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S464 - Dans les sports où la capacité anaérobie et la puissance musculaire sont les principaux déterminants de la performance, l'entraînement aérobie prolongé n'améliorerait pas la performance et pourrait même la réduire

Dans les sports où la performance dépend davantage de la capacité anaérobie et de la puissance musculaire que de l’endurance, on a souvent recours à l’entraînement en endurance. Par exemple, des sportifs de haut niveau en sports collectifs, en sports de combat ou en sports de raquette vont faire des séances de plusieurs minutes de course à pied ou de pédalage à vélo ou sur ergocycle.

Cette pratique est en contradiction avec le principe de spécificité de l’entraînement, mais des entraîneurs la justifient en alléguant que c’est ce que font depuis longtemps des sportifs qui ont eu du succès, ou par des arguments d’ordre physiologique. Par exemple, on prétend que l’entraînement aérobie prolongé améliore la récupération entre les fractions d’effort intense et qu’il permet de perdre la graisse.

Le but de cet article était de démontrer que les données dont on dispose présentement indiquent qu’au contraire, l’entraînement aérobie prolongé n’améliore pas la performance dans les sports où la capacité anaérobie et la puissance musculaire sont les principaux déterminants de la performance, et qu’il a plutôt l’effet contraire.

En effet, les rapports de recherche dépouillés indiquent notamment que l’entraînement dit « en endurance » peut nuire au développement des déterminants de la performance importants dans plusieurs disciplines sportives, en suscitant une adaptation neuromusculaire et un profil hormonal (favorisant le catabolisme et non pas l’anabolisme) inappropriés, en s’accompagnant d’un risque plus élevé de surentraînement et de blessure d’usure, et en entravant l’apprentissage de techniques appropriées.

Par ailleurs, les auteurs soulignent que des recherches menées à l’Université Laval à Québec indiquent que l’entraînement par intervalles brefs et intenses permet une plus grande perte de graisse que l’entraînement traditionnel, continu et moins intense.

Les auteurs présentent un grand nombre d’observations convaincantes indiquant que l’on aurait intérêt à limiter l’entraînement en endurance dans les sports où la capacité anaérobie et la puissance musculaire priment. Ils recommandent que l’on développe des formules d’entraînement appropriées aux exigences des sports « anaérobies », exempts des problèmes associés à l’entraînement en endurance.

Avant d’appliquer les recommandations de ces chercheurs, les entraîneurs ont certainement avantage à bien cerner les formules d’entraînement qui remplaceront l’entraînement « aérobie », et à orchestrer une transition pour qu’elle se fasse sans heurts.

Source primaire

Elliott MC et coll. (2007) Power Athletes and Distance Training Sports Med 37(1):47-57.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17190535?ordinalpos=5&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel. Pubmed_RVDocSum

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Entraînement aérobie, entraînement en endurance

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Bell GJ et coll. (2000) Effect of concurrent strength and endurance training on skeletal muscle properties and hormone concentrations in humans. Eur J Appl Physiol 81(5):418-27.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10751104?ordinalpos=2&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel. Pubmed_RVDocSum

Hakkinen et coll. (2003) Neuromuscular adaptations during concurrent strength and endurance training versus strength training. Eur J Appl Physiol 89(1):42-52.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12627304?ordinalpos=5&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel. Pubmed_RVDocSum

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