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S357 - L’entraînement à l’aide du pédalier PowerCranks s’accompagne d’une amélioration significative et importante de la performance à vélo

En sports cyclistes, on a parfois recours au pédalage à une jambe seulement, dans le but d’améliorer la technique de pédalage : le cycliste doit impérativement tirer sur la pédale dans la phase montant, c’est-à-dire entre les positions 6h et 12h, d’où la sollicitation accrue des muscles fléchisseurs du genou et de la hanche.

Cependant, les masses musculaires mises en jeu pendant le pédalage à une jambe sont presque deux fois moins importantes que lors du pédalage normal. Par ailleurs, on ne connaît aucune étude de l’effet de l’entraînement à une jambe seulement sur la performance cycliste.

Or, depuis quelques années, on trouve sur le marché un pédalier spécial appelé PowerCranks (www.powercranks.com) dont les manivelles sont indépendantes l’une de l’autre, ce qui oblige le cycliste à appliquer une force dans la bonne direction tout au long du cycle de pédalage, sur chacune des pédales. La sollicitation du système cardiorespiratoire est alors beaucoup plus grande que lors du pédalage à une jambe seulement, ce qui laisse présager une amélioration potentielle à la fois de la technique de pédalage et de l’aptitude aérobie.

À noter que lorsqu’ils commencent à s’entraîner avec un pédalier PowerCranks, les cyclistes – même ceux qui ont plusieurs années d’expérience et qui sont de haut niveau – éprouvent généralement beaucoup de difficulté à faire des séances prolongées. Cette observation va dans le même sens que la conclusion d’études dynamométriques indiquant que lors du pédalage normal, les coureurs cyclistes exercent une « force utile » sur la pédale montant qui est relativement faible, en comparaison de celle exercée sur la pédale descendante. D’ailleurs, certains cyclistes ne tirent pas sur la pédale lors de la phase montante, particulièrement à cadence élevée de pédalage, et y laissent même un peu de poids, ce qui doit indubitablement être compensé par un travail accru des muscles qui poussent sur la pédale descendante.

On a donc vérifié si l’entraînement à l’aide du pédalier PowerCranks s’accompagne d’une amélioration de la performance à vélo. Ainsi, huit cyclistes entraînés âgés en moyenne de 35 ans se sont entraînés 8 heures par semaine avec nul autre pédalier que le PowerCranks. Ils ont effectué un test progressif et maximal (incréments de 50 watts par paliers de 2 minutes), avant et après la période d’entraînement de 6 semaines.

Les résultats font ressortir l’intérêt de l’entraînement à l’aide du pédalier PowerCranks. La moyenne du VO2max des sujets est passée de 58,1 ± 5,8 mL/kg/min à 67,3 ± 6,6 mL/kg/min et la moyenne de leur puissance aérobie maximale est passée de 317 ± 26 à 358 ± 20 Watts.

Ainsi, on peut en déduire que les entraîneurs de cyclistes et de triathloniens ont avantage à proposer à leurs athlètes d’effectuer des séances d’entraînement sur vélo muni d’un pédalier PowerCranks. À noter cependant qu’il n’y avait pas de groupe contrôle dans cette étude. On ne peut donc pas exclure l’hypothèse que les sujets auraient amélioré leur performance tout autant à l’aide du même entraînement, s’il avait été effectué sur un vélo muni d’un pédalier normal.

On ne sait pas encore quelle serait la meilleure façon d’intégrer l’entraînement avec pédalier PowerCranks dans le plan annuel. On peut faire l’hypothèse que quelques brèves séances d’entraînement avec ce pédalier, insérées entre les séances sur vélo muni d’un pédalier normal, donne aussi de bons résultats. (C’est ce que font des cyclistes d’élite qui s’entraînent dans les centres nationaux d’entraînement du Canada). Chose certaine, étant donné la sollicitation accrue des groupes musculaires mis en jeu lors de la flexion du genou et de la flexion de la hanche, il vaut mieux suivre une lente et longue progression dans l’intensité et, surtout, le volume d’entraînement à l’aide du pédalier PowerCranks.

Source primaire

Dixon SJ et al. (2006) Physiological responses to training using PowerCranksTM on trained cyclists. Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism – Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme. 31(Suppl.):S17.

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Cyclisme, pédalier PowerCranks

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Barbeau P, O Serresse O et MR Boulay (1993) Using maximal and submaximal aerobic variables to monitor elite cyclists during a season. Med Sci Sports Exerc 25(9):1062-9.

Luttrell MD et JA Potteigerb (2003) Effects of short-term training using PowerCranks on cardiovascular fitness and cycling efficiency.J Strength and Conditioning Research 17(4):785–91.

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