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S353 - La présence de « Jump Squat » (avec ou sans phase excentrique) dans un entraînement force/puissance, chez des athlètes universitaires pratiquant le football, améliore ces deux qualités musculaires

Les programmes d’entraînement visant l’amélioration de la force et de la puissance des athlètes se concentraient davantage sur les exercices du genre « bench press » ou squat, mais ce genre d’exercice se fait avec une faible vélocité outre l’explosion initiale. Il a été prouvé que l’effet maximal de l’amélioration de la vélocité sera lors d’exercice à la même vélocité que celle entraînée, et dans le cas de joueurs de football où la vitesse d’exécution se doit d’être très rapide tout en maintenant une force très élevée, l’utilisation de « Jump Squat » ciblerait davantage cet aspect.

Afin d’évaluer l’hypothèse des auteurs qui croyaient qu’une exclusion de la phase excentrique lors du « Jump Squat » (la phase concentrique étant assurément présente) permettrait une diminution des dommages musculaires, une baisse de la fatigue et un taux de risque de blessure plus faible, comparé à un « Jump Squat » où la phase excentrique serait incluse. Pour les besoins de la cause, quarante-sept jeunes adultes mâles jouant au football dans la ligue NCAA Division III furent divisés en trois groupes distincts. Le premier groupe (C) faisait les « Jump Squats » sans la phase excentrique (l’appareil utilisé, « Cormax », possède un mécanisme hydraulique permettant d’enlever la charge lors de la phase excentrique), le deuxième groupe (CE) faisait les « Jump Squats » avec les deux phases du mouvement tandis qu’un troisième groupe de personnes contrôles (CT) n’effectuait pas de « Jump Squat ». Il faut mentionner que les « Jump Squats » furent inclus à un entraînement de quinze semaines (pendant la saison morte) et ce, uniquement lors des 5 dernières semaines et étaient pratiqués avec une intensité de 70 % de 1RM.

De nombreux paramètres étaient mesurés pour l’expérience dont le 1RM squat, le 1RM épaulé, un sprint de 40 verges, un test d’agilité et le saut vertical. Des résultats servant de base furent compilés au début des quinze semaines d’entraînement et ceux servant de comparaison après les quinze semaines.

Aucune différence n’était notable dans la composition corporelle des athlètes entre les différents groupes après les quinze semaines d’entraînement. Les résultats les plus marquants se perçoivent entre le groupe CT et le groupe CE pour les 1RM squats et les 1RM épaulés.

Dans le cas du 1RM squat, le groupe CE avait une moyenne d’amélioration d’environ 30 kg tandis que le groupe CT n’avait qu’une moyenne d’amélioration de 13 kg. Le groupe C a produit une amélioration d’environ 21 kg ce qui se situe entre les deux autres groupes. Pour ce qui est du 1RM épaulé, le groupe CE s’est amélioré d’environ 12 kg alors que le groupe CT n’a subit qu’une faible amélioration de à peine 2 kg. Le groupe C se situe encore entre les deux autres groupes avec une amélioration d’environ 8 kg. Le saut vertical, la vitesse et l’agilité sont des paramètres où aucune différence significative n’a été détectée entre les groupes.

Ces résultats suggèrent que l’ajout du « Jump Squat » comme exercice lors d’un entraînement en force et en puissance, dans un camp hors-saison pour une équipe universitaire de football est bénéfique pour la force en squat et la puissance lors de l’épaulé. Par contre, l’hypothèse stipulant que le retrait de la phase excentrique aurait des effets positifs sur l’entraînement est fausse. De plus, cet exercice a peu d’effet pour améliorer la vitesse, l’agilité et la hauteur du saut verticale. Au sujet de la fatigue qui devrait être moindre dans le cas du groupe C, la puissance maximale générée par séance et calculée par électromyographie montre qu’il n’existe pas de différence entre les groupes C et CE.

Un point intéressant est cependant apporté par les auteurs : d’autres études ont prouvé que l’ajout du « Jump Squat » à l’intérieur d’un programme d’entraînement améliorait la hauteur du saut vertical mais il faut mentionner que ces études s’étendaient sur une plus longue période que 5 semaines. Un autre point méritant une certaine attention est que les exercices de type balistiques comme le Jump Squat sont faits pour procurer un stimulus générant vitesse et agilité mais lors de cette expérience, l’intensité élevé (70 % de 1RM) avec laquelle les athlètes s’entraînaient a pu résulter à une vélocité de mouvement plus lente. Même si le Jump Squat n’est pas conçu pour améliorer directement ces aspects, des applications différentes de l’exercice peuvent créer des nuances avec d’autres recherches scientifiques.

Les résultats de cette étude indiquent que l’ajout de l’exercice Jump Squat (dans un programme d’entraînement) durant la période morte de football provoque des améliorations dans la force lorsque la phase excentrique est présente. La présence d’un exercice de type balistique peut donc ajouter un stimulus capable de causer des améliorations en force. Peut-être que la durée de l’entraînement contenant ce type d’exercice devrait être plus longue que cinq semaines afin de permettre des adaptations lorsque la phase excentrique est exclue. Il faudra d’autres travaux pour étudier ce phénomène.

Source primaire

Jay R. Hoffman, Nicholas A. Ratamess, Joshua J. Cooper, Jie Kang, Art Chilakos et Avery D. Faigenbaum, Comparison of loaded and unloaded jump squat training on strenght/power performance in college football players. Journal of strength and conditioning research ; 19(4) : 810-815, Novembre 2005.

Rédacteur

David Ouimet
Étudiants en kinésiologie, Département de kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur

Luc Léger
Ph. D., Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

Jump Squat, puissance, Force, football, vélocité

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