On sait que le risque de blessure au ligament croisé antérieur (LCA) du genou est plus élevé dans les sports où il y a de fréquents changements brusques de direction ou des sauts répétés. D’un sport à l’autre, les exigences physiques ne sont pas les mêmes. À cet effet, il a été démontré que les joueuses de basketball se blessent au LCA davantage lors des sauts, alors que c’est davantage lors de changements brusques de direction que les joueuses de soccer se blessent au LCA. C’est pourquoi les chercheurs de la présente étude ont comparé la gestuelle au saut et au changement de direction de joueuses de soccer et de joueuses de basketball de 15 ans.

Il faut savoir que le LCA rattache le fémur au tibia et empêche le glissement antérieur de celui-ci dans sa partie supérieure. Par exemple, si une personne freine (pied planté au sol), c’est le LCA qui empêche le haut du tibia de « sortir » du genou vers l’avant.

Certaines études ont déjà révélé une diminution du risque de blessures au LCA avec un programme d’entraînement améliorant la gestuelle : si les muscles sont en mesure de travailler adéquatement et avec un bon synchronisme, le stress mécanique sur le LCA pourra être diminué. Ceci étant dit, des résultats démontrant des schémas moteurs différents selon le sport suggéreraient qu’il faut un entraînement adapté aux tâches sportives.

Les chercheurs ont donc mesuré chez 30 sportives d’environ 15 ans (15 joueuses de basketball et 15 de soccer) leurs stratégies neuromusculaires pour des tâches de sauts et de changements brusques de direction. À l’aide de marqueurs placés sur des endroits précis sur le corps, les chercheurs ont pu analyser la position et les mouvements des différents segments pour chacune des tâches proposées. Également, les tâches se sont faites sur des plateformes de force, permettant ainsi de déterminer les forces au sol générées par le corps en mouvement.

Les chercheurs ont constaté que les joueuses de basketball ont une stratégie différente que celles pratiquant le soccer.

APPLICATIONS

On peut conclure qu’il serait avantageux de personnaliser la préparation physique des athlètes selon les tâches principales du sport pratiqué. Par exemple, pour un sport comme le basketball, il faudra privilégier un entraînement visant un meilleur contrôle neuromusculaire lors de sauts et d’atterrissages (ex. exercices de pliométrie privilégiant les sauts sur place ou avant et arrière), alors que pour le soccer, on cherchera d’abord à améliorer le contrôle en changements de direction (ex. exercices de pliométrie avec changements de direction). Il pourrait s’agir de faire faire des squats durant la saison morte sur un demi-ballon renversé ou sur des pastilles à proprioception.