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S349 - Utiliser l’entraînement musculaire pour améliorer sa distance de coup de départ au golf

Dans la plupart des sports, il est prouvé que l’entraînement physique améliore la performance. Est-ce que les joueurs d’un sport aussi technique que le golf peuvent également en retirer des avantages? Récemment, on a remarqué qu’il y a une augmentation du niveau d’entraînement chez les joueurs professionnels, qui coïncide avec une augmentation de la performance sur le coup de départ de ces derniers. Cette constatation a suscité beaucoup d’intérêt chez les entraîneurs et les autres joueurs. L’étude suivante démontre qu’un entraînement combiné en résistance et en plyométrie améliore la vitesse de la tête du bâton ainsi que la distance du coup de départ.

L’étude a été réalisée avec onze golfeurs amateurs âgés en moyenne de 29 ans, dont l’handicap oscillait autour de 5,5. Ces joueurs ont été divisés aléatoirement en deux groupes : un groupe expérimental de six personnes et un groupe contrôle de cinq personnes.

La méthodologie est fort simple. Chaque groupe (expérimental et contrôle) a subi une évaluation pré-entraînement et post-entraînement afin de comparer les progrès dûs à l’entraînement. L’évaluation consistait à frapper une série de cinq coups de départ en évaluant les paramètres suivants : la vitesse de la tête du bâton et la distance parcourue de la balle. Ensuite, les golfeurs du groupe contrôle ont continué pendant huit semaines leur entraînement régulier, soit un programme constitué principalement d’exercices aérobies et d’exercices à résistances légères. Quant aux golfeurs du groupe expérimental, on leur a imposé un programme d’entraînement combiné en plyométrie et en résistance.

Le programme était construit sur une période de huit semaines à raison de deux fois par semaine, 90 minutes par séance. À chaque séance, les golfeurs travaillaient avec des poids libres (travail en résistance) et faisaient des exercices plyométriques avec un ballon médicinal. L’entraînement en résistance suivait une progression ondulatoire qui consistait à ajouter 5 kg lorsque les sujets complétaient 3 séries de 8 répétitions, afin de maintenir un intervalle de 6-8 répétitions par série (voir tableau 1). Quant aux exercices plyométriques, ceux-ci étaient fait dans l’optique de reproduire avec un ballon médicinal (au lieu d’un bâton) le mouvement d’élan au golf. Pour ce faire, le mouvement était exécuté d’une manière explosive et on relâchait le ballon médicinal à la fin du mouvement.

Tableau 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=376&fichier=S349_tableau1%C2%A0.docx

L’évaluation post-entraînement du groupe contrôle et groupe expérimental fournit les résultats suivants : le groupe contrôle n’obtient aucun changement significatif (moins de 0,7 % de changement) ni sur la vitesse de la tête du bâton, ni sur la distance du coup de départ tandis que le groupe expérimentale obtient une augmentation moyenne de 1,5 % sur la vitesse du bâton et de 4,3 % sur la distance du coup de départ. Selon une analyse de la variance (table d’ANOVA) réalisée par les chercheurs, les mesures du groupe expérimental sont significatives à plus de 95 %.

Cette étude nous permet donc de conclure qu’un entraînement combiné en résistance et en plyométrie d’une durée de huit semaines est suffisant pour provoquer une légère augmentation de la vitesse de la tête du bâton et de la distance de frappe chez des golfeurs amateurs expérimentés. Autrement dit, le golfeur a le potentiel de frapper la balle plus loin. Cette hausse de performance s’explique par une augmentation de la force musculaire des muscles des membres supérieurs et du tronc tout en préservant l’amplitude de mouvement et en aidant à augmenter la coordination neuromusculaire des segments concernés par l’élan de frappe, communément appelé « l’effet de fouettage ».

Cette étude comporte certaines limites. Elle s’applique seulement à des golfeurs d’expérience qui possèdent une excellente technique. Un manque de technique pourrait altérer les résultats, puisque la performance au golf est également dépendante de ce facteur. Aussi, quoique le protocole semble très scientifique, il reste tout de même que l’échantillon de participants est petit. Le résultat pourrait différer si on reprenait l’étude avec un autre groupe de onze golfeurs. De plus, ces résultats s’appliquent à un entraînement de huit semaines. Il est toutefois logique de croire qu’un entraînement combiné à long terme augmenterait davantage les résultats.

Source primaire

I. M. Fletcher, M. Hartwell, Effect of an 8-week combined weights and plyometrics training program in golf drive performance. Journal of Strength and Conditioning Research, 18 : 59-62.

Rédacteur

Guillaume Leclerc, Julien Magnan, Amélie Plante et Jean-Philippe Viens
Étudiants en kinésiologie, Département de kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur

Luc Léger
Ph. D., Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

Golf, plyométrie, coup de départ, entraînement combiné, résistance distance, performance

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CHU, D. Exlosive Power and Strenght: Complex Training for Maximal Results. Champaign, IL: Human Kinetics, 1996.

LEADBETTER, D. The golf swing. London: Penguin Books, 1990.

LYTTLE, A.D., G.J. WILSON, AND K.J. OSTROWSKI. Enhancing performance: Maximal power versus combined weights and pliometrics training. J. Strenght Cond. Res. 10:173-9. 1996.

MCTEIGUE, M. Spine and hip motion analysis during golf swing. In: Proceedings of the First World Scientific Congress. 1994.

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