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S228 - Un entraînement en résistance de faible intensité avec occlusion vasculaire peut hypertrophier le muscle et améliorer la force et l'endurance musculaire

La littérature a déjà démontré la possibilité d’améliorer certaines adaptations physiologiques par la combinaison d’une ischémie et d’un entraînement en résistance. Dans ces conditions, la densité des capillaires, le glycogène musculaire, le volume, grosseur et nombre des mitochondries étaient grandement augmentés. L’objectif de cette étude était de déterminer ces changements physiologiques pouvant survenir au niveau du muscle suite à un entraînement en résistance de faible intensité combiné avec une ischémie musculaire créée artificiellement par une occlusion vasculaire. L’analyse des résultats a permis d’observer une augmentation de la force, de l’endurance musculaire à haute intensité ainsi qu’une hypertrophie musculaire.

L’étude a duré 8 semaines à raison de 2 séances par semaine et impliquait 17 joueurs de rugby préalablement engagés dans une entraînement en résistance pour une période de 5 ans. Les sujets étaient divisés en un groupe contrôle non entraîné (n=12), un groupe entraîné sans occlusion (n=6) et un groupe entraîné avec occlusion (LIO) à 200 mm Hg (n=5). L’extension du genou devait se faire à une amplitude comprise entre 0 et 90 degrés, à une intensité de 50% de 1 RM, à vitesse constante et en position assise pendant 10 min en 4 séries de 16,3 répétitions espacées de 30 s de repos. L’occlusion vasculaire était maintenue pendant toute la session (10 min) et retirée immédiatement après. Les sessions étaient précédées par un échauffement de 10 minutes sur ergocycle et par une série d’étirements. Le groupe entraîné sans occlusion a fait le même volume d'entraînement que le groupe LIO.

La relation entre la torque et la vitesse des extenseurs du genou a été examinée en utilisant un dynamomètre isocinétique. Les LIO ont obtenu une augmentation significative de la force isométrique et isocinétique à toutes les vitesses étudiées alors qu’aucun changement notable n’est apparu pour les deux autres groupes. Un test de résonance magnétique passé aux LIO à permis de conclure que les changements dans la force sont dus à une hypertrophie musculaire et non à une adaptation neuromotrice puisque la force relative par unité de surface était restée la même. Le test d‘endurance consistait en 50 répétitions concentriques à une vitesse angulaire de 180 degrés sur le dynamomètre isocinétique avant et après la durée de l’étude. Les résultats en endurance sont les mêmes qu’en force pour tous les groupes.

Les sujets étaient des athlètes de haut niveau dont le programme habituel en entraînement en résistance ne devait pas provoquer d’amélioration dans la force et dans la grosseur du muscle. Les résultats obtenus après 8 semaines suggèrent que la restriction du débit sanguin pendant l’exercice induit un plus grand recrutement des unités motrices afin de maintenir le bon niveau de force. Ceci a donc eu comme effet d’améliorer l’activité électrique musculaire favorable à l’hypertrophie du muscle. L’augmentation de l’endurance aurait été causée par une adaptation musculaire, c’est-à-dire, par une plus grande capacité du métabolisme oxydatif plutôt que par une amélioration de la résistance à la fatigue du système nerveux. Ces conclusions ont été tirées parce que les données sur IEMG sont restées les mêmes avant et après entraînement pour les 10 premières et pour les 10 dernières répétitions combinées.

Les théories de cette études seraient utiles pour un sujet désirant améliorer sa force musculaire mais qui physiquement, ne peut soulever de lourdes charges comme un athlètes qui revient au jeu après une blessure. On pourrait ainsi faire un plus grand volume d’entraînement et éviter les courbatures souvent induites par les exercices à grande intensité. Par contre, il est entendu que les séances d’entraînement devraient se faire sous haute supervision pour contrôler la durée de l’occlusion, le positionnement du brassard et pour surveiller la pression artérielle.

Source primaire

Takarada Y, Sato Y, Ishii  N. Effects of resistance exercice combined with vascular occlusion on muscle function in athletes. European Journal Applied Physiology 2002; 86:308-14.

Rédacteur

Mathieu Langlois et Mélanie Turpin
Étudiants en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal

Éditeur

André Fournier
directeur INS Québec - Montréal

Mots-clés

Endurance musculaire, exercices en résistance, force musculaire, hypertrophie musculaire, occlusion musculaire

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Elander A, Idstrom JP, Holm S, Schersten T, Bylund-Fellenius AC. Metabolic adaptation to reduced muscle blood flow. American Journal Physiology 1985; 249:70-76.

Bigland-Ritchie B. Relations and fatique of human voluntary contractions. Exercise and sport sciences reviews 1981; 9 :75-117.

Takarada Y et al. Effects of resistance exercise combines with moderate vascular occlusion on muscular function in humans. Journal Applied Physiology 1984; 56 :35-38.

Sports ciblés

Sports collectifs (hockey, football, rugby…), culturiste, sports de combat

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