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S461 - Le "Squat Jump" en position initiale profonde offre la possibilité d'améliorer la hauteur du saut vertical

En théorie, exécuter le squat jump de la position la plus basse possible augmente l'impulsion et donc la hauteur du saut. Mais aucune étude ne s’est vraiment intéressée à l’influence de la profondeur du squat et du résultat obtenu lors du saut vertical. Plusieurs sports demandent l’exécution de saut de hauteurs différentes pour différentes raisons, mais habituellement plus celui-ci est haut plus le sportif est avantagé.

Pour déterminer la profondeur du squat la plus appropriée pour réussir le saut le plus haut, deux approches ont été retenues: la mesure réelle de la hauteur des sauts et l'utilisation d'un modèle théorique. Les 10 participants étaient des hommes âgés d’environ 24 ans. On leur a demandé d’exécuter 6 "Squat Jumps". Tout au long du saut, les participants devaient garder les mains aux hanches. Ceci était nécessaire pour éviter une certaine impulsion avec les bras qui aurait pu fausser les données. Trois des sauts étaient réalisés à partir de la position préférée des sujets et les trois autres à la profondeur maximale acceptable des sujets. Grâce au Pro-Reflex Motion Analysis et une plateforme de force, plusieurs paramètres ont pu être enregistrés afin de mesurer le temps du saut, la hauteur de celui-ci, le moment articulaire pour chaque articulation des membres inférieurs soit la cheville, le genou et la hanche et l’angle de chacune d’elles. Pour ce qui est du modèle théorique, une simulation de différentes positions initiales a été faite en observant les mêmes articulations que sur les participants, mais aussi l’action des muscles. Les paramètres définissant l’inertie ont été captés et intégrés à l’équation d’Euler avec un temps de 0.0001 secondes. Pour chaque muscle observé soit le gastrocnémien, le soléaire, les quadriceps, les ischio-jambiers et les fessiers, les éléments contractiles et élastiques ont été analysés pour voir leur activation selon le mouvement. Une analyse de l’excitation neurale a aussi été effectuée. Avec ce modèle, la flexion en squat profond (optimal) a été déterminée et les auteurs ont comparé le modèle et les résultats obtenus effectivement chez l’humain.

Avec l'approche expérimentale, les auteurs ont aussi remarqué que la hauteur du saut était la même malgré une position de départ différente, mais que le saut avec la position départ préférée durait moins longtemps. D'autre part avec le modèle, les résultats n’étaient pas nécessairement les mêmes. Si, le temps du saut était 44% plus long en squat profond qu’en squat standard (position préférée), la hauteur du saut estimée, était supérieure d’environ 0.007 mètre lorsque le squat était profond. La plus grande hauteur a été enregistrée lorsqu’au départ les pieds étaient en dorsiflexion à 400, que la hanche formait un angle de 900 de flexion et que les genoux étaient en flexion à 1050. Lorsque l’on regarde l’activation des muscles avec le modèle, on remarque que les ischio-jambiers et les quadriceps sont plus actifs lorsque le saut débute par un squat profond.

On pourrait se demander pourquoi le modèle permet au corps de sauter plus haut lorsqu’on est plus bas en squat au départ, tandis qu'en réalité, les participants ont eu des résultats similaires dans les deux cas. Cette différence peut être attribuable à un manque de coordination musculaire au niveau des ischio-jambiers. Les participants seraient simplement moins habitués à débuter un Squat Jump en position initiale profonde. Il y a aussi plusieurs raisons pour lesquelles les participants n’utilisent pas typiquement le squat profond pendant le saut. Plusieurs d’entre eux ont mentionné que cette position demande plus d’effort en comparaison à la position habituelle. Ils sentent également une tension et un étirement initial plus prononcés au niveau des articulations lors du squat en position plus basse. De plus, le temps supplémentaire nécessaire pour effectuer un squat plus profond peut être un désavantage durant la pratique de plusieurs sports, bien que pour le modèle ce temps n’était pas aussi long que durant l’expérimentation.

Les résultats de cette étude ont permis de conclure que des participants non habitués à sauter en flexion profonde n'avaient pas davantage à le faire mais le modèle théorique laisse croire qu’avec habituation, il pourrait y avoir des avantages quant à la hauteur du saut réalisé. Une hypothèse que les chercheurs se proposent de démontrer. Bien que de sauter d’une position profonde en squat ne soit pas pratique pour plusieurs activités, une telle stratégie pourrait être avantageuse pour d’autres et mener à l’amélioration de la performance.

Source primaire

Domire ZJ. et Challis JH. The inlfuence of squat depth on maximal vertical jump performance. Journal of sport Science 2007; 25(2): 193-200.

Rédacteur

Sophie Loiselle, Jessy Houle
étudiants en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal

Éditeur

Luc Léger
Ph. D., Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

saut vertical, saut en hauteur, squat, coordination

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Van Soest AJ., Bobbert MF. et coll. A control strategy for the execution of explosive movements from varying starting positions. Journal of Neurophysiology 1994; 71: 1390-1402.

Bobbert MF., Gerritsen KGM. et coll. Why is countermouvement jump height greater than squat jump height? Medecine and Science in Sports ans Exercice 1996; 28: 1402-1412.

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