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S445 - L'activité dynamique des membres supérieurs ne réduit pas l'endurance isométrique des membres inférieurs

En observant un équipier ou marin de dériveur en action sur son voilier, on s'est posé la question suivante: est ce que l’exercice dynamique des membres supérieurs produit un effet sur les demandes en endurance isométrique des membres inférieurs lorsque produit simultanément?  Le matelot d’un dériveur doit combiner la demande de force sur les membres inférieurs lorsqu’il fait le rappel (contrebalancer la grande force du vent afin de ne pas chavirer) et la demande dynamique aux niveaux des bras (pour ajuster et contrôler les voiles et barrer le voilier). La force demandée par les quadriceps lorsqu’il doit assurer la position de rappel est d’au moins 30% de la contraction volontaire maximale (MVC) et c’est donc cette mesure qui demeure constante tout au long de l’expérience.

Dix hommes et femmes ont exécuté trois types de travail intermittent en cycles de 45 s de travail et 15 s de repos jusqu’à épuisement volontaire. Tous étaient physiquement actifs, mais aucun n’était matelot de voiliers dériveurs. Les protocoles utilisés sont les suivants: A) Extensions des genoux à 30% de MVC, calculé par un test de d’abord de 1 RM  B) Extensions de genou à 30% de MVC, combiné avec des mouvements de rotation des bras imitant le moulinage d’une poulie à 130% du seuil de lactate. C) Extensions de genou à 30% MVC avec moulinage des bras à 20% de leur seuil de lactate. Les variables mesurées tout au long de l’expérience sont la fréquence cardiaque, le VO2requis et la concentration sanguine de lactate.   La dernière étant celle qui nous intéresse le plus et démontre la plus grande variation entre les trois protocoles.

En visionnant les résultats préliminaires, on suggère (7 sujets sur 10) que l’exercice des bras augmente plutôt que réduit la capacité d’endurance aux niveaux des jambes. Chose certaine elle ne la réduit pas (n.s, n=10). Cette constatation est  contraire aux théories proposées par prédiction physiologique simple, qui expliquerait que l’endurance des membres inférieurs se voit diminuer dû à la compétition en sang oxygéné entre les membres et une accumulation au niveau de la concentration de déchets métaboliques. Les résultats démontrent que 7 des 10 participants ont enduré plus longtemps lors du protocole B, où la demande au niveau des bras surpassait le seuil de lactate. Les auteurs de cette recherche suggèrent que l’acide lactique produit par les bras est transmis vers les jambes et agit soit comme une source d’énergie supplémentaire ou comme un antagoniste aux effets dépressifs de l’augmentation des concentrations de potassium. On aurait tendance à croire que les mouvements dynamiques des bras jouent un rôle de distraction lorsque ajouté à la demande en endurance et la fatigue des membres inférieurs. Mais le protocole C suggère que la contribution d’une distraction psychologique n’est pas un facteur déterminant dans l’augmentation du temps d’endurance des jambes lorsqu’on ajoute le mouvement des bras.

L’utilité de ces informations pour les athlètes et leurs entraîneurs est la suivante : étant donné que l'ajout de l’exercice des bras améliore l’endurance des jambes de la majorité des sujets, il est important d’entraîner les deux à la fois et d’être le plus spécifique possible pour préparer le corps et l’esprit à une endurance isométrique optimale. Cette conclusion des auteurs ne semble toutefois pas s'appliquer automatiquement à tous les sujets cependant. On ne sait pas non plus ce qu'il en est sur des athlètes confirmés au dériveur.

Source primaire

Easton C., Findlay C. et coll. Effects of dynamic upper-body exercise on lower-limb isometric endurance. J Sports Sciences 2007; 25(10): 1101 – 1107. (Disponible sur http://www.informaworld.com/smpp/content~content=a779903963~db=all~order=page )

Rédacteur

Élise Labonté-LeMoyne, Marie-Claude Gagnon
étudiantes 1er cycle en kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur

Luc Léger
Ph. D., Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

Voilier dériveur, endurance, spécificité, extensions de genou, exercice dynamique, exercice isométrique

Lectures suggérées

Spurway N. C. Hiking physiology and the ‘‘quasiisometric’’ concept. J Sports Sciences 2007; 25: 1081 – 1093.

Andersen P., Saltin B. Maximal perfusion of skeletal muscle in man. J Physiol 1985; 366: 233 – 249.

Secher N. H., Clausen J. P. et al. Central and regional circulatory effects of adding arm exercise to leg exercise. Acta Physiologica Scandinavica 1977; 100: 288 – 297.

Fillingim R. B., Roth D. L. et al.The effects of distraction on the perception of exercise-induced symptoms. J Psychosomatic Research 1989;33:241 – 248.

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