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S222 - Un programme d’entraînement en pliométrie de 9 semaines améliore la performance au 100 m

INTRODUCTION

Si la plupart des entraîneurs d’athlétisme reconnaissent que l’entraînement en musculation constitue l’un des éléments incontournables d’un programme d’amélioration de la performance en sprint, le contenu exact d’un tel programme demeure sujet à discussions.

L’objectif de cette étude était de déterminer les effets, sur la performance au 100 m, de deux programmes de musculation différents : l’un utilisant des charges importantes qui limitent la vitesse d’exécution et l’autre utilisant des exercices pliométriques sans charges additionnelles, exécutés à vitesse maximale.

SUJETS ET MÉTHODE

Soixante-six étudiants en éducation physique ont participé à l’étude (âge = 18-22 ans; performance au 100 m = 12,46 ± 0,55 s). Après avoir réalisé un sprint maximal sur 100 m, au cours duquel la vitesse de course était mesurée tous les 2 m, les sujets ont été répartis en 2 groupes d’entraînement et 2 groupes contrôle.

Les membres du premier groupe d’entraînement (HR) devaient, pendant 9 semaines, réaliser 2 séances de musculation hebdomadaires lors desquelles les exercices de musculation étaient réalisés en utilisant des résistances situées entre 3 et 10 RM (RM = répétitions maximales). Les sujets du second groupe d’entraînement (HV) devaient réaliser 3 répétitions d’un circuit de pliométrie comprenant 10 exercices. Les exercices n’utilisaient pas de résistances additionnelles et devaient être réalisés à vitesse maximale. En plus des deux séances de musculation, les sujets des groupes HR et HV devaient réaliser une séance hebdomadaire d’entraînement en sprint.

Les membres du premier groupe contrôle (RUN) devaient réaliser une séance de sprint par semaine et ceux du second groupe contrôle (PAS) devaient s’abstenir de tout entraînement particulier.

À la fin du programme, un second sprint de 100 m a permit de mesurer les effets sur la performance provoqués par chaque programme d’entraînement.

Les résultats des 4 groupes ont été analysés et comparés entre eux et ce, lors des 3 phases du 100 m (phase d’accélération initiale 0-10 m; phase d’atteinte de la vitesse maximale 10-36 m et phase de maintien de la vitesse maximale 36-100 m).

RÉSULTATS

Le programme du groupe HV a permis d’améliorer la performance finale sur 100 m (~ 0,21 s) et la phase d’accélération initiale (comparativement aux sujets des groupes HR, RUN et PAS). Ce programme a aussi provoqué une augmentation de la vitesse maximale (comparativement aux sujets du groupe PAS) mais aussi une diminution de performance lors de la troisième phase du sprint, suggérant une réduction de la vitesse-endurance.

Le programme du groupe HR a permit d’améliorer la performance lors de la phase d’accélération initiale (comparativement aux sujets du groupe PAS).

CONCLUSION

Les résultats de cette recherche suggèrent qu’un programme d’entraînement en pliométrie d’une durée de 9 semaines peut améliorer significativement la performance au 100 m et que l’emploi d’un programme de musculation utilisant des résistances élevées est discutable, lorsque la performance en sprint est l’objectif visé.

Il toutefois important de noter que cette étude ayant été réalisée auprès d’une population d’hommes, non spécialistes du sprint et de surcroît faiblement entraînés (1 séance de sprint par semaine), la généralisation de ses résultats à une population d’athlète de haut niveau est discutable.

Pour de plus amples informations sur les effets de l’entraînement en musculation sur la performance de sprinters de haut niveau, la lecture de l’article de Blazevich et Jenkins (2002) est recommandée.

Source primaire

Delecluse C et al. Influence of high-resistance and high-velocity training on sprint performance Med Sci Sports Exerc 1995; 27(8):1203-9.

Rédacteur

François Gazzano
B.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Force, musculation, Sprint, pliométrie, accélération

Lectures suggérées

Blazevich AJ, Jenkins DJ. Effect of the movement speed of resistance training exercises on sprint and strength performance in concurrently training elite junior sprinters. Journal of Sports Sciences 2002; 20:981-90.

Delecluse C. Influence of strength training on sprint running performance. Current findings and implications for training. Sports Med 1997; 24(3):147-56.

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