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S392 - Dans une séance d'entraînement, la combinaison de l'endurance cardiovasculaire à la force musculaire est avantageuse pour l'amélioration du VO2max

Bon nombre d’études expérimentales ont déjà démontré que l’ajout d’un entraînement en force à un entraînement cardiovasculaire amène des améliorations pour la performance aérobie. Dans cette étude, les auteurs ont évalué les effets de l’entraînement en force et en endurance ainsi que la séquence optimale pour favoriser l’endurance cardiovasculaire. Les résultats ont établi que l’entraînement en endurance suivi immédiatement d’un entraînement en force à l’intérieur d’une même séance produit des améliorations supérieures de la capacité aérobie.

Pour en arriver à cette conclusion, 48 sujets masculins, tous des étudiants sportifs d’un âge moyen de 21,4 ans, ont été convoqués. Les participants ont été regroupés en 5 groupes homogènes en fonction de leurs résultats aux tests de VO2max. Les évaluations initiales et finales incluaient également des mesures anthropométriques, des tests de terrains et des tests de laboratoires. Chaque groupe était associé à un programme d’entraînement de 12 semaine à raison de 2 séances par semaine : soit un en endurance cardiovasculaire (E), un en force (F), une combinaison force-endurance (F+E), une combinaison endurance-force (E+F) et finalement un groupe contrôle.

Le plan d’entraînement en endurance a été conçu en intervalle : un effort maximal à 100 % du VO2max suivi d’une période de récupération à 60 % du VO2max. La durée des intervalles a été calculée en fonction des résultats aux tests d’épuisement et ajustée en fonction de la fréquence cardiaque mesurée à l’effort.

Les séances de développement de la force ont été séparées en 4 cycles, soit deux axés sur la force-endurance et deux sur la puissance explosive. Le tout se déroulait en circuit avec une intensité minimale de l’ordre de 50 % du VO2max.

Ces résultats démontrent par conséquent que, sur une période de 12 semaines, tous les types d’entraînement ont permis des gains significatifs. Les séances d’entraînement en force musculaire ont également été bénéfiques pour l’endurance cardiovasculaire, en raison de leur intensité élevée. Cela démontre également que l’ajout d’un volet d’entraînement en force à une séance de développement cardiovasculaire par intervalle donne des résultats plus avantageux qu’un entraînement purement aérobie.

De plus, les résultats sont encore plus intéressants lorsque l'entraînement des aptitudes aérobies est effectué avant l'entraînement de la force. En absolu, les valeurs maximales de consommation d’oxygène ont été améliorées de 14,05 % pour le groupe (E+F), de 11,96% pour le groupe (F+E), de 11,05 % pour le groupe (E) et finalement de 8,29 % pour le groupe (F).

À toute fin pratique, ces informations peuvent s’avérer d’une grande utilité pour le développement de la capacité cardiovasculaire, de même que pour l’agencement d’un plan d’entraînement. Pour un entraîneur, la possibilité de jumeler aérobie et force ouvre bien des portes : lorsque les ressources temporelles sont limitées, simplement pour briser la routine des séances de conditionnement physique ou encore pour surmonter un plateau.

Il faut cependant porter un bémol sur la portée de l’étude. En effet, les sujets étant sportifs à l’avance, leur passé sportif et leur discipline de prédilection pourraient affecter leur potentiel de développement sur une période de 12 semaines, en plus du fait qu’aucune femme n’a participé à l’expérimentation. Par ailleurs, du propre aveu des chercheurs, leurs résultats diffèrent légèrement des autres études déjà existantes, le fait étant explicable par les protocoles d’entraînement qui peuvent faire varier énormément les résultats obtenus.

Source primaire

Effects of intra-session concurrent endurance and strength training sequence on aerobic performance and capacity. M. Chtara, K. Chamari, et al. Br J Sport Med 2005; 39 : 555-560.

Rédacteur

Geneviève Allard, Josée Roy et Jérôme Blais
Étudiants en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal

Éditeur

Luc Léger
Ph. D., Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

Endurance cardiovasculaire, entraînement en force, capacité aérobie, séquence d’entraînement

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