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S368 - Quelle formule d’entraînement permet de passer plus de temps à une intensité s’accompagnant d’une consommation d’oxygène (VO2) qui est égale à la consommation maximale d’oxygène (VO2max) ?

Dans certains milieux sportifs circule l’idée que pour maximiser l’amélioration du VO2max, il faut maximiser le temps total d’entraînement à une intensité où la consommation d’oxygène (VO2) est égale ou très proche du VO2max. Certains auteurs avancent aussi que chez les athlètes de haut niveau, seul l’entraînement à de telles intensités permet d’améliorer l’aptitude aérobie qui est évidemment déjà très élevée. On n’a pas la preuve que cette idée est bonne. Chose certaine, elle est tout à fait cohérente avec le principe de spécificité de l’entraînement qui veut que pour améliorer une qualité physique, il faut la solliciter de la manière la plus spécifique possible.

Fondé sur une revue bibliographique, cet article présente les caractéristiques d’une séance d’entraînement qui maximiserait le temps réellement passé à VO2max :

- Intermittent (et non pas continu),
- Intensité cible des fractions d’effort : entre 90 et 105 % de la vitesse aérobie maximale (ou de la puissance aérobie maximale),
- Intensité des périodes de récupération active entre les répétitions et les séries : entre 50 % de la vitesse aérobie maximale et l’intensité correspondant au « seuil anaérobie »,
- Durée des fractions d’effort et des périodes de repos actif entre les répétitions : entre 15 et 30 secondes,
- Durée de l’échauffement : de 10 à 15 minutes,
- Intensité de l’échauffement : sensiblement inférieure à celle correspondant au « seuil anaérobie »,
- Temps de repos inactif entre la fin de l’échauffement et la première fraction d’effort : aucun.

Les entraîneurs qui désirent maximiser le temps d’entraînement de leurs athlètes à VO2max peuvent concevoir des séances suivant ces caractéristiques. Reste cependant à déterminer si les séances d’entraînement par intervalles effectuées à des intensités un peu plus basses (qui peuvent donc effectuer en plus grand volume) ou effectuées à des intensités un peu plus élevées (qui peuvent donc s’accompagner également d’une amélioration de la capacité anaérobie) n’ont pas autant sinon plus d’intérêt que celles maximisant le temps d’entraînement à VO2max. Par ailleurs, on sait maintenant que le concept de seuil anaérobie est sérieusement remis en doute et que s’il existe, il n’a certainement pas les applications qu’on lui prête dans certains milieux sportifs (voir : Thibault G et F Péronnet (2005) La mauvaise réputation. Sport et Vie 92:46-51, ou Thibault G et F Péronnet (2006) L’heure juste sur le lactate. InfoKine, Journal officiel de la Fédération des éducateurs, éducatrices physiques kinésiologues du Québec, 1:11-5).

Source primaire

Midgley AW et LR Mc Naughton (2006) Time at or near VO2max during continuous and intermittent running. A review with special reference to considerations for the optimisation of training protocols to elicit the longest time at or near VO2max. J Sports Med Phys Fitness 46(1):1-14.

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

VO2max, programmation de séance d’entraînement par intervalles

Lectures suggérées

Laursen PB et al. (2002) Interval training program optimization in highly trained endurance cyclists. Med Sci Sports Exerc 34(11):1801-7.

Laursen PB et DG Jenkins (2002) The scientific basis for high-intensity interval training: optimising training programmes and maximising performance in highly trained endurance athletes. Sports Med 32(1):53-73.

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