlète (voir figure 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=531&fichier=S199_figure1.doc ).

Source primaire

Bannister EW, Carter JB, Zarkadas PC. Training theory and taper: validation in triathlon athletes. Eur J Appl Physiol 1999; 79:182-91.

Rédacteur

François Désy
Ph. D. Département de kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur



Mots-clés

modélisation, optimisation de la performance, périodisation de l’entraînement, Analyse de la performance

Lectures suggérées

Bannister EW, Morton RH, Fitz-Clarke JR. Clinical dose response effects of exercise. Dans : Steinacker JM, Ward Sa (eds) Physiology and pathophysiology of exercise tolerance. Plenum Press London : 1996; 297-309.

Houmard JA, Scott BK, Justice CL, Chenier TC. The effects of taper on performance in distance runners. Med Sci Sports Exerc 1994; 26:624-31.

Houmard JA. Impact of reduced training on performance in endurance athletes. Sports Med 1991; 12:380-93.

Sports ciblés

Triathlon, sports cycliques

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