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S308 - L’utilisation d’exercices d’haltérophilie semblerait préférable aux sauts verticaux pour améliorer la puissance des membres inférieurs

Dans la plupart des sports de haut niveau, l’entraînement de la puissance musculaire joue un rôle primordial dans l’amélioration de la performance. Il est bien connu, que les exercices avec poids et haltères tout comme les exercices de pliométrie y jouent un rôle de premier plan. Toutefois, jusqu’à maintenant, on ne s’était pas préoccupé de savoir laquelle de ces deux formes d’entraînement pouvait être la plus efficace pour améliorer la puissance musculaire. Afin de combler cette lacune, une étude a été menée auprès de 32 étudiants mâles en éducation physique n’ayant aucune expérience en haltérophilie. Ils ont été divisés en trois groupes : 1) haltérophilie, 2) sauts verticaux (pliométrie) et 3) contrôle. Les deux groupes expérimentaux ont suivi un entraînement de 8 semaines, alors que le groupe contrôle ne suivait aucun entraînement.

Le groupe entraîné en haltérophilie devait exécuter des exercices tirés de l’haltérophilie olympique (tirages à la barre « High Pull », des épauler « power clean » et des épauler-jeter « clean and jerk ». Le groupe entraîné aux sauts verticaux devait suivre un programme de pliométrie composé de sauts par-dessus des haies : à pieds joints ; sur une jambe en alternance, à une jambe sans alternance mais en changeant de jambe à chaque série d’exercices et finalement, de sauts en contrebas de 40 cm. Les deux groupes devaient également exécuter des demi-squats. Le volume d’entraînement a été ajusté au bout de 4 semaines. Les tests pré et post étude consistaient en un squat sauté (squat jump), un saut vertical avec élan en flexion des jambes (countermovement jump), un sprint sur 10 et un sprint sur 30 m, un test d’agilité, un demi-squat, et, seulement pour le groupe d’haltérophilie, un test de 1 RM à l’épaulé-jeté.

Les résultats obtenus dans cette étude montrent que le groupe entraîné en haltérophilie a amélioré significativement sa vitesse sur 10 m et le squat sauté, comparativement au groupe entraîné aux sauts verticaux pliométriques. En revanche, le groupe entraîné en sauts a obtenu une meilleure performance au test de demi-squat, alors que les deux groupes se sont améliorés de façon significative. Les deux groupes ont également amélioré significativement les sauts en contrebas et le saut vertical avec élan en flexion des jambes. Un léger avantage, cependant, est attribué au groupe entraîné en haltérophilie. Aucune différence n’a été observée entre les deux groupes pour ce qui est du test d’agilité et le sprint de 30 m. Le groupe contrôle n’a montré aucune amélioration par rapport aux tests du début de l’expérimentation (voir le tableau 1).

Il semblerait donc, que les exercices d’haltérophilie présentés dans cette étude, ne permettent d’améliorer significativement en fait, que deux des paramètres entraînés, par rapport au groupe s’entraînant aux sauts pliométriques (10 m et squat sauté). Pour le reste, ce n’est pas si évident (demi-squat à l’avantage du groupe « sauts », peu de différences dans les sauts en contrebas). Ce n’est donc pas suffisant pour prétendre, comme le laissent croire les auteurs de cet article, que les exercices tirés de l’haltérophilie olympique sont supérieurs aux exercices pliométriques de sauts par-dessus des haies, et qu’ils produisent un large éventail d’améliorations de la capacité de performances. D’autant plus que les sujets de l’étude sont des étudiants en éducation physique et non des athlètes de haut niveau.

Il est évident que l’entraînement sportif doit inclure certains exercices tirés de l’haltérophilie. Toutefois, ils doivent être utilisés en fonction des objectifs de chaque étape du programme annuel d’entraînement et de la spécificité de la discipline sportive.

Remarque : la qualité de l’exécution des exercices de pliométrie, au cours des séances d’entraînement, joue un rôle décisif sur les résultats obtenus.

Source primaire

Tricoli V., Lamas L et coll. Short-term effects on lower-body functional power development: weightlifting vs. vertical jump training programs. J Strength Cond Res. 2005 May;19(2):433-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?db=pubmed&cmd=Retrieve&dopt=AbstractPlus&list_uids=15903387& query_hl=5&itool=pubmed_docsum

Rédacteur

Carl-Étienne Juneau
kinésiologue et doctorant en santé publique, Université de Montréal
www.musculation-prise-de-masse.com

Éditeur

Michel Portmann
PhD., titulaire de cours à l’INS Québec

Mots-clés

puissance, membres inférieurs, Haltérophilie, pliométrie, sauts

Lectures suggérées

Baker, D. Improving vertical jump performance through general, special, and specific strength training: A brief review. J. Strength Cond. Res. 1996;10:131-136.

Haff GG., Whitley A. et coll. Effects of different set configurations on barbell velocity and displacement during a clean pull. J Strength Cond Res. 2003 Feb;17(1):95-103.

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