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S575 - Les séances d'entraînement à haute intensité s'accompagnent d'une plus grande amélioration de la performance si elles sont séparées par des journées de repos

On sait que la période de repos après chaque séance d’entraînement restaure l’énergie dont on a besoin pour les séances suivantes. Mais la distribution des périodes de repos entre les jours d’entraînement est habituellement planifiée moins rigoureusement que les périodes de récupération entre les fractions d’effort des séances d’entraînement par intervalles.

Les adaptations musculaires à l’entraînement dépendent de la quantité, de l’intensité, de la duré et de la distribution des séances d’entraînement. La durée de récupération entre les séances est particulièrement importante, mais peu de données scientifiques éclairent les décisions en cette matière.

Le but de la présente recherche était de cerner les effets de la distribution des périodes de repos entre les séances d’entraînement par intervalles à très haute intensité, sur les adaptations musculaires et la performance.

Dix athlètes masculins (23,6 ± 2,4 ans, 171,1 ± 3,4 cm, 70,2 ± 4,8 kg) ont été divisés aléatoirement en deux groupes qui ont effectué 14 séances de sprints supramaximaux :

·         Séances 1 à 3

o    2 sprints de 15 s + 2 sprints de 30 s

·         Séances 4 à 11

o    Augmentation d’une répétition à tous les deux entraînements

·         Séances 12 à 14

o    7 x sprints de 15 s + 7 sprints de 30 s

Seulement la distribution des périodes de repos entre les séances d’entraînement variait. Le groupe à « programme court » s’est entraîné tous les jours pendant deux semaines, alors que le groupe à « programme long » s’est entraîné pendant six semaines tout en s’allouant deux jours de repos entre les jours d’entraînement. Les athlètes ont fait un test de 30 s sur ergocycle avant et après les 14 séances d’entraînement. Une biopsie du muscle vaste latéral a été prélevée avant et après chaque test de 30 s afin d’examiner l’activité d’enzymes des métabolismes aérobie et anaérobie.

Il ressort de cette recherche que les deux types d’entraînement ont induit une augmentation marquée de l’activité enzymatique reliée à la glycolyse (phosphofructokinase : programme court 107 %, programme long 68 % et adolase : programme court 46 % et programme long 28 %) et au métabolisme aérobie (citrate synthase : programme court 38 % et programme long 28,4 % et 3-hydroxyacyl-CoA déhydrogénase : programme court 60 % et programme long 38,7 %). Cependant, l’activité de la créatine kinase (44 %), de la pyruvate kinase (35 %) et de la lactate déhydrogénase (45 %) n’a augmenté significativement qu’avec le programme court. À la fin des programmes d’entraînement, le programme court s’était accompagné d’une diminution significative de la dégradation de l’ATP par gramme de muscle et d’une diminution de la dégradation du glycogène musculaire pendant le test de 30 s, mais le résultat de ce test ne s’était pas amélioré. En revanche, le programme long s’est accompagné d’une amélioration marquée de la performance sans une augmentation significative de la dégradation de l’ATP, de la glycolyse ou de la glycogénolyse.

Ces résultats indiquent que les séances d’entraînement à très haute intensité peuvent s’accompagner d’une amélioration de l’activité enzymatique des métabolismes aérobie et anaérobie. Cependant, il semble avantageux de prévoir des journées de repos entre les séances sans quoi la performance peut être limitée, sans doute à cause de la fatigue ou de l’inflammation. Reste à savoir si l’entraînement intensif journalier (programme court) se serait accompagné d’une meilleure performance si elle avant été mesurée après une période de repos de quelques jours.

Source primaire

Parra J et coll. (2000) The distribution of rest periods affects performance and adaptations of energy metabolism induced by high-intensity training in human muscle Acta Physiol Scand 162(2):157-65.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10848646?

Rédacteur

Cynthia Brouillard
kinésiologue, M.Sc.

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Exercice anaérobie, activité enzymatique, glycogène, glycolyse, Lactate, récupération, métabolisme du muscle squelettique, Entraînement par intervalles, sprints

Lectures suggérées

Allemeier CA et coll. (1994) Effects of sprint cycle training on human skeletal muscle J Appl Physiol 77(5):2385-90.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7868459?

Bogdanis GC et coll. (1995) Recovery of power output and muscle metabolites following 30 s of maximal sprint cycling in man J Physiol Lond 482:467-80.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7714837?

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