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S272 - En contre-la-montre, les cyclistes ont avantage à pédaler à intensité constante si les conditions de pente et de vent sont stables, et à ajuster leur intensité de pédalage selon le degré de difficulté, lorsque les conditions changent

Lors d’une course contre la montre, les cyclistes peuvent chercher à pédaler à une intensité la plus constante possible ou chercher plutôt à varier leur intensité de pédalage selon le degré de difficulté qui prévaut, c’est-à-dire selon les conditions de vent et de pente.

Le but de cette étude était de comparer l’effet sur la performance de deux stratégies de répartition de l’effort en course contre la montre où les conditions de vent varient : une stratégie où la puissance demeure constante tout au long de la course, contre une stratégie où la puissance varie selon les conditions qui prévalent.

Sept cyclistes masculins ont effectué une course contre la montre sur le plat de 16,1 km, simulée sur un CompuTrainer. Le CompuTrainer est un appareil d’entraînement cycliste sur place (home trainer) permettant l’utilisation de sa propre bicyclette et simulant en virtuel et avec réalisme tous les éléments déterminant la puissance de travail à vélo : vitesse, vent, pente, abri, etc. (voir : www.racermateinc.com/).

On a simulé un vent de face de 8,05 km/h dans la première moitié et un vent arrière de même vitesse dans la seconde moitié du parcours virtuel.

Les sujets ont d’abord effectué la course contre la montre simulée à une intensité qu’ils pouvaient choisir et modifier à leur guise tout au long du test, ce qui a constitué le test de référence, c’est-à-dire que la puissance moyenne développée lors de ce premier test servait de référence pour les tests subséquents.

Les cyclistes devaient par la suite effectuer deux autres tests, l’un à intensité constante, c’est-à-dire précisément à l’intensité moyenne à laquelle ils avaient effectué le premier test, l’autre à intensité ajustée selon les conditions de vent, c’est-à-dire en pédalant à une intensité 5 % plus grande que cette intensité moyenne en vent de face simulé et à une intensité moins grande en vent arrière simulé, de sorte que l’intensité moyenne pour l’ensemble de la course était la même.

On a enregistré la puissance de pédalage, la fréquence cardiaque et l’effort perçu à tous les 1,61 km, de même que le temps de performance, le temps de passage au 8,05 km et la lactatémie pré et post-test.
 
Lors du test de référence, les cyclistes ont opté pour une puissance de pédalage de 267 ± 56 watts lors du premier tronçon de 1,61 km, ce qui était 14 % plus élevé que la puissance moyenne : 235 ± 41 watts. Par la suite, leur puissance de pédalage était plus basse : elle est passée au-dessous de la puissance moyenne de la course après quelques kilomètres simulés.

Le temps de performance moyen des tests à intensité constante et à intensité modulée selon les conditions de vent étaient respectivement de 1661 ± 130 secondes et de 1659 ± 135 secondes. Ces performances étaient en fait meilleure que celles du test de référence (1671 ± 131 secondes), bien que la puissance moyenne globale de pédalage était la même (234 contre 235 watts).

Tableau 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=449&fichier=S272_tableau1.docx

Ces résultats suggèrent que lors d’une course contre la montre de 16,1 km où les conditions de vent passent de défavorable à favorable, les cyclistes ont tendance à partir trop vite et auraient avantage (amélioration de 10 s de leur temps de performance) à pédaler à intensité constante ou, mieux à pédaler à une intensité variant selon les conditions de vent qui prévalent (amélioration de 12 s). Pour mieux ajuster l’intensité de leur effort, ils peuvent se servir d’appareils qu’on trouve sur le marché et qui affichent en temps réel la puissance de pédalage.

Source primaire

Atkinson G, Brunskill A. Pacing strategies during a cycling time trial with simulated headwinds and tailwinds. Ergonomics 2000; 43(10):1449-60.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?CMD=search&DB=pubmed

Rédacteur

Francis Paradis
M.Sc., entraîneur-chef, Centre national de cyclisme de Québec

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

puissance de pédalage, gestion de l’effort

Lectures suggérées

Albertus Y et al.  Effect of distance feedback on pacing strategy and perceived exertion during cycling. Med Sci Sports Exerc 2005; 37(3):461-8.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?CMD=search&DB=pubmed

Swain DP.  A model for optimizing cycling performance by varying power on hills and in wind. Med Sci Sports Exerc 1997; 29(8):1104-8.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?CMD=search&DB=pubmed

Sports ciblés

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