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S285 - Le biofeedback est une technique pour aider à réduire le stress

Un stress intense vécu avant une compétition peut avoir un impact négatif sur la performance et la santé physique d’un athlète. Afin d’aider l’athlète à réduire son niveau de stress, différentes approches sont utilisées en psychologie du sport. Par exemple, l’approche cognitive amène l’athlète à restructurer ses pensées et ses perceptions pour l’aider à changer ses réactions face au stress. La rétroaction des réponses physiologiques d’un athlète au stress est une autre méthode qui commence à être de plus en plus utilisée dans le monde du sport. Cette méthode, qu’on appelle le biofeedback, amène l’athlète à utiliser des modalités physiologiques tel que la tension musculaire, la respiration, la température et le rythme cardiaque pour améliorer sa performance en situation de stress (Schwartz & Andrasik, 2003). La combinaison des deux techniques a pour but de sensibiliser l’athlète à ses propres réponses cognitives et physiologiques face au stress quotidien. Il est ainsi guidé vers des réponses plus adaptées, ce qui lui permet de mieux gérer son stress et ses émotions. Le biofeedback a donc été combiné avec l’approche cognitive par plusieurs chercheurs pour valider son efficacité (De Witt, 1980). L’utilisation conjointe des deux techniques a d’ailleurs été employée avec des skieurs, des patineurs, des joueurs de football et de basketball (De Witt, 1980).

La présente étude a été menée par De Witt (1980) pour voir si l’entraînement biofeedback et cognitif améliorerait la performance de joueurs de football. Il a émis l’hypothèse que l’entraînement visant une baisse de la tension musculaire en laboratoire se traduirait par une augmentation de la performance. Ainsi, six joueurs de football ayant une baisse de performance due à un haut niveau de stress ont été entraînés. Une session typique d’entraînement comprenait une prise d’information pour connaître les problèmes spécifiques vécus par chaque joueur, un enregistrement du niveau de base de la tension musculaire, une période de relaxation (méthode de Jacobson), une rétroaction (feedback) du niveau de tension musculaire, ainsi qu’un entraînement cognitif. Voici l’exemple d’un joueur qui se plaignait d’une importante tension musculaire dans la mâchoire. Cette tension devenait douloureuse suite à un match et il rapportait que dès qu’il devait faire un attrapé, il devenait très tendu et il échappait le ballon à répétitions. Il a donc été entraîné à réduire sa tension musculaire en entraînant le frontalis (muscle du front grandement utilisé pour indiquer un bon contrôle musculaire) et le masseter (muscle de la mâchoire) en visualisant certaines situations de jeu particulièrement stressantes pour lui. Par exemple, en visualisant une situation de jeu où il n’avait pas à attraper le ballon, sa tension musculaire du frontalis restait sous les 2 microvolts (niveau jugé idéal) (De Witt, 1980). Par ailleurs, si l’athlète visualisait une situation de jeu où il se devait de faire un attrapé, sa tension musculaire augmentait. Il a donc été amené à visualiser différentes situations de jeu, tout en ayant une rétroaction de sa tension musculaire du frontalis et masseter. Dès que sa tension musculaire augmentait, il devait relaxer jusqu’à ce que son niveau de base (sous les 2 microvolts) soit atteint. En amenant l’athlète à visualiser les situations stressantes, il était aussi amené à voir ces situations différemment de façon à ne plus associer la prise du ballon à un stress. Suite à l’entraînement biofeedback et cognitif, quatre athlètes sur six ont rapporté une amélioration de leur performance. La mesure de performance a eu lieu au début du programme, après une semaine d’entraînement et deux semaines suivant le terme de l’entraînement. La performance a été mesurée par les entraîneurs de l’équipe en évaluant la performance générale, la constance, l’effort, les erreurs et l’exécution.

En conclusion, le niveau de tension musculaire des athlètes a effectivement diminué en laboratoire, ils ont rapporté avoir un meilleur contrôle sur le niveau de tension en situation de stress et leur performance s’est également améliorée suite à leur participation à l’entraînement.

Source primaire

De Witt DJ.Cognitive and biofeedback training for stress reduction with university athletes. Journal of Sport Psychology 1980; 2: 288-294.

Rédacteur

Julie Senécal
M.A. Consultante en psychologie du sport, Montréal, Québec

Éditeur

André Fournier
directeur INS Québec - Montréal

Mots-clés

Biofeedback, Stress

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Prapavessis H, Grove R, McNair RJ, Cable NT. Self-regulation training, state anxiety, ad sport performance : A psychophysiological case study. The Sport Psychologist 1992; 6: 213-229.

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