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S450 - Intégrer l'entraînement mental dans la préparation des sportifs est une nécessité : rôle de l'entraîneur et exemples de mise en oeuvre.

Description

Prévoir de développer à l’entraînement des habiletés et stratégies mentales – comme la concentration, l’activation et la relaxation, ou encore l’établissement de buts – présente un double intérêt : renforcer le mental de l’athlète en vue des compétitions mais aussi contribuer à la « qualité » de l’entraînement. À ce niveau, l’entraînement mental fait partie intégrante des compétences de l’entraîneur.?Les habiletés mentales classiquement répertoriées en sport (Durand-Bush, Salmela, & Green-Demers, 2001) sont les habiletés de base (fixation de buts, confiance en soi, engagement), les habiletés psychosomatiques (gestion du stress, de la peur, activation, relaxation) et les habiletés cognitives (concentration, reconcentration, imagerie, discours interne, planification).?L’entraîneur peut ainsi utiliser une palette d’objectifs de niveau de difficulté (ambitieux, réalistes, de base) et de nature (autoréférencé versus comparaison sociale) différents, tant à l’entraînement qu’en compétition (cf. Tableau – Exemple d’objectifs pour un athlète susceptible d’entrer en équipe de France.).

De même, l’intégration dans l’entraînement de stratégies de régulation des émotions (relaxation, activation, discours interne, imagerie, etc.) contribuera à renforcer le sentiment de contrôle du sportif en compétition. En athlétisme, la manière et les moyens de gérer les émotions ne vont pas être les mêmes, selon la nature de l’épreuve disputée (course, concours, épreuves combinées, etc.). Il n’existe donc pas de recette permettant de garantir à tous les athlètes qu’ils sauront à coup sûr rester en toute occasion maîtres de leurs émotions. C’est par une approche individualisée, et le développement à l’entraînement d’un certain nombre d’habiletés ou de stratégies mentales, que l’athlète se dotera d’outils auxquels il pourra recourir si besoin est.

Enfin, savoir sur quoi se concentrer, comment jouer sur différents repères visuels, kinesthésiques, rythmiques de l’attention, permet non seulement d’améliorer les performances de compétition, mais aussi de contribuer à la qualité et la rentabilité de l’entraînement. On peut favoriser le développement de la concentration de l’athlète en orientant délibérément son attention sur des repères déterminés à l’avance, comme par exemple :

Habituer l’athlète lors des séances de course à évaluer lui-même s’il a respecté ou non l’allure demandée avant de lui donner son temps ;

Demander à l’athlète de « sentir » le geste technique réalisé pour pouvoir le décrire avant le feedback de l’entraîneur ;

franchir des haies en focalisant son attention sur le rythme, ou sur les sensations kinesthésiques au franchissement, ou encore sur des repères visuels (ex : la haie qui suit celle qu’on s’apprête à franchir) ;

S’imaginer en course sur sa distance pendant un footing (imagerie) et rechercher les sensations d’allure et d’attitude qui s’y rapportent ;

Travailler la concentration dans des états de fatigue comparables à ceux de la compétition (ex : pour un décathlonien, prévoir des séances de perche en état de moindre fraîcheur physique).

Les conditions de mise en œuvre doivent cependant être prises en considération, notamment la nécessité de reconsidérer la formation des entraîneurs en psychologie du sport. Celle-ci, en effet, repose actuellement encore trop souvent sur des contenus exclusivement théoriques, sans donner à ces entraîneurs les outils et les méthodes susceptibles de les aider à repérer, évaluer et développer à l’entraînement les habiletés mentales utiles à la performance dans leur spécialité. Une collaboration avec un spécialiste de l’entraînement mental peut alors s’avérer utile.

Commentaire

Cet article, qui place l’entraîneur au centre d’une réflexion sur l’intervention en entraînement mental, propose, dans un premier temps, de rappeler ce que recouvre la notion d’intervention en psychologie du sport, en distinguant notamment ce qui relève du rôle de l’entraîneur (entraînement mental) et ce qui relève du suivi psychologique des sportifs de haut niveau, domaine réservé des psychologues et médecins assermentés. Puis, des exemples concrets de ce qui peut être mis en œuvre dans la préparation des athlètes en matière de fixation d’objectifs, de régulation des émotions ou encore de concentration, sont proposés. Enfin, la place du consultant ou préparateur mental comme collaborateur des actions de l’entraîneur est évoquée.

Source Primaire

Debois N. Intégrer l’entraînement mental dans la préparation de l’athlète : quelques exemples de mise en œuvre. Revue AEFA 2005;177:27-31.

Rédacteur

Nadine Debois (http://labopsycho.campus-insep.com), Enseignant-chercheur (INSEP) nadine.debois@insep.fr

Éditeur

Claire Calmels (http://labopsycho.campus-insep.com), docteur Staps qualifié MC, Professeur certifié EPS, Claire.calmels@insep.fr

Mots clefs

Préparation mentale, entraînement, habiletés mentales

Sports Ciblés

Athlétisme et autres sports individuels

Lectures suggérées

Durand-Bush N, Salmela JH & Green-Demers I. The Ottawa Mental Skill Assessment Tool (OMSAT-3). The Sport Psychologist 2001;15:1-19.

Moran AP. The psychology of concentration in sport performers: a cognitive analysis. Hove: Psychology Press, 1996.

Rédacteur

Nadine Debois (http://labopsycho.campus-insep.com), Enseignant-chercheur (INSEP) nadine.debois@inse

Éditeur

Claire Calmels (http://labopsycho.campus-insep.com), docteur Staps qualifié MC, Professeur certifié

Mots-clés

Préparation mentale, entraînement, habiletés mentales

Lectures suggérées

Durand-Bush N, Salmela JH & Green-Demers I. The Ottawa Mental Skill Assessment Tool (OMSAT-3). The Sport Psychologist 2001;15:1-19.

Moran AP. The psychology of concentration in sport performers: a cognitive analysis. Hove: Psychology Press, 1996.

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