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S434 - Diminution de la concentration plasmatique de lactate après entraînement en endurance des muscles respiratoires

Jusqu'à il y a quelques années seulement, il y avait consensus à l’effet que la fonction des muscles respiratoires n’était pas un facteur limitant de la performance. Cependant, il a été démontré que les muscles inspiratoires, dans les épreuves d’endurance à haute intensité, deviennent fatigués et, en conséquence, limitent la performance.

Pour vérifier les effets de l’entraînement en endurance des muscles respiratoires sur les concentrations de lactate plasmatiques et la consommation d’oxygène (VO2) pendant l’exercice, on a demandé à 20 sujets actifs et en bonne santé mais non athlètes, âgés en moyenne de 26,3 ans, de  se soumettre à des tests d’endurance, à des épreuves maximales et d’intensité constante sur ergocycle, avant et après un programme d’entraînement en endurance des muscles respiratoires (30 minutes d’hyperventilation à l’aide d’un système prévenant la diminution de la pression de CO2 dans le sang, 5 fois par semaine, pendant 4 semaines).

Les résultats indiquent que l’ajout d’un programme d’entraînement des muscles respiratoires de 30 minutes (5 fois/sem) à l’entraînement traditionnel s’accompagne d’une amélioration de la performance aérobie et d’une baisse de la concentration plasmatique de lactate, probablement causées par une amélioration de  d’utilisation du lactate par les muscles respiratoires. Les sujets de l’étude ont amélioré leur performance au test d’endurance respiratoire de 24,5 min (passé de 4,6 min à 29,1 min) et prolongé la durée du test d’intensité constante sur ergocycle de 5,6 min (passé de 20,9 min à 26,6 min) après avoir fait le programme spécifique d’entraînement des muscles respiratoires. Cependant, les données sur le VO2 sont restées les mêmes, mais les concentrations de lactate plasmatiques, à la fin des tests maximaux, sont passées de 10,4 mmol/l à 8,8 mmol/l  et de 10,4 mmol/l à 9,6 mmol/l à la fin des tests en endurance, et ce après les 4 semaines d’entraînement. À noter que les baisses significatives des concentrations de lactate plasmatiques ont été observées à  220 watts et plus ou après 5 min d’exercice.

On peut conclure que l’entraînement spécifique des muscles respiratoires améliore la performance aérobie et diminue la concentration plasmatique de lactate pendant l’exercice. Les concentrations réduites de lactate plasmatiques sont probablement dues à l’augmentation de la capacité des muscles à utiliser le lactate comme source d’énergie. Cependant il est important de souligner que les résultats n’ont pas été validés avec des athlètes de haut niveau. 

Source primaire

Spengler CM et coll. Decreased exercise blood lactate concentrations after respiratory endurance training in humans Eur J Appl Physiol Occup Physiol 79(4):299-305, 1999.

Rédacteur

Tanya Moore
B.Sc.

Éditeur

Guy Thibaut
Ph.D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Muscles respiratoires, concentrations de lactate plasmatiques

Sports ciblés

Sports où il y a un travail important des muscles respiratoires

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